Hauts-fonds — 5 (V2)

12 minutes de lecture

 Une lueur orange et chaude sur ses paupières. Des bruissements autour. Le Vent qui glisse entre les feuilles, le frétillement léger des ailes d’oiseau. Un monde qui s’éveille. Raul se rappelait avec plaisir de ces instants suspendus, à somnoler sur un banc dessous les jardins acastaux.

 Si douce, la brise. Si léger, le chant des grives. Raul gardait les yeux obstinément fermés. Il préférait ne pas retrouver le monde, le vrai, tapi derrière ses paupières. Loin de lui le danger, le malaise, la folie, ainsi que la douleur qui se tenait à l’affut sous son front. Il préférait la chaleur, l’absence de responsabilité, la paix légère. Il choisissait le calme, la sérénité ; cette nature courageuse qui, bien ancrée, subsistait depuis des siècles après le renversement ; ces oiseaux insouciants qui ne s’inquiétaient jamais de tomber ; et le Vent qui, lorsqu’il était de bonne composition, savait si bien vous bercer, chanter à vos oreilles.

La vérité, Raul.

 C’était cette salope qui l’attendait derrière ses paupières, il devait y revenir. C’était trop important. Il ouvrit péniblement les yeux, non sans essayer encore quelques instants de profiter du calme. Lequel se mourait, déjà.

 Et pourtant…

 Devant lui, l’œil solaire brillait dessous de larges parois plongeantes. Les branches, les feuilles, le taquinaient en faisant danser leurs ombres. L’arbre immense qu’il avait rêvé dans l’obscurité n’était pas un songe. Il se trouvait bien là, devant lui, susplanté au plafond par un tronc d’une bonne demi-portée de diamètre, à baigner ses milliers de feuilles dans le Ciel matinal. Une merveille. Et il n’y avait pas que lui, toute l’ambiance autour aussi, la chaleur, la lumière, la musique. Car les tonalités croisées des chants d’oiseaux formaient, avec le bruissement des feuilles et le craquement des branches, un genre de musique.

 Les Ter avaient gardé ce miracle pour eux seuls… L’arbre le plus sacré du monde, le chêne réifié, lieu de naissance de l’Acastale. Quant à cette ouverture vertigineuse où se déployait son feuillage, il devait s’agir de l’Ouïe de Terre. L’endroit où les prières et les appels lui avaient donné carnation, faisant d’elle la fille des voix conjuguées du peuple et de la Terre.

 Ainsi, tout cela existait, pour de vrai.

 Dans la chaleur de l’orange matinal, les larmes lui montèrent, mais ce n’était pas les mêmes qu’hier. Elles n’avaient pas la même saveur.

 Des sanglots aux effets libérateurs. Les ombres qui le hantaient encore du jour passé disparaissaient, ainsi que la douleur à son front. Raul rigola, assez franchement. Il savait que rien ne disparaissait vraiment. Jamais il n’était passé à autre chose après son enfance étrange avec sa mère, l’épisode nocturne ne pouvait le tromper. Il rigolait, tout en pleurant. C’était marrant. Il était fou, sans doute, comme elle. Et alors ? Seuls les fous pouvaient apprécier ce genre de beauté extrême.

 Son cynisme, sa légèreté se reconstituaient d’eux-mêmes, comme des oripeaux qu’on enfile sans réfléchir, juste parce qu’on les connait par cœur et qu’ils épousent notre forme à la perfection.

 Évidement qu’il n’était pas un monstre, allons allons. Tout ça n’était qu’une crise. Contrairement à sa mère, le semblant, il connaissait. Raul l’avait même juste en face de lui, le semblant. Cet arbre était joli. Joli à en crever même. Mais pouvait-on vraiment gober que la souveraine, cette entêtée à demi-aveugle, se reproduisant soi-disant à l’identique, et sans intervention masculine, puisse être née d’un arbre tombant au beau milieu d’un cratère ?

 Mieux valait laisser cette scène à ce qu’elle était vraiment : simplement magnifique. Pas besoin d’y ajouter des fadaises, de l’augmenter de miracles ancestraux. Cet arbre se suffisait à lui-même.

 L’absurdité du monde humain s’arrêtait ici, au bout de ce promontoire. Plus loin, les branches, les feuilles, la lumière baignaient dans une autre dimension. Là, plus d’épreuves, plus de monstres à trouver, plus de quêtes frénétiques. Il suffisait de rester, de tout laisser tomber.

 Le Temps passa, deux jours de contemplation auraient pu n’être que quelques instants, tant Raul se sentait détaché. Face à cette vision, il ne pouvait que laisser en coulisse ses creuses préoccupations. Lesquelles ne l’oubliaient pas de leur côté. Depuis l’arrière-plan, les intrigues, les inquiétudes ou les simples nécessités du corps frétillaient, impatientes, et même gagnaient du terrain dans sa conscience. Manger, boire, dormir, pisser. Sortir de là, finir l’enquête, grignoter la vérité.

