Sous la Terre — 4 (V2)

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 Quand les yeux de tous s’habituèrent à la pénombre, des murmures émerveillés montèrent du groupe. Bonnes odeurs et sons agréables. Insectes zonzonnant, crépitement paisible des torches, clapotis léger de l’eau sur fond des lamentations des prêtres. Raul comprenait mieux pourquoi les Ter résidents restaient le plus souvent cloîtrés dans les entrailles de la Mère. L’endroit était pour le moins idyllique. Bon, il s’agissait d’une grotte, avec tout ce que ça impliquait de désagréable — humidité, froid, risque de déraper à chaque pas —, néanmoins celle-ci était plutôt bien aménagée comparée au tunnel sans-caste duquel Raul s’était extirpé l’autre jour. Ici, tout brillait. Les « purs » récuraient méticuleusement chaque surface. Rien n’était oublié : les escaliers taillés, les parois de pierre, le moindre caillou qui traine, même les roches du plafond, qu’ils atteignaient à l’aide d’échafaudages aux airs bancals. Cinq d’entre eux frictionnaient justement les roches situées au-dessus de l’entrée. Raul fut rassuré de constater que les formes qu’il avait vues se mouvoir dans l’ombre du plafond n’étaient qu’une énième clique de ces maniaques de la propreté et non je ne sais quel monstre contre nature.

 Se plaçant dans le sillage de la temple-élue, Raul, en tête de son groupe, s’élança sur les marches qui cheminaient vers les hauteurs. Il s’en mettait plein les mirettes. Voilà donc à quoi ressemblait le légendaire temple de Terre, grand irrévélé de la Cité, le genre de lieu où seuls les prêtres les plus pieux pouvaient mettre les pieds. Quel honneur. Donc quel danger, soupesa-t-il en essayant de rester concentré pour fixer le plus de choses dans sa mémoire. On va surement devoir payer pour un tel honneur.

 La tension dans le groupe de parents se diluait lentement dans la paix tangible de l’endroit, des gongs sereins et vibratoires issus de tubes métalliques martelés par les purs finissaient de mettre à mort leur colère. Tout le monde suivait sagement la temple-élue qui montait les marches comme si elle flottait au-dessus du sol. Béats, émerveillés, la volonté de chacun devait les attendre à l’entrée. Ils étaient désormais de joyeux poulets qu’on menait vers l’égorgeoir. Un très charmant égorgeoir, apprécia-t-il en continuant de détailler l’endroit. Presque un jardin, vu la quantité d’oiseaux, d’insectes et d’arbustes égaillant l’endroit. D’ailleurs, il s’étonnait de voir autant de plantes pousser dans un enterrain. Il lui semblait que la verdure devait bénéficier du regard de l’œil solaire pour se développer. Il fallait bien croire qu’il s’agissait d’une autre grossière erreur des enseignements Vox, car la nature semblait volontiers prendre ses aises dans le coin, malgré la pénombre. Elle partageait l’espace avec d’imposantes colonnes de pierre, dont il était impossible de dire si elles étaient de facture humaine ou si elles avaient été taillées dans la roche brute par une longue érosion. Raul étouffa un juron lorsque sa sandale gauche s’enfonça dans un bassin où de l’eau s’accumulait avant de s’écouler en ruisseaux légers vers l’entrée du temple, guidé par des rigoles creusées dans la pierre.

— Pour pénétrer notre Terre, vous devez être lavés de toutes vos impuretés, enfants, fit la temple-élue en désignant ladite flotte.

 C’est alors que les purs, armés de seaux usés jusqu’à la corde, se mirent à arroser précautionneusement chaque invité. Raul se laissa faire, non sans s’inquiéter de la crève qu’il allait probablement choper avec le froid qui régnait dans le temple. Mais bon, c’était pour une bonne cause.

