« Stop them! »

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Livre pris dans ma bibliothèque : The Knife Of Never Letting Go [La Voix du couteau], de Patrick Ness

Premiers mots vus : « stop them »


« Arrêtez-les ! »

La voix cave du marchand tonna avec tant de force qu’elle résonna dans toute la place, si bien que celle-ci sembla s’arrêter dans le temps, tandis que les manants se retournaient pour voir d’où elle provenait. Dans leur curiosité aucun ne songea à nous ralentir, et s’il en eût un pour y penser il s’abstint, laissant ainsi mon frère et moi fuir les lieux de notre larcin sur les montures même que nous venions de voler, lancées au galop. En quelques minutes à peine nous traversâmes la place, les portes de la ville, les champs de blé qui l’entouraient et n’arrêtâmes notre fuite que lorsque ces derniers ne furent plus en vue. Sans tarder, nous déviâmes nos chevaux de la route marchande et nous engageâmes dans les bois, dans lesquels nous nous enfonçâmes suffisamment pour qu’aucun ne pût nous apercevoir.

« Qui aurait pu croire que ce marchand se vexerait tant pour si peu ? »

Charles me jeta un regard désabusé, une moue guère convaincue sur les lèvres. Il se retint cependant d’ajouter le moindre commentaire et descendit de selle. Le hongre n’esquissa pas le moindre geste, pas même lorsque Charles se débarrassa de ses sacs et les installa sur sa selle.

« Au moins, pour une fois, s’agit-il de chevaux de qualité. »

Il acquiesça d’un signe de tête tandis que je mettais moi-même pied à terre.

« À quel prix penses-tu que nous pourrons les revendre ?

— Aucun. Ils nous seront beaucoup plus utiles que de l’argent. »

Vrai. Ce n’était pas comme si nous avions, de toute manière, l’habitude de payer quoi que ce fût. Si nous avions besoin de quelque chose, ou si nous le désirions, il nous suffisait simplement de tendre la main et de le prendre. C’était aussi simple que cela.

« Dépêche-toi d’enlever ça, j’aimerais atteindre Shaba’k avant la tombée de la nuit. »

J’obéis à Charles prestement et retirai la fausse barbe qui habillait mes joues. Je l’enfournai dans l’un de mes sacs, bientôt suivie du grand chapeau de jute et du manteau de toile. J’ébouriffai mes cheveux, enfin libres du déguisement que nous revêtions chaque fois que nous approchions d’une ville ou d’un village, puis installai les sacs sur la selle de ma nouvelle possession.

« Nous devrions leur donner un nom, remarquai-je.

— Pour quoi faire ?

— Ils font partie de la famille, maintenant ! Et tout Mim doit porter un nom digne ! Le tient sera Duc, et le mien…

— Cruche. »

Je jetai un regard désabusé à mon frère, qui me rendit un sourire amusé. Il mit pied à l’étrier et remonta en selle.

« Ils ont ta tête, lui fis-je remarquer.

— Et tes cheveux », répliqua Charles.

Je souris à mon tour, montai en selle et, d’un même mouvement, nous nous dirigeâmes à nouveau vers la route.

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