Jamais tranquille…

 À contrecœur, il se redressa, se frotta les yeux, s’étira. Après avoir Vidé sa vessie dans le firmament, il quitta le promontoire et avança le long de l’escarpement. Plus loin, il y avait des ouvertures dans la paroi. Avec un peu de chance, elles le mêneraient vers l’entrée du temple ; un lieu comme celui-ci ne devait pas être éloigné du cœur…

 Raul s’arrêta brusquement. Il venait d’y avoir des mouvements dans les feuillages. Une flopée d’oiseaux s’envolèrent d’un coup, en piaillant. Des formes mouvaient de branche en branche. Elles s’approchaient.

 Les singes rôdaient décidément partout. Et apparemment, ils ne semblaient pas souffrir du mal des enterrains, eux non plus… à moins qu’on ne les ait aussi deux fois bénis ? Décidément, il n’y avait vraiment que les citoyens qu’on refusait ici. Raul comprenait mieux le manège d’Alem, le Ter "garde-abject". S’il y avait une petite tribu de ces chipeurs dans l’arbre, les prêtres devaient beaucoup souffrir. Leurs repas et même leurs offrandes devaient y passer. Et, pas de bol pour eux, les temples refusaient qu’on les tue — contrairement aux Aers, qui faisaient ce qu’ils pouvaient pour réduire leur population.

 D’ailleurs, ceux qui se pointaient n’avaient pas l’air commodes. Sans doute habitués à faire la loi, ils approchaient vite et sans crainte, prêts à le voler ou l’emmerder. Raul pressa le pas, très peu pour lui de faire le mariole pour se défendre contre ces poilus sur un rebord non sécurisé.

— Tu attends de l’aide ? Peut-être un guide ? lança une voix depuis les feuillages.

 Raul s’immobilisa, incrédule. Il s’attendait à voir jaillir un troupeau de macaques, mais jamais des mots depuis les branches. Il fixa les formes qui l’observaient dans la verdure. Quoi encore ? Toutes ces folies n’allaient donc jamais s’arrêter ? Des singes qui causent, maintenant ? En fait, tout, dans ce temple, conspirait à lui faire sauter ses ancrages.

— Non, ça ira, merci.

 Raul se dépêcha de remonter l’escarpement jusqu’à l’ouverture. Qu’il rêve ou pas, c’était de toute façon la seule chose à faire. Ah ça, le coup des singes parlants, c’était vraiment de trop. Avec tout ce qu’il venait de vivre, ses émotions à chaque étage, ses souvenirs en pagaille, il aurait juré être bien éloigné de la Terre. Il se trouvait, au mieux, en plein temple d’Ironie. Mais une autre hypothèse s’imposait, hélas, et bien plus crédible : le Vidé mal des enterrains. Ce truc peu crédible s’avérerait alors bien plus insidieux qu’aucun Ter ne l’avait annoncé. Et tout ce qu’il avait vécu lors de sa visite impromptue en serait alors le résultat, et la preuve…

 Et puis sang-mort, qu’importe, mal ou pas mal des hauteurs, tout ce qu’il s’agissait de faire, désormais, c’était se barrer au plus vite. Il n’en pouvait plus !

 Sauf que les petits humains à poil long et aux bras démesurés qui l’observaient ne l’entendaient pas de cette manière. Ils ajoutèrent :

— Tu es troublé, marcheur. En même Temps, c’est compréhensible…

 Ras-le-bol de ces conneries. Raul fit face à l’arbre. Tant qu’à s’enfoncer dans la folie, allons-y franchement.

— Que voulez-vous ? lança-t-il en essayant de ne pas laisser transparaître l’anxiété dans sa voix.

— T’aider, si tu veux l’être, du moins !

 Ce n’était pas une voix de singe… Si tant est qu’un foutu singe puisse avoir une voix. Soudain, il se rendit compte du ridicule de cette observation : les singes n’avaient jamais parlé. Ils ne savaient pas parler, voyons, sinon on les aurait entendus depuis longTemps !

— Vous êtes qui ?

— Ah, le genre de question que nous adorons ! Avec quelle identité s’annoncer ?

 La voix progressait parmi les branches. Qu’est-ce qu’ils foutaient ?

— Parle-t-on du qualificatif assigné avec l’accord des sang-guidants ou du nom de lignée que les mères transmettent à leurs enfants ? s’amusa-t-elle, légère, presque narquoise – comme si elle racontait une farce. Plus formel, déciderait-on d’employer la caste ? Dans ce cas ce serait à notre front de répondre ! Sinon, quoi d’autre ? Du vivant ? Juste un humain, à la rigueur ? Et encore… Sinon, In-et-Carna comme disent les gens du temple ; ou encore sans-incarna, ce serait drôle, ou simplement citoyen. Nous n’en sommes plus certain… Alors, que préfèrerais-tu, marcheur, qu’est-ce qui te conviendrait ?

