Aliénor

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Miguel avait fini sa création. Une tour de verre haute comme un homme s'élevait à présent devant lui. La base se séparait en deux parties qui se tournaient l'une autour de l'autre comme deux danseuses en plein ballet. Il appuya sur l'interrupteur du tapis et l'envoya dans la chaleur destructrice du four. La matière se conserve, pas l'entropie. Il avait fallu une journée entière pour transformer un tas de briques en assemblage ordonné. Il faudra quelques minutes pour devenir liquide et informe.

— Pas mal, observa Sallam. Moins compacte que d'habitude, plus aérien. Il se gratta le nez en observant l'édifice pénétrer dans le foyer.

— Oui. Mais je commence à avoir fait le tour, j'arrive à cours d'idées. Tiens, des idées, Mme Slugheart doit sûrement en avoir.

— C'est qui celle-là ?

— La vieille qui m'a parlé tout à l'heure après l'histoire des régulateurs. Elle m'a invité à prendre le thé chez elle.

Sallam regarda son collègue de biais.

— Tu as des goûts bizarres toi quand même.

— Arrête, c'est juste une mamie qui a pas mal voyagé. Elle m'a dit qu'elle avait grandi à la périphérie de la ville, elle doit avoir plein d'histoires à raconter.

— Une hurluberlue qui s'est faite jeter de son quartier, c'est tout. Les gens qui voyagent comme ça, ils ont un grain. Toute cette énergie dépensée pour rien. Moi mon rêve, c'est de m'éteindre sur la table de ma chambre, là-bas, à l'angle du couloir. La même table où j'ai été conçu, mis au monde et élevé ! Comme ça j'aurai bouclé mon cycle et mes restes iront nourrir mes voisins.

— Une vie parfaite. Pas de gaspillage, jusque dans ta mort tu redonnes ce que tu as pris.

Sallam mis ses mains sur ses hanches et bomba fièrement le torse.

— Exactement !

— Mouais. Vu tout ce que la cité peut produire, je me dis qu'on peut bien profiter un peu des fois. On consomme quoi en moyenne, nous pour vivre, cent watt ? Ce four à lui seul doit bien tirer cent mille watts pour fonctionner.

Miguel s'approcha de la bouche du foyer et s'appuya sur le garde-corps. Il pouvait sentir la chaleur du verre en fusion sur son visage.

— Tout le monde n'a pas un four chez soi et ça fait partie du fonctionnement de la cité. Autant on peut te débiter quand tu prends l'ascenseur ou quand tu commandes à manger, autant le four sert à tout le monde. La cité se débrouille bien comme elle veut pour les alimenter et équilibrer tout ça. Moi je me débrouille pour m'équilibrer et c'est déjà pas si mal.

— Mais, comment tu sais que la cité est équilibrée ? Peut-être qu'elle génère beaucoup trop, ou au contraire qu'elle est en déficit.

— Peut-être que oui, peut-être que non. Ce que je sais, c'est qu'on a à manger, qu'on est au chaud et qu'elle produit suffisamment pour que chacun de nous puisse vivre tranquillement en s'occupant dans les ateliers et en changer si le cœur lui en dit.

Il faut bien avouer que Sallam avait raison. La cité fonctionnait parfaitement. Il n'y avait pas de famine, pas de laissé pour compte, tout le monde avait accès à un logement, les ateliers étaient suffisamment diversifiés pour que chacun puisse trouver un passe-temps qui lui convienne.

— En tout cas, de ce qu'on a pu voir ici… Tu penses vraiment que c'est partout pareil ? demanda Miguel.

— Tu n'as qu'à aller demander à mamie Slugheart. Elle a voyagé m'a tu dis.

— C'est vrai. D'ailleurs, il faut que j'y aille. À demain !

— À plus ! Je vais aller boire un verre chez José, un des régulateurs de ce matin. Il avait l'air intéressé par l'empilage, je vais lui faire la promo de notre atelier, répondit Sallam le pouce en l'air.

Miguel sortit. Habituellement, il prenait sur la gauche vers l'esplanade pour se rendre à ses quartiers. Le chemin s'afficha automatiquement sur sa rétine.

— Non, amène-moi chez Alienor Slugheart.

Alienor Slugheart. Le trajet le plus efficace est estimé à 300 joules.

Une nouvelle route s'éclaira dans la direction opposée. Miguel fit la queue quelques secondes puis grimpa sur le tapis au milieu de la foule habituelle faisant partie du décor. Il reconnut à quelques mètres devant lui le petit homme rondouillard à qui il avait parlé dans la matinée. Il semblait un peu perdu. Des régulateurs étaient là aussi, identifiables à leurs vestes rouges. Après un instant, Miguel prit une voie de sortie avec plusieurs de ses congénères et le tapis décéléra, créditant ses passagers. Il vit l'homme sortir précipitamment à la bretelle suivante, regarder un peu autour de lui, puis s'engouffrer dans un ascenseur. Miguel quant à lui tourna à droite, dans un couloir plus petit. Il traversa ce mouvement incessant des habitants qui allaient et venaient, le visage fermé, le regard vide.