 Une fois que tout le monde fut trempé jusqu’à la moelle, que les pieds et les mains des tous furent récurés deux ou trois fois, la délégation continua sa route, suivant la temple-élue. Grelotants, ils poursuivirent l’ascension du long escalier tortueux serpentant entre de larges ouvertures au sol d’où la lumière du Ciel moribond émanait pour gratter les hauteurs. Était-ce cette luminosité qui expliquait le succès des plantes présentes ? Raul avait tout de même du mal à comprendre comment elles pouvaient se développer de façon si foisonnante dans des roches aussi stériles. Les bienfaits de Terre, allait-on lui dire. C’est ce qu’on pouvait volontiers croire en voyant la taille des fruits récoltés par les Ter, juchés sur leurs structures en bois ancien. Souriant bêtement, ils les cueillaient solennellement, comme si la déesse en personne les leur mettait dans les mains.

 Tout cela paraissait un peu trop parfait aux yeux de Raul, dont la méfiance grandissait à mesure qu’il remontait les marches ondulantes. Si l’humeur de ses camarades se voyait éteinte par le charme des lieux, lui comptait bien ne pas se laisser endormir par le bien-être ambiant. Il n’aimait pas trop le sourire de la temple-élue, ni sa façon d’avancer les yeux tellement plissés qu’ils paraissaient fermés. Il se demandait vraiment ce que la grande prêtresse allait faire d’eux une fois qu’ils atteindraient l’autel de Terre qu’il voyait déjà se profiler tout en haut de la salle.

 Bon sang qu’il faisait froid dans cette grotte. Raul éternua violemment. On le regarda comme un malotru. Les purs n’appréciaient pas, mais gardaient le silence, se contentant de le suivre du regard. Malgré leurs gueules de bonheur et leur façon détachée de continuer leurs tâches, Raul voyait bien qu’ils les surveillaient. Sortant de nulle part, l’un d’entre eux se dépêcha de venir rincer les roches sur lequel les projections avaient dû atterrir. C’est en le regardant, dépité, se décarcasser à éponger sa morve que Raul vit l’armée de prêtres qui suivaient leur groupe, lessivant scrupuleusement chaque marche foulée après passage. Apparemment, même lavés et récurés, leurs pieds n’étaient toujours pas assez propres. Ça va nous retomber sur le coin de la gueule, tout ça.

 En haut du temple, deux choses. D’abord un trou. Un gouffre, sans rambarde, où on voyait le Ciel se débattre contre lui-même en prenant des teintes d’orage. Ensuite, au-dessus du Vide, une énorme statue difforme, qui toisait les profondeurs. Vu l’endroit, il devait s’agir d’une évocation de la déesse Mère, sauf que celle-ci n’avait rien à voir avec l’habituelle représentation de la mère courage nourrissant ses multiples enfants. La statue centrale évoquait plutôt un sacré truc bizarre, sculptée avec goût douteux. Une sorte de grosse sphère lisse munie d’une quantité absurde de bras et d’un visage androgyne, aux yeux mi-clos, censé inspirer la sérénité.

— Notre Mère ! scanda la temple-élue, s’agenouillant devant l’immense machin. Que votre cœur soit apaisé, ô Mère de toute chose. Ces enfants sont lavés de leurs impuretés et pêchés.

 Les parents, après s’être entreregardés, finirent par s’agenouiller. La statue grotesque semblait apprécier toute cette dévotion. Raul s’y prêta également, non sans continuer d’inspecter les lieux. Dans cette grande cavité, aussi garnie que l’allée, plusieurs boyaux partaient pour se perdre dans l’obscurité des entrailles terrestres. Des purs étonnés en débouchaient par poignées. Ils n’avaient pas l’habitude de voir des citoyens dans leur havre. Ils se rassemblèrent derrière la statue, leurs yeux pleins de questions rivés à leur temple-élue, mais aussi aux hauteurs de la salle.

 Au-dessus, il y avait quelque chose.

 Raul sursauta en la voyant. Plantée au plus haut de la caverne, pile au-dessus de l’autel et du puits, la silhouette d’un homme se découpait sur le fond blanc des roches. Un homme… inversé.

