Assise sur cette chaise, ligotée par une corde de marin solide et coupante, je vois défiler les images de ma vie, de l'enfance à aujourd'hui : le sourire de maman lorsque je fis mes premiers pas, les bras protecteurs de papa toujours là pour éviter la chute, les vacances dans le Sud, les éclats de rire le soir dans le lit, je ne pensais pas finir ainsi, assoiffée, bâillonnée, avec comme seul repère les mots d'un fou qui s'agite autour de moi, il va demander une rançon, ma vie est finie, foutue, l'air me manque, à l'aide, mon frère, je t'en supplie, délivre-moi, ouf, voilà maman qui annonce l'heure du repas.