Chacun donnait l'impression d'être insensible à son environnement. Chaque individu aurait pu être seul dans une cité déserte, son expression aurait été la même. Miguel ne dérogeait pas à la règle. Il suivait les indications projetées sur sa rétine, incapable de se repérer autrement. Une lumière tamisée l'acompagnait dans ce dédale de murs blancs et lisses, tous identiques. Une porte à peine visible s'illumina virtuellement devant ses yeux et s'ouvrit.

— Je vous attendais, dit Alienor. Je vous en prie, entrez-donc.

Miguel pénétra dans la pièce et fut pris de vertige par ce qu'il vit. Le sol était d'un gris uni, recouvert d'un quadrillage bleu électrique s'étendant à l'infini dans toutes les directions. Les lignes du quadrillage ne se rejoignaient qu'au loin pour former un point de fuite. Le ciel, car il s'agissait plus d'un ciel que d'un plafond, était bleu clair et s'assombrissait lorsque le regard s'abaissait sur l'horizon. Seule Alienor se trouvait là, à coté de lui. Elle semblait très amusée.

— Je vois que ma décoration ne vous laisse pas de marbre.

Habitué à vivre en intérieur, les yeux de Miguel eurent quelques difficultés à s'adapter à ce paysage.

— C'est assez déstabilisant. Les gens ont souvent tendance à surcharger leur chambre, rajouter des tableaux, des objets ou n'importe quelle babiole disponible sur le réseau. C'est bien la première fois que je vois une décoration de ce type. Aussi épurée et surtout aussi… vaste.

Il fit quelques pas prudents, la main tendue devant lui. Il sentit le mur invisible de la chambre et plaqua sa main dessus. Il regarda cette paume appuyée sur le vide et vit l'horizon entre ses doigts.

— Nous vivons enfermés en permanence, annonça Alienor. Dans toutes les directions, notre regard se pose forcément sur un mur, une porte ou un obstacle quelconque. Cette décoration m'apaise. Et entre nous, ma vision de près laisse un peu à désirer malgré mes corrections. Cet environnement me permet de ne pas avoir l'impression de naviguer dans le brouillard.

— Comment l'avez-vous créé ? Je n'ai jamais vu d'option comme ça dans le designer.

— C'est très simple. En partant de la décoration intérieure de base, la pièce de 20 mètres carrés aux murs blancs, tout le monde s'empresse de l'agrandir, de rajouter des meubles. Personne ne pense à simplement la supprimer. Ce que vous voyez ici est en quelque sorte l'extérieur de la chambre.

— Je n'y avais jamais pensé. J'avais essayé plusieurs modèles mais rien de convaincant et j'avais tendance à me cogner contre les murs donc j'ai préféré garder la décoration par défaut.

— Je vous en prie, asseyez-vous.

Miguel fut pris au dépourvu. S'asseoir où ? Devant son air circonspect, Alienor étouffa un petit rire honteux.

— Oh, excusez-moi. La décoration recouvre aussi les meubles. Je suis tellement habituée à cette pièce que je sais instinctivement où ils se trouvent. Je vais vous arranger cela.

Des meubles apparurent dans l'espace vide. Un lit blanc, deux chaises et une table sur laquelle étaient posés deux tasses vides en porcelaine. Une bouilloire fumait à côté. Miguel fut rassuré et prit une chaise. Alienor s'assit à son tour et versa le contenu de la théière dans les tasses.

— Vous voyez, reprit Miguel, c'est aussi pour ça que je n'ai pas touché à la décoration chez moi. Je n'aime pas dissocier ce qui est affiché de ce qui existe. Je préfère me fier à mes sens plutôt qu'à ma mémoire. Je ne crois que ce que je vois.

Alienor prit la tasse dans ses mains et souffla légèrement dessus. Des rides se formèrent à la surface.

— Bonne philosophie, répondit-elle, mais personnellement, je préfère ne croire que ce que je comprends. Notre vue peut être bernée trop facilement.

— Vous dites ça comme si c'était le cas.

— Vous pensez que ça l'est ?

— Eh bien, nos implants oculaires rajoutent des images qui ne sont pas vraiment là. Le chemin à suivre pour se déplacer, notre crédit restant ou je ne sais quoi d'autre. Je me suis même fait attaquer par une armée de petits chats imaginaires tout à l'heure.

— Oh, ça a dû être horrible, répondit ironiquement Alienor.

