Chapitre 19 - partie 3

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Le minuteur se mit à sonner. James l’arrêta et se mit à s’approcher de la casserole. Il souleva le couvercle et huma de plaisir l'arôme qui en sortait. Il touilla un peu la superbe mixture aux couleurs automnales et goûta. Il coupa le feu et remit le couvercle par dessus pour continuer de laisser mijoter.

Sifflotant de plaisir, il sortit des petits lardons du frigo qu’il se mit à mélanger avec des petits oignons préalablement émincés.

Il attrapa une poêle légèrement écaillée par l’usure. Malgré cela James ne l’aurait changée pour rien au monde. Il était habitué à sa forme, ses particularités, les points sur la surface où elle chauffait le mieux et les endroits où la chaleur était la plus douce.

Il la posa avec délicatesse comme on pose un bébé dans un landau et se mit à faire frire le mélange.

Tout à coup il sentit une tape sur ces fesses, quand il se retourna il vit son épouse au sourire mutin lui lancé :

— Alors beau gosse, ça sent délicieusement bon ici.

Il leva les yeux face à ce surnom ridicule qui ne lui allait vraiment pas. Il était sur ces 58 ans, il n’était donc certainement pas un idéal masculin. D’après lui, il ne l’avait jamais été. Contrairement à sa femme qui déjà à l’époque était suivie par une armée de prétendant. Il sourit à ce souvenir, il n’était pas un « beau gosse », mais c’est lui qui l’avait eu sa « belle gosse ».

Qu’est-ce qui a de drôle ? demanda-t-elle en l’observant sourire.

— Rien. Ce soir c’est tagliatelle aux petits légumes et à la purée de Furae et aux petits lardons.

— Mummmm, cela à l’air divin.

— Et bien si tu veux que cela le soit. Retourne regarder ton film, et laisse-moi finir.

— Bien, bien. Pas la peine d’être comme ça. Qu’est-ce que tu peux être territoriale avec ta cuisine ! En faîte ton portable a vibré, je pense que tu as reçu un message, lui expliqua-t-elle en lui tendant l’appareil.

En lisant le message, ces yeux s’écarquillèrent.

— Euh, je dois y aller.

— Qu’est-ce qui se passe ?

— Je ne sais pas, mais je crois que Faith à des ennuis.

— Mince, file vite.

Il attrapa son manteau.

— Éteins les lardons dans 5 minutes, d’accord ?

— Oui, oui.

— Mange sans moi. Ne m’attends pas.

— Oui, ne t’inquiète pas. Allez, file !

— Je t’aime chéri, finit-il de dire en embrassant ces lèvres qu’il connaissait par coeur.

— Chéri ? interpella son épouse.

— Oui ?

— Ton tablier.

Il baissa les yeux et vit qu’il avait oublié d’enlever son tablier rouge et blanc. Gêné, il le retira avant de partir à toute jambe.

Que pouvait-elle bien dire par « Viens urgent si possible ». « Si possible » ? Ce n’était pas quelque chose à dire.

James arriva devant la maison aux briques rouges et aux volets jaunes.

Il se précipita pour ouvrir. Mais il s’arrêta net. C’était une porte de Hioraz. Cette marque créait des portes piégées. Les vendre était à la limite du légal, mais ses enfoirés arrivaient toujours à trouver des moyens dérobés pour se voir autoriser la vente.

Avec précaution, il toucha la poignée prête à réagir aux moindres réactions de celle-ci. Mais Déesse merci, elle était ouverte.

En entrant James vit une jeune femme aux cheveux mauve pleurée, plus loin Faith avait un air grave.

Bizarrement, cette femme avait un air familier. Il s’arrêta sur le tatouage et fit tout de suite le lien. Après tout ce n’est pas tous les jours qu’on voit un motif de ce genre. C’était la réparatrice du commissariat.

Rémy avait les yeux noyés de larmes… Il s’était passé quelque chose de grave.

Faith, le visage de marbre ne semblait pas affecter, mais il remarqua dans le noir de ses yeux comme des flammes d’une colère terrible. James commença par demander des explications à Faith, mais elle ne lui répondit pas trop concentré sur quelque chose d’autre. Il tenta de questionner alors Rémy. Mais elle ne bafouilla que quelques mots entrecoupés de sanglots et de reprise de respiration. Elle essaya bien essuyer ses larmes avec ses mains, mais c’était plus maladroit qu’autre chose. Il lui tendit un mouchoir en papier. Elle s’essuya les yeux, mais les larmes revenaient toujours.

Au bout de plusieurs minutes sans qu’elle arrive à se calmer, Faith attrapa l’épaule de James et lui pointa le salon.

— Tu n’as qu’a aller voir toi-même. Ce sera plus simple. Il faut que j’appelle des gens, on se retrouve dehors.

Il ressortit peu de temps après le visage blafard.

— Ne fait pas cette tête ils vont se douter de quelque chose.

— Qui ?

— Eux, dit-elle en regardant dans la direction des caméras en face.

— Attends, tu veux dire que les FPR* ne sont pas au courant ?

— Non ni les FCM*.

— Tu vas te faire arrêter pour entrave à la justice, tu sais. Ne pas déclarer un suicide c’est grave.

— Meurtre, rectifia-t-elle.

— Divin Grim, c’est encore pire.

— Je t’ai appelé donc j’ai prévenu les forces de l’ordre. Elle eut un léger sourire, très vite remplacé de nouveau par cette colère sourde.

— Mais ce n’est pas mon bureau qui s’occupe de ça. Bon, je vais les appeler, je dirais que tu étais trop secoué pour faire les démarches correctement.

Il fallut moins d’un quart d’heure pour qu’un groupe d’intervention arrive et les exclurent de la scène avant de récupérer tous les éléments du crime.

James tenta de demander s’ils pouvaient mis au courant de l'avancée de leur enquête. Mais selon leurs mots « Ce n’est pas dans votre juridiction. Occupez-vous de vos affaires. »

James voulut négocier avec ces jeunots méprisants, mais finalement il se ravisa. Juste parce qu’il était du FCM, qu’ils se croyaient meilleurs. Tu parles. Passez 40 ans dans la police et on n’en reparlera du courage et de passion pour survivre à ce job. Ça ne sert à rien de se prendre avec eux de toute façon il ne donnerait pas éléments. Va falloir passer par d’autres voies.

Alors qu’il réfléchissait comment contourner ces crétins, Faith s’approcha de lui.

— Ne t’inquiète pas pour eux, j’ai déjà eu tout ce dont j’avais besoin. On n’a de l’avance, ne la perdons pas.

— Je vais chercher ton amie.

— Rémy, elle s’appelle Rémy, répéta-t-elle.

*FPR = forces pénitentiaires de réinsertion

*FCM = Force de contrôle de la magie

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