 Raul déglutit, frotta ses yeux encore mouillés de l’ablution forcée. Il n’avait soudain plus du tout froid. Suivant son regard, quelqu’un poussa un cri, éventrant la sérénité du temple. Les invités se redressèrent. Dans la pagaille, certains retournèrent sur les marches qu’ils venaient de quitter. D’autres, pétrifiés, restaient les yeux fixés sur le plafond, incapables de bouger.

— Calmez-vous, enfants, leur lança le temple-élue sans prendre la peine de lever le nez vers les hauteurs.

 Une parole bien inutile. Car Raul avait déjà compris la supercherie. Même si la silhouette ressemblait à son nouveau pote l’homme-inversé, celui qui se tenait suspendu, tête en bas, tout en haut du temple n’était en réalité que ce vieux fou de Lias Mav — l’Illum le plus retors du douzième règne. Le vieux farceur avait noué ses pieds à des cordages fixés au plafond, sans doute pour évoquer une sorte de grosse chauve-souris.

— Il s’agit de l’Illum Lias Mav Ter, enfants, poursuivit la prêtresse. Il tente d’intercéder entre la Terre et le Ciel pour résorber les déséquilibres du monde. Inclinez-vous, rendez-lui grâce.

 Raul vit ses camarades lentement sortir de leur crispation à mesure qu’ils reconnaissaient les traits du suspendu, en pleine communion avec… sa folie. Encore un peu et le vieux cinglé allait faire basculer d’effroi des citoyens dans le puits. En un froissement d’étoffe, la temple-élue alla caler sa stature de déesse vivante aux pieds de la sphère pleine de bras.

— Parlez, enfants. Grâce vous est faite de venir en l’intérieur de notre Terre. Mais je crains que vous ne puissiez y demeurer longtemps. Ici, les non-bénis dépérissent. Souvent, ils deviennent même fous, à cause de la culpabilité qui ronge leur incarna. Alors, parlez, enfants. Parlez vite.

 Hors les rangs des citoyens dévots, gueule écrasée sur la roche, quelques Aers s’avancèrent. Raul reconnut les deux qui avaient essayé de lui faire rebrousser chemin, ainsi que deux ou trois têtes qui lui disaient quelque chose — l’une ou l’autre amie de sa femme — puis quelques cousins très éloignés et une petite poignée d’inconnus. Il ricana intérieurement en voyant le genre de compromis posturaux compliqués qu’effectuaient les gens de son sang en s’inclinant devant la grande prêtresse. Il fallait être assez bas pour rendre hommage à la déesse, mais pas trop afin de ne pas laisser croire à la Ter qu’elle leur était supérieure. Éviter de poser un genou au sol tout en tenant cette inclinaison bizarre leur donnait l’air ridicule. Mais leur fierté d’Aers tenait à ça.

— Ô temple-élue, nous recherchons nos enfants. La cérémonie du transpassage nous les a enlevés et depuis personne ne peut nous dire où ils se trouvent.

 La temple-élue prit une mine affectée. Elle aurait fait une bonne actrice Vox, la temple-élue.

— Pauvres incarnas… Perdre un enfant est un grand malheur. L’équilibre du monde s’en trouve à chaque fois frappé. Nous entendons, nous comprenons votre peine. Prions, enfants. Faisons résonner nos réifiantes prières pour les faire reparaître sous l’œil solaire. Œuvrons ensemble pour restaurer l’équilibre, affirmons notre amour en la Mère et la Fille, soignons les stigmates tumultueux parcourant le Père et le Fils, lâcha-t-elle, tendant une main dolente vers le gouffre sous ses pieds.

 Les Aers aux côtés de Raul contemplèrent quelques instants le Ciel qui grondait au fond du trou. Raul attendait de voir leur réaction avant de réagir. Tout cela lui paraissait follement intéressant. Est-ce que cette réponse convenue les satisferait ?