 Raul n’avait qu’à moitié suivi tout son baragouin, mais était à peu près sûr qu’il n’avait nullement affaire à un singe, mais plutôt à une espèce de casse-pied verbeux.

— On est dans un temple, argua Raul, plus à ça près. Comment les prêtres te nomment-ils ? Le causeur des arbres ?

— Magnifique, causeur des arbres, ce sera ! Mais dis-nous, sais-tu seulement ce que tu cherches ? Toi qui avances si prestement vers l’intérieur ?

— L’intérieur ? Et si tu sortais plutôt de tes branches, l’ami, au lieu de te faire passer pour le grand patriarche des singes.

— Un patriarche ? Étrange mot que celui-là, qu’est-ce donc ? continua la voix, qui semblait de plus en plus proche.

— Révise tes apprentissages, le singe. Les patriarches sont ceux que l’Acastale a boutés hors du monde. Des maîtres qui ont failli faire sombrer la Cité. Tout le monde sait ça. Les bonnes gens les croient coulés, ça n’empêche pas certains d’encore briguer la fonction. Crois-moi, j’en connais un, même plusieurs.

 Le silence se fit en réponse. Raul se sentait complètement débile de parler si franchement à des branches frémissantes. Sans doute avait-il dépassé un certain seuil dans le n’importe quoi où tout devenait possible, y compris le débat d’idée avec un arbre bourré de bestioles louches.

 D’un bond, une forme perça l’obscurité des branchages pour atterrir à quelques pas de lui. L’homme qui se redressait à présent venait d’effectuer le saut avec une facilité déconcertante. Même s’il se tenait un peu vouté, façon simiesque, le gars n’avait rien d’un singe. Raul l’identifia très vite. D’ailleurs il aurait pu le reconnaître plus tôt, tant le numéro qu’il venait de lui jouer constituait sa marque de fabrique. Il retirait des brindilles de sa barbe, le vieux Lias Mav Ter, le plus célèbre Illum du Terraume, l’homme qui parlait aux dieux comme on tapait la causette entre deux bolées aux banquets. Celui qui avait, à lui seul, volé la vedette à tous les autres dingues bénis.

 Le vieillard se mit à lui sourire de façon niaise, ce qui n’empêchait pas de voir toute l’acuité de son regard. Il ne devait pas son succès qu’à son charisme et ses cabrioles.

— Intéressant, lança celui-ci en rajustant sa très longue barbe sur sa poitrine. Tu as donc connu un patriarche, même plusieurs, et tu en rencontres encore un autre ? Tu dois être bienheureux, car une chance pareille, si rare, ne peut qu’être le gage de bien des présents dans l’existence. Alors, ricana-t-il avant de poursuivre, en se dressant bizarrement sur une jambe. Permettras-tu au patriarche des singes — ou au causeur des arbres — de t’accompagner vers… hm… disons, ta destination ?

 Se trimbaler ce cinglé n’enchantait pas Raul, mais il n’avait pas non plus grand-chose à lui objecter, d’autant moins que l’Illum connaissait le chemin vers la sortie. Il semblait aussi se foutre totalement de qui il était, c’est-à-dire un non-Ter. Raul espérait juste qu’il ne l’obligerait pas à accomplir le genre de singeries dont il était le grand spécialiste.

 Il se contenta de hausser les épaules. Lias Mav lui emboita le pas, non sans avoir d’abord salué ses copains vagissants.

— Oh… Ce Temps, embraya-t-il, passant la main au-dessus du Ciel. Connais-tu le passé, marcheur ? T’y es-tu déjà rendu ?

 Avec quoi venait-il ? Complètement hors propos. Mais bon… il semblait avoir de l’humour, ça changeait.

— J’essaie en tout cas de ne plus trop y trainer, concéda Raul — ce vieux fou rigolard parvenait à alléger ses préoccupations avec ses fadaises. Mais ce n’est pas le passé que je cherche, Illum, c’est l’avenir : la sortie de ce temple.

— La sortie, c’est l’entrée. L’entrée, la sortie. L’une annule l’autre, l’autre annule l’une. Si on s’accorde, tout ne serait que passage. Entrée, sortie, n’existent qu’en fonction de ce qu’on cherche, non ?

— Exactement, Illum, grinça Raul. Je cherche l’entrée de ma liberté et la sortie du cauchemar.

— Pourtant tu cherches bien d’autres choses, non ? Celles que tu cherchais avant d’entrer sont-elles celles que tu chercheras en sortant ? Une question me taraude depuis des jours. Peut-être auras-tu la réponse, ô chercheur, élucideur, arpenteur du passé : la cause d’une chose peut-elle advenir après son effet ?