— Oui, mais nous sommes conscients qu'il s'agit de rajouts et qu'ils n'existent pas réellement. Pour ce qui est de nous faire croire qu'une chose existe, je ne vois pas qui pourrait en tirer avantage. Et il suffirait de retirer ses lentilles pour s'en rendre compte, ça serait trop facile à déjouer.

— Depuis combien de temps ne les avez-vous pas enlevées ? demanda-t-elle l'air espiègle.

— Depuis …

Miguel était un peu nerveux. Il sentait un piège se refermer doucement sur lui. Lui qui d'ordinaire était si curieux, qui avait l'habitude de poser les questions plutôt que d'y répondre, se sentit bloqué, comme sur un sentier sinueux qu'il était obligé de suivre sans savoir où il mènerait.

— Je dois dire que je ne me rappelle plus.

D'aussi loin qu'il se souvenait, il avait toujours porté ses lentilles. Il n'était pas obligé et pouvait les retirer à tout moment, mais il les portait en permanence. Comme tout le monde au final.

— Je pense que maintenant vous allez me demander de les enlever ? demanda-t-il en riant, une petite pointe d'inconfort dans la voix.

— Je ne vous demande rien. Je vous ai amené là où je voulais, c'est à vous de faire votre choix maintenant.

Miguel ne put refréner une certaine gêne à retirer ses implants oculaires. Il ne voyait pas de raison de ne pas le faire, mais il sentit une appréhension au fond de lui. Il désactiva l'affichage d'un mouvement de l'œil, amena sa main vers sa figure, puis posa son index sur son œil gauche. Il eut un mouvement d'hésitation, rechignant à faire ce geste qu'il n'avait pas fait depuis des années, voire peut être jamais. Avec l'autre main, il pinça les bords de la lentille et finalement la retira. Quelques larmes se formèrent, brouillant sa vision. Il s'essuya les yeux avec le revers de sa manche et attendit un peu avant de voir net.

La pièce était identique. L'image projetée sur les murs, la table, le visage ridé qui se tenait en face de lui avec ce même regard profond, tout était identique. Miguel fut rassuré. Il but une gorgée. Alienor l'imita.

— Ne croyez pas que cela était prémédité depuis ce matin, dit-elle en souriant. Honnêtement, j'avais vu vos œuvres depuis quelques jours et je souhaitais simplement discuter un peu avec vous. Mais cette conversation a pris une tournure très intéressante dès le début et j'ai en quelque sorte saisi l'occasion. J'ai entendu beaucoup de légendes, de ragots, de on-dits dans ma vie. Mais très peu de gens prennent la peine de les vérifier. Même si on les amène devant le fait accompli, beaucoup préfèrent fuir et retourner vers leurs chimères que de changer leur vision du monde. En un sens, vous avez pris ce risque, jeune homme.

Miguel en fut flatté. Mais quel risque avait-il pris ? Sa vie n'aurait pas changé. Il n'était pas en danger. Il suffisait de faire un geste anodin.

— Qu'auriez-vous fait si j'avais refusé de retirer mes lentilles ?

— La même chose qu'actuellement. J'aurais pris le thé avec un charmant jeune homme à l'esprit créatif, qui m'aurait raconté d'où lui venait son inspiration.

Miguel regarda les volutes de fumée s'élever de sa tasse et sentit les effluves de jasmin avec une pointe de citron s'engouffrer dans ses narines. Il remit sa lentille en place. Bien qu'artificiel, elle était une partie de lui et il se sentait mal à l'aise de ne pas la porter.

— Mes constructions ne sont pas si extraordinaires. Il s'agit juste de briques empilées les unes sur les autres. Ce n'est pas très dur à faire et ça ne prend que quelques heures. Pourquoi vous intéressent-elles tant ?

— Je les trouve jolies, harmonieuses et surtout inutiles.

Miguel haussa les sourcils. Il ne savait pas trop comment prendre cette dernière remarque.

— Il y a très peu de choses inutiles ici, continua Alienor. Tout a une utilité, même les morts doivent servir d'engrais. Les quelques statues présentes dans la cité ont été érigées lors de sa construction. Les appartements où l'on vit sont simples et fonctionnels. Même la décoration des chambres a pour but de divertir ou de nous calmer l'esprit. Mais vos œuvres sont d'autant plus inutiles qu'elles sont éphémères. Pas éphémères par nature, le verre est un matériau très durable, mais éphémères par choix. Aussitôt terminées, elles finissent dans le four. En un sens, cela peut être comme un interlude libérateur pour ce verre qui se fait recycler depuis des siècles. Pour une fois, il participe à quelque chose sans aucune utilité précise.

Miguel étouffa un rire en entendant ceci. Sallam n'avait peut-être pas tort lorsqu'il pensait qu'Alienor était une hurluberlue jetée de son quartier.