— Ma Ter, insista le bonhomme qui lui avait serré le bras de trop près et dont l’entrejambe souffrait encore. Des bruits courent, peut-être le fait d’Ironie, ajouta-t-il rapidement. Sur l’implication des Ter dans la disparition de nos héritiers, est-ce que vous…

— Les mots sont comme des maladies, enfants ! Ils empoisonnent les incarnas, font douter les cœurs. Les Ter œuvrent pour l’équilibre uniquement, leurs actions se font à la demande des dieux. Elles ne sont parfois pas audibles pour les citoyens, parfois pour les prêtres eux-mêmes. L’équilibre, la stabilité de notre monde a un prix que nul ne peut comprendre.

 Le Ciel gronda en réponse. La sphère pleine de bras avec son air serein semblait appuyer le propos. C’est par la bouche de la temple-élue que l’énigme de sa volonté parlait. Et le mystère a toujours le dernier mot.

— Bon… Si vous me permettez, intervint Raul, voyant que personne ne rebondissait sur cette énième aberration. Je vais prendre la parole. C’est un peu à mon initiative que nous sommes tous ici.

 La grande prêtresse lui adressa un sourire maternant en l’invitant à parler. Raul s’attarda sur le Vide qui s’ébattait dans les profondeurs, s’éclaircit la gorge, puis se lança.

— Salutation, temple-élue. Plaise ou déplaise aux dieux, j’ai une réputation à tenir. Biberonné au culte de Messagère, je me dois de mettre les pieds dans le plat. Déjà, sauf votre respect, vous ne répondez pas à leur question. Les enfants disparus ont été dernièrement vus aux chambres sigillaires. Les templiers qui en gardent les portes assurent qu’ils n’y sont plus, j’en déduis que seuls les gens de votre caste ont un début de réponse quant à leur localisation. Même si les voies des dieux sont impénétrables, les faits des humains le sont souvent bien moins.

— Nous vivons en paix au sein de la Terre, nous œuvrons pour l’équilibre. Tout ce dont tu parles, enfant, m’est inconnu. Y compris ces templiers que tu mentionnes.

— Les mêmes qui gardent votre portique, ça ne vous dit rien ?

 Le flash d’un éclair illumina un instant le faciès de pierre qui présidait à leur discussion. Plusieurs voix s’élevèrent pour demander à Raul de se taire.

— Laissez, enfants, je vais lui répondre. Il n’y a que des Ter ici, toutes les sous-castes que tu pourras mentionner n’ont pas de valeur pour notre déesse.

— Ah, oui ! s’exclama Raul, exaspéré par l’étendue de leur foutue langue de bois. Un peu comme les sans-castes que ces mêmes Ter gardent de l’autre côté de la frontière ? Oui, sans valeur ? Comme ce prêtre exilé comme un malpropre dans les aires sans-castes et dont la tête a explosé comme celle du réalien ?

 Le sourire de la temple-élue mourut, les voix abominées des gens qui l’accompagnaient s’éteignirent. Des prêtres commencèrent à glapir « folies », « blasphèmes ». Raul savait pertinemment que ces derniers mots signeraient l’échec de son entreprise, voire même le condamneraient. Mais c’était plus fort que lui, il devait parler, faire éclater la vérité. Il ne s’agissait plus d’une affaire de disparition, mais de quelque chose de plus profond, de plus ancien. Une chose qui allait à présent se déverser avec sa haine et qui serait l’occasion d’obtenir réparation, sinon revanche.

 Ce n’était plus la grande-prêtresse qui se tenait devant lui désormais, il ne voyait plus que le visage tordu d’Arnin Baros, le temple-élu d’Ironie, lorsqu’il avait traité sa mère de déviante et craché sa sentence, la condamnant à réclusion comme abjecte et envoyée à l’île-hospice. L’homme à cause de qui elle s’était jetée au Ciel de désespoir ! C’est bien à ce connard de prêtre qu’il parlait, comme au cortège d’autres qui chantaient leurs idioties en maintenant ces aberrations qu’étaient les statuts d’abjects et de sans-castes, qui bénissaient comme une merveille le tri abominable de la transpasse et qui gardaient le peuple dans sa débilité comme les Aers aux mains du dogme ! Tant pis ! Elle allait prendre pour tous les autres !