 Ça y est, ses absurdes considérations se pointaient déjà. Ceux qui connaissaient le vieux retors parlaient toujours de cet aspect : il désorientait son locuteur pour mieux glisser ses idées dissolues. Raul regarda l’Illum. On voyait bien qu’il jouait, le vieux. Tout ça n’était qu’une farce. Autant participer.

— Ma foi, Illum, si notre bon vieux Temps s’est vu renversé comme sa sœur Attraction, pourquoi pas ? Toutefois, s’il est inversé, je n’ai jamais eu la chance de la constater. Il me semble que les choses qui cassent ne se reconstruisent pas et que les corps vieillissent inlassablement ; les rochers tombent, les gens tombent, tout tombe, sans jamais remonter.

— Mais oui, sommes-nous bêtes ! s’exclama Lias Mav en se tapant le plat de la main sur le front. Tout tombe, c’est vrai, comme les morts, comme les oiseaux, comme la pluie !

— Comme… comme la pluie…

 Raul ralentit le pas, commençant à cogiter… Sang-pourri, non, le vieux n’allait pas amorcer ses ruminations aussi facilement !

— Certes, reprit Raul, en se raclant la gorge. Tout ne tombe pas à la même vitesse, comme disent les Artes. Quant aux pluies ascensionnelles, tes frères ont déjà flopée de raisons au phénomène.

— Oui ! Qu’ils sont imaginatifs, n’est-ce pas !

 L’escarpement n’en finissait pas de finir. L’Illum faisait exprès de trainer la patte, ou quoi ? Dépaysante cette parlote, mais Raul s’impatientait.

— Bon, on cause, c’est amusant, on pourrait le faire longTemps. C’est pas que je m’ennuie, mais la sortie-entrée, on y est toujours pas…

— Tu vois bien qu’ici Temps se repose, il s’allonge, s’étale. L’entrée qui se confond avec la sortie arrive. Mais laissons-lui le Temps. En attendant, il t’en faut plus, tu n’es pas venu pour rien, après tout.

— Ah, parce que tu sais pour quoi je suis venu, toi ?

— Nous venons de le dire, non ? Pas pour rien. Diras-tu le contraire ?

 Raul se sentait de plus en plus Vidé. Il venait à peine d’amorcer cette discussion qu’elle l’épuisait déjà. Pourtant, à demi-mot, ce vieillard ne lui faisait-il pas miroiter quelque chose ?

— J’attendais bien plus, mais je n’y crois plus trop…

 Il s’entendit parler. On aurait dit un gamin boudeur. Raul ne connaissait ce personnage ni des lèvres ni des dents, mais s’apprêtait à tout lui balancer. C’est là qu’il mesura le poids de sa fatigue. Plus rien ne l’inquiétait, et cette compagnie, même étrange, lui faisait du bien. Il ne se souciait même plus d’encore croiser des Ter. Aux côtés de Lias Mav, faire confiance semblait aller de soi.

— Allons, tu sais ce qu’on dit : parler tend à faire advenir ! lança le vieillard, tortillant sa barbe. Dis-nous ce que tu cherches et nous verrons.

 Raul s’interrompit à nouveau et le regarda, méfiant. Mais le sourire d’enfant de l’Illum lui inspira le sentiment contraire.

— J’espérais vraiment trouver des indices sur les enfants disparus, lâcha Raul. Ou encore… trouver des registres où seraient consignés les noms des exilés en… (Il hésita, puis se lança) en aire sans-caste. Et puis, il y a ce nom… Mor Ridge…

 L’Illum éclata d’un grand rire. Deux Ter, en train de prier en silence, arrivèrent par l’ouverture — qui soudain paraissait toute proche. Après un regard fugace lancé à Raul, des chuchotis rapides, ils s’inclinèrent devant Lias Mav.

— Que Terre vous porte, mes enfants, les accueillit celui-ci. Je vous présente ce… cet humain. Il aime les noms. Il en porte même plusieurs.

 Les deux prêtres s’entre-regardèrent, puis filèrent avant d’être emportés dans les rets de l’Illum, tellement invitant que c’en devenait gênant. Raul se demanda s’il devait s’alarmer de cette rencontre. Son front était toujours couvert, ça devrait aller. Il passa l’arche avec Lias.

— Les enfants disparaissent toujours à un moment ou un autre. Ils s’estompent sous le poids des noms. D’ailleurs, les noms… Est-ce si important ? Le causeur des arbres te répondra : qu’importe le nom, l’important, ne serait-il pas de savoir ce qui est dit plutôt que de savoir qui parle ?

Annotations

Vous aimez lire L'Olivier Inversé ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0