Chapitre 23 - partie 2

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Faith naviguant dans les tunnels arriva enfin à la sortie, un escalier remontait vers une nouvelle porte. Elle l’ouvrit doucement, et jeta un coup d’œil.

———

Tapotant la rambarde de la plateforme qui créait une mezzanine à l'entrepôt, l’un des gardes, fusil au point scrutait la porte d’entrée. Il s’était moqué du gang avant de le quitter pour rejoindre ce groupe de rébellion. Il avait été ravi des responsabilités qu’on lui avait données, des flatteries qu’on lui avait faites sur ces compétences, de son futur poste “très important”dans leur nouveau gang. Comme plusieurs de ses collègues, il avait rejoint la cohorte des déçus qui avaient bien avant lui renoncé à rester au sein d’un gang désormais guider par cette usurpatrice, dévolu à ridiculisé le gang et tournée vers son avenir personnel et non pas vers celui du gang comme l’était son père. Le gang avait perdu son vrai but, pour n’être plus qu’un groupe dont les idées et les valeurs fluctuent au gré des humeurs de son nouveau chef. Elle avait sali le nom des Mors proles qu’avait porté durant quarante ans son père comme un flambeau éclairant les rues sombres des bas quartiers. Ils étaient l’espoir de ces pauvres gens les menant à une vie meilleure en échange d’une simple loyauté sans faille.

Quel gâchis ! Cette femme ne méritait pas sa place. Et ils allaient lui reprendre, lui avec tous ses camarades.

Il entendit de nouvelles salves de coups de feu et le cri d’un de ses collègues dans le talkie-walkie.

Le rythme de ses doigts sur la rambarde s’accéléra.

Pourquoi ne s'étaient-ils pas débarrassés de ces gêneurs ? À moins que ce soit le gang lui-même qui vient les chercher. Après tout, ils avaient déjà envoyé un espion à leurs trousses. Mais il avait réussi à l’intercepter avant qu’il ne les prévienne. N’est-ce pas ? se demanda-t-il inquiet.

Peut-être feraient-ils mieux de plier bagage, juste-au cas où ? Ils leur avaient déclaré la guerre c’est vrai, mais ils pensaient qu’il mettrait un peu de temps à réfléchir pour agir surtout qu’il était sur le territoire d’un autre gang. Morreti ne prendrait pas ce risque inconscient de faire une guerre au “Fate eater”. Il eut un doute, après tout cette femme était une incapable.

Il s’inquiéta du manque de réaction et de décisions de ses chefs face à cette situation de crise quand soudain il entendit un cri d’un de ces collègues derrière lui.

Il fonça vers lui. Celui du haut de la plateforme tenait en joue une gamine, non une femme qui se trouvait en bas qui avait tenté de s’infiltrer.

Comment avait-elle pu entrer ? était-elle avec les autres ? Elle ne ressemblait pas à l’un des nôtres ?

— Arrête-toi ! Ne bouge pas, lui hurla-t-il alors que les autres collègues qui étaient restés dans l'entrepôt les rejoignaient.

Certains de ces “chiens de garde” soufflaient comme des taureaux de plaisir de pouvoir enfin faire partie de l’action. Patienter semblait avoir réveillé en eux quelque chose d’animal.

Mais, malgré ces fusils-mitrailleurs pointés sur elle, l'inconsciente au cheveu noir continuait d’avancer.

— Ne bouge pas ! Un pas de plus t’es morte ! Tu travailles pour qui ?ordonna-t-il en tirant un coup de semonce.

La jeune femme sursauta. Elle leva les yeux.

Elle ne doit pas avoir plus de dix-huit ans. Qu’est-ce qu’elle fout là ?

Elle se mit à sourire. Un sourire terrifiant et implacable.

Malgré leur nombre, il s’inquiéta.

Pourquoi sourit-elle ? Elle est folle !

Criant d’une voix forte qui voulait se rassurer :

— Tu es toute seule, et nous on n’est cinq. Tu n’as rien. Rien à part ton minable petit flingue contre nos armes.

Elle sourit de plus belle. Ils déglutirent, sans vraiment comprendre. Il y avait un truc pas normal avec cette femme.

— Je suis peut-être et pas aussi armé que vous. Mais en faite ce qui compte c’est que vous avez l’espoir que quand vous aurez vider vos chargeurs je serais morte. Car dans le cas contraire, je vous promets un sort pire que la mort avant que vous ayez pu recharger.

Son ton était si calme que certains des hommes s’affolèrent un peu. Jetant des regards nerveux sur les côtés.

L’un perdit le contrôle et se mit à tirer en hurlant

— CRÈVE !

Ils se mirent tous à décharger leurs armes contre Faith. Son corps immobile les encaissa sans réagir. Dans le tonitruant vacarme de cri et de coups de feu, ils se mirent à remarquer trop tard que les impacts de balles semblaient la traverser. Un effroi les envahit, alors qu’ils entendirent une voix dire fermement.

Ne bougez pas.

Le corps intact de Faith disparu comme de la fumée pour ne laisser qu’apercevoir au sol une petite boule métallique. Derrière eux à gauche, là d'où provenait la voix, Faith sortit de l’ombre.

Elle n’était pas une bonne tireuse, mais le fait que chacun d’eux soit paralysé lui rendit la tâche très simple. Ses tirs bien qu’imprécis réussir à mettre à terre les cinq hommes malgré quelque balles perdues.

La terreur des hommes blessés les rendit incapables de répliquer même s’il en avait l’opportunité.

Faith avança dans leur corps au sol pour les empêcher de se relever ou même de pouvoir tirer de nouveau d’un tir à porter. Donnant au passage quelques coups de pied dans leurs armes pour les mettre hors de portée.

Jambe et bras troué, et cris de douleur semblaient satisfaire suffisamment la femme pour qu'un nouveau sourire se dessine sur son visage.

Elle en attrapa un qu’elle releva alors qu’il ne pouvait plus tenir debout.

— Parle !

— Quoi ? répondit-il d’une voix tremblante.

Elle enfonça ses doigts dans la plaie par balle. Qui se mit à suinter de sang de plus belle alors que l’interrogé hurlait.

— désolé j’ai oublié de poser la question. Où est-il ?

— Qui ? répondit-il d’une voix tremblante.

— Tobias Lovstorm.

— Qui ?

— L’homme des Mors proles que vous avez capturés il y a quelques jours, hurla-t-elle en enfonça de nouveau ses doigts dans la plaie aussi profondément qu’elle le pouvait.

Il cria de plus belle avant de murmurer en haletant.

— Au fond de l’usine dans une pièce à droite à côté de caisse, et de tonneau.

Elle enleva ses doigts avant de lui fracasser sa crosse contre le crâne, assommant sur le coup.

— J’espère que votre ami dit vrai, car sinon... je ne serais vraiment pas aussi gentil et clément qu’avec lui.

Elle descendit de la passerelle où ils s’étaient perché pour le tirer dessus. Et se dirigea vers le fond.

Quand elle arriva dans la fameuse pièce dont elle enleva le lourd verrou qui fermait la porte en fer. Elle fut prise d’un haut-le-cœur en découvrant la scène.

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