— Dites-leur ! Mais dites-leur, où sont leurs gosses ! Évacués comme tous ceux qui font problème ?

 Des mains l’accrochèrent, trop nombreuses pour qu’il puisse lutter. Elles essayèrent de le faire taire, lui disant qu’il ne faisait qu’augmenter le chavirement du monde, mais Raul n’en avait plus rien à foutre. Perdu pour perdu !

— Dites-leur que vous leur cachez des légions de sans-castes aux portes de la Cité, maudits faux-culs !

 Les mains commencèrent à le frapper, à défaut d’arriver à le bâillonner, la prêtresse, du haut du promontoire lança :

— La culpabilité l’a rendu fou, pauvre petit. Mettez-le au monde, ce ne sont que les vagissements d’un enfant encore à naître.

 Raul se débattait de toutes ses forces, il ne pouvait en entendre plus.

— Espèce de…

 Le monde se déchira. Une explosion de lumière jaillit du trou pour frapper la statue de Terre en un fracas terrifiant. Tous tombèrent au sol tandis que le temple commençait à frémir. Les prêtres disparurent en titubant sous les arches, la Temple-élue s’agenouilla sous la sphère fracassée, hurlant « Sortez, impurs, partez vite ! ». Les citoyens lâchèrent Raul comme un déchet jeté au Ciel et se précipitèrent vers les escaliers en hurlant des excuses. Beaucoup tombèrent lorsque la Terre recommença à trembler.

— Vite ! glapit la prêtresse alors que de nouveaux remous la faisaient à son tour trébucher.

 Raul la vit, impuissant, disparaître dans la tempête qui faisait rage sous le temple. Il se précipita vers le rebord pour la rattraper, mais il ne vit qu’un Ciel pétri de rage. Il y eut des cris. Dans la grotte, la débâcle était totale. Est-ce de ma faute ? se demanda-t-il en voyant des rochers se déceler pour s’écraser au sol, des arbres vaciller, des personnes affolées s’abriter dans des renfoncements. Pas maintenant, sursauta-t-il. Il faut survivre. Le grondement du tremblement de Terre se répercutait en tout sens, de nouvelles roches tombèrent du plafond pour s’écraser à quelques pas de lui. Ma faute ?

— Aide… De l’aide.

 Une voix qui venait des profondeurs. En un instant abominé, Raul crut que le Vide l’appelait. Il risqua un regard vers le Ciel tandis qu’un nouvel éclair s’écrasait tout près en un bruit infernal. Dans une alcôve offerte aux ténèbres s’accrochait la silhouette blanche de la prêtresse.

— Aide-moi, je t’en prie !

 Lorsque Raul lui tendit la main et qu’elle s’y agrippa, il vit la terreur dans ses yeux, mais aussi quelque chose d’autre. Plus de mensonge, plus de blabla. Juste quelqu’un qui voulait vivre et qui s’accrochait pour y arriver. Enfin quelque chose de vrai.

 Raul eut l’impression que ses muscles se déchiraient lorsqu’il la sortit du néant. Ils s’étalèrent ensemble sur le sol frémissant, des poussières et des cailloux leur tombant dessus. Cela dura encore un Temps, qui parut être éternité. Des rochers et même un arbre s’écrasèrent autour d’eux, semblant les éviter miraculeusement. Le temple-élue fermait les yeux, offerte au destin. Raul ne voulait pas crever, mais il ne voulait pas pour autant offrir ses prières à ces dieux féroces. Un mot simple lui échappa malgré tout en pensée. Pardon.

Non, pas pardon. Jamais. Il regarda la prêtresse et son étonnante sérénité tandis que l’effondrement du monde se calmait autour d’eux. Lorsqu’elle ouvrirait les yeux, Raul ne serait plus là.

 Les dieux ne l’avaient pas condamné, loin de là. Ils lui offraient au contraire une opportunité. Il se redressa, chavirant à son tour sur le sol bourdonnant et s’élança dans les couloirs sombres de la Terre.

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