Chapitre 17 - partie 2

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Rémy devint pâle, la manipulation était des arts magiques interdits, leurs sanctions en cas d’utilisation étaient très sévères, les fées et beaucoup de créatures qui l’utilisaient durant la renaissance furent gravement réprimées, si bien qu’elles furent élevées dans la peur de leur utilisation pour être sûres qu’elles ne s’en servent pas. Au fil des années cette magie devint un art oublié et interdit. De nos jours presque plus personne ne pouvait l’utiliser, et celle le pouvant était très surveillée. On trouvait encore les restes de cette magie sous des formes bénines, je rapportant plus à de la suggestion. Si des arts interdits étaient utilisés, c’est soit qu’une de ces créatures avait réussi à contourner l’attention de ces gardiens, ou une nouvelle manière de l’utiliser avait été créée. En tout cas, ce n’était pas réjouissant.

Il fallait prévenir les hautes instances de la mégacité, les conseils devaient agir.

Il fallait retrouver le meurtrier. Si seulement les victimes avaient un point commun, elle pourrait trouver une zone où il se trouvait.

Mais tous ces efforts de recouper les informations entre les victimes étaient un échec. Elle eut envie de se recroqueviller sur elle tant que le stress l’envahissait. Elle détestait cela. Elle détestait cette situation. Elle se sentait d’un coup responsable d’une charge si lourde qui ne semblait pas vouloir partir. Elle haïssait ça se sentir responsable, presque autant que se sentir enchaîné à quelqu’un. Personne sur qui compter et personne qui compte sur elle, c’était sa devise, mais là… Mais là, la vie de peut-être des centaines de milliers de personnes se retrouvait à sa charge.

Ses bras se resserrèrent contre sa poitrine.

Une voix s’éleva la sortant de sa prison d’angoisse.

— On doit retrouver le meurtrier.

— Mais … mais il peut manipuler les gens.

— On n’en ai même pas sûr c’est une théorie. Et puis même si c’était le cas, on ne doit pas le laisser continuer.

— Et si c’est le cas ?

— On redoublera de prudence.

Un sourire venait d’apparaître au coin de sa bouche. Pour Faith la chasse était ouverte.

— Alors ? On fait quoi ?

— On retourne la voir.

— On n’est obligé d’en arriver là ?

— Tu vois un autre moyen plus rapide pour trouver le meurtrier ?

— Je craignais ça.

Rémy soupira. Malgré son angoisse voir Faith si confiante la rassura. Peut-être y arriverait-elle. Après tout cette femme étrange avait toujours réussi à surprendre tout le monde en sortant de situation si étrange. Alors peut-être le pourrait-elle pour celle-ci aussi. Quand à elle devra supporter cette femme qui la dégoûtait tant.

Elle avait contacté Fiore, bien que cela ne lui plaise guère. Mais au vu du peu d’information, il faudrait attendre ce soir et sa pleine lune pour espérer avoir des résultats. Et ça malgré les documents papiers qu’il avait envoyés au journaliste, et un morceau d’une des victimes qui leur fallait obtenir.

Ah la divination. Le méli-mélo de ce monde.

Faith consulta son portable, son flic préféré lui demandait des nouvelles. Elle lui répondu honnêtement, ainsi que ces futurs intentions de consultation de divination.

———

En face du commissariat, tranquillement s’installer dans cet appartement dont on lui avait donné un double, ne lui demandez pas comment l’histoire serait trop longue, elle observa Rémy se concentrer sur son ordinateur tapant à toute vitesse en faisant d’amusantes mimiques. Elle se demandait comment ces machines sans âme pleine pouvaient la faire réagir comme ça. Elle n’avait jamais aimé ça, malgré tout durant un instant elle se demanda à quoi devait ressembler le monde à travers les yeux d’un hacker ?

Alors que ces doigts dansaient sur son clavier, Rémy ressentait les impulsions électroniques si particulières qui envahissaient son corps comme de la drogue. Quelle sensation grisante, alors qu’elle venait de faire planter à distance l’ordi de la salle des archives passant sans difficulté les firewalls et les protections du commissariat. Maintenant il lui restait plus qu’à détourner le numéro du service informatique externe de la police. Dés qu’ils les appelleraient c’est elle qui aurait.

Elle n’était pas du genre à aimer faire des dégâts sur les machines des autres, aussi elle avait veillé à le faire planter de manière à qu’aucune donné ne soit endommagé, juste de quoi faire. Elle soupira, pas question de devenir un crashé, pas question de faire comme ses vandales sans conscience.

À côté d’elle, la télé rattrapait la bourde du pseudo-journaliste pour éviter la panique dans la ville avec des fausses informations. On dirait que le conseil les avait remis en place. Enfin ça ne changerait pas d’habitude et ses infos prémâcher, mouliner et remodeler pour plaire aux plus Grands.

Comment les gens ne pouvaient pas rendre compte que l’on leur ment. Les conseils n’étaient que des ramassis de manipulateurs avides.

Elle, elle était de ceux qui explorent. Ceux qui par leurs anonymats font disparaître leurs différences : races, nationalités, religions pour ne laisser que les valeurs, les pensées et les discours. Et celle les gouvernant tous les tel un péché originel : la curiosité. Un pour les gouverner tous.

Le téléphone sonna, elle le tendit à Faith qui répondit d’une étrange voix professionnelle qui ne semblait pas lui appartenir.

Comme si elle l’avait toujours fait, elle leur annonça qu’elle envoyait un de leurs agents sur place dans les plus brefs délais.

Profitant des 10 min qu’elles avaient devant elles, Rémy commença le long processus de changement d’apparence.

Ses longs cheveux bouclés prune aux mèches roses devinrent noirs et se raccourcirent en dégradé lisse. Son visage devint anguleux et ses yeux perçants. Sa peau pâlit et ses oreilles s’allongèrent en pointes tel un elfe, mais elle garda certains de ces tatouages à ces avant-bras en commentant ça : faut bien que je garde un peu de moi. Faith sourit et lui tendit des vêtements.

Rémy observa l’uniforme et le pass avec.

— Où t’as eu ça ? C’est faux ? On dirait un vrai.

— Parce que c’en est un.

— Comment tu as piqué un truc pareil sans te faire repérer. Elitcom, c’est genre des monstres en sécurité.

— Parce que je ne l’ai pas piqué, on me l’a passé.

Rémy la regarda surprise. Faith sourit de sa réaction.

— Une personne qui bosse là-bas m’en doit une.

Son associé fronça les yeux.

— Qu’est ce que tu as fait pour lui ?

— J’ai donné un coup de pouce pour que sa fille passe de la liste d’attente à la liste des admis du collège Regminton.

— Attends Regminton, le collège de fille ultra côté.

— Je suppose que c’est celui-là.

— Tu sais qu’une autre gamine a sûrement perdu sa place.

— Ma fille, le piston c’est monnaie courante là-bas, si je ne dois dire une convention. De plus, sa fille était brillante. Le seul bémol de son dossier c’était que son père était seulement chef de service informatique. Alors je vois ça plutôt comme une bonne action.

Rémy ouvrit la bouche pour répliquer puis la referma.

Elle enfila l’uniforme ajusta le pass à son cou, inspira profondément. C’est parti.

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