— Je ne me pose pas vraiment toutes ces questions quand je fait ces sculptures, je fais juste ça parce que j'en ai envie. Je ne suis pas un artiste conceptuel cherchant à envoyer un message à la population. Je ne cherche même pas à les faire connaître aux autres. Mes empilages n'ont pas de but précis, ils ne servent à rien, ils…

Les mots moururent dans sa bouche lorsqu'il se rendit compte de ce qu'il disait.

— Ma parole, vous êtes une femme extraordinaire ! reprit-il. Et votre thé est délicieux.

— Merci. Je vais le chercher directement à la tour agricole, celui que l'on trouve dans les distributeurs est souvent malmené par le voyage et le stockage dénature son goût.

— C'est ce qu'on dit. Je n'ai pas la patience d'aller jusque là-bas, je me sers directement au robinet de ma chambre.

Il posa les yeux sur l'horizon virtuel et resta ainsi quelques instants, perdu dans ses pensées.

— Pour ce qui est de mes empilages, j'arrive un peu à court d'idées. Je fais ça depuis quelque temps maintenant. Au début, les idées me venaient toutes seules. Mais maintenant, je commence à avoir fait le tour. Il me faudrait quelque chose de nouveau.

— Peut-être est-ce le moment pour vous d'aller voir ailleurs. De faire autre chose, les ateliers ne manquent pas, suggéra Alienor.

— J'arrive aussi à court d'atelier, répondit-il en riant. J'ai la bougeotte et je me lasse très vite. Du coup, j'ai écumé à peu près toutes les activités du coin.

— Eh bien, allez voir ailleurs, vous n'êtes pas un arbre ! La cité est grande et regorge de choses à découvrir.

— J'y ai déjà pensé, mais je ne me vois pas quitter le secteur 7. Ni même mon quartier. Et de ce que j'ai pu lire, toute la cité se ressemble. Je vois assez peu l'intérêt de faire des kilomètres pour voir le même décor.

— En êtes-vous si sûr ? demanda Alienor. N'avez-vous pas envie de vérifier par vous-même ? Qu'avez-vous à perdre ? Au mieux, ce que vous avez lu est faux et vous découvrirez le vrai visage de Thélème. Au pire, tous les quartiers se ressemblent et que vous soyez ici ou là-bas ne changera pas votre vie. Donc autant y aller. Et pour finir, il y a une chose que vous ne pourrez certainement pas voir en restant ici jeune homme.

Alienor but une gorgée de thé puis s'essuya délicatement les lèvres.

— Et laquelle ?

— L'extérieur. Il vous suffit d'aller au bord et vous pourrez sortir à votre aise.

Miguel éclata de rire. Rejoindre les secteurs périphériques demandait une énergie faramineuse. Et s'éloigner aussi loin de son lieu de naissance n'était pas très bien vu. Cela déséquilibrait l'ordre des choses. Les ressources, la nourriture, devaient être consommées près de leur lieu de production et les déjections rejetées près de l'endroit où avait été produites la nourriture initiale. « Un cycle fermé assure la stabilité ». C'était ce qu'on lui avait enseigné depuis tout petit. Malgré tout, l'idée de partir s'était insinuée dans son esprit et avait bouché un vide, comme la pièce d'un puzzle qu'on ne cherchait pas spécialement, mais qui trouve naturellement sa place.

Miguel et Alienor discutèrent toute la soirée. Il lui raconta les ateliers auxquels il avait participé. Elle fut particulièrement curieuse à propos de son expérience en tant que conteur. Il lui récita ses textes favoris qu'il avait appris par cœur à force de les répéter. Elle lui raconta les légendes urbaines propres à chaque secteur, ces histoires qu'on ne trouve ni dans les livres, ni dans les registres mais qui se transmettent par la parole. Le 42, censé renfermer toute la sagesse du monde, le 256 dépassant ses capacités de production, la prophétie du secteur 7 qui finirait enseveli sous les décombres. Même si l'agencement et le fonctionnement de chaque secteur semblaient identiques, l'uniformisation n'avait pu supprimer cet attrait propre à l'être humain de se considérer différent de son voisin. En particulier les habitants du 64.

Leur discussion continua ainsi plusieurs heures. Rattrapé par le sommeil, Miguel fini par prendre congé. Il serra Alienor dans ses bras, à la manière d'un petit-fils serrant sa grand-mère. Il est des rencontres qui n'ont aucune influence sur votre vie et d'autres qui changent votre vision du monde. La rencontre avec Alienor était indubitablement de celle-là. Elle lui ouvrit la porte, étrange passage flottant dans l'espace généré par la décoration de la chambre. Miguel sortit pour retourner dans le monde réel et fit un signe à Alienor tandis que celle-ci refermait la porte.

Plus jamais il ne la reverrait.

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