La rage est-elle le fait des dieux ? — 4 (V2)

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 D’inquiétantes silhouettes d’oiseaux se pressèrent pour traverser les pontons tremblant au-dessus du Vide. Les troupes terraportées qui envahirent le pont ne brillaient pas par leur ordre et leur prestance comme les garnisons suprêmes de l’Acastale. S’ils arboraient eux aussi des casques d’oiseaux, on n’y reconnaissait pas les majestueux autours dominant les profondeurs du Ciel, mais bien les gypaètes qui se repaissent des cadavres.

 Les troupes terraportées n’étaient pas aimées. Rien qu’à leur allure, Kael comprenait pourquoi : c’était à cause de leurs faciès de charognards. Il faut toujours se méfier de ceux qui attendent patiemment que les autres fassent le travail pour profiter des restes. Et puis ce n’était pas qu’une affaire d’apparence, elles étaient connues pour leur mainmise sur la circulation des voiles et on évoquait souvent leurs malversations lors des contrôles des cales et leur fret. « Seul l’azur sous leur coque les surveille », disait-on, comme si le réseau de rails leur appartenait et que seul le Ciel était témoin de leurs faits.

 Bilias se retrouva rapidement encerclé par ces vautours. Ils semblaient tous sortir du même moule : mêmes casques, mêmes lances, mêmes plumes au dessus de leurs armures de corne. Ils trépignaient à la façon des charognards attendant de se repaître. Une fois mobilisés, ils crièrent d’une façon sèche et brutale — Kael en sursauta, les autres aussi. À ce signal, une énième personne se hissa sur l’un des pontons, suivi de deux autres. Son absence de casque indiquait qu’il s’agissait d’une gradée. Une troublante gradée. Sa démarche maladroite, qu’elle tentait de masquer sous une posture martiale, masquait difficilement son état. La lieutenante-amirale devait être à sept lunes de grossesse, devina Kael, se rappelant le ventre de sa tante à la même période ; cela ne l’empêchait pas pour autant d’arborer fièrement son armure d’officière. Elle traversa lentement le ponton, prenant le temps d’observer la scène qui s’offrait à elle. Une fois arrivée à hauteur de Bilias et sa victime, elle ordonna, d’une voix sans émotion :

– Fouillez les cales et amenez-moi le capitaine.

 Ses cheveux et ses yeux étaient d’un noir profond, comme emplis de Vide, ils semblaient percer sa belle peau de miel. Elle laissait une main glisser paresseusement sur la colline conséquente qu’encadrait son armure. Malgré ce geste, son attitude et son regard n’avaient rien de tendre, rien de maternant. Bien au contraire, l’œil solaire lui-même n’aurait jamais eu un regard aussi inquisiteur. Il était terriblement incongru de voir mêler la beauté de la grossesse à la rigueur du déploiement militaire. C’était comme conjuguer deux opposés.

 Soudain quelque chose tomba aux pieds de l’officière. Kael porta la main à la bouche en reconnaissant le présumé sans-caste qui venait de s’effondrer sur le plancher. La lieutenante-amirale ne daigna pas baisser les yeux.

 Serré de près par les charognards, Bilias ne s’occupait plus du tout de son trophée qui se vidait de son sang entre les planches du pont, il buvait chaque geste de la Lieutenante, à la fois plein d’espoir et de désespoir. Celle-ci caressait son ventre énorme, tout en fixant Kael. À tel point qu’elle dût cligner des yeux plusieurs fois pour comprendre qu’elle ne la fixait pas vraiment, ce n’était qu’une impression due à l’acuité de son regard. Elle observait plutôt l’assemblée, examinant chaque transpassant un à un, comme si elle cherchait quelqu’un.

Au cœur du malaise, on entendit la voix éteinte de son cousin.

– Aers, je…

– Silence !

 L’officière l’avait coupé d’un trait, comme l’arbalète décochant un carreau. Le plafond avait répercuté sa voix en l’amplifiant, faisant fuir quelques oiseaux des rails, accompagnés de poussières et de gravats. Kael se demanda si les contreplateaux pouvaient soutenir autant de vaisseaux sans se rompre.

– Lieutenante-Amirale ! la héla l’un des lanceurs plus loin sur le pont. Ils ont séquestré les templiers dans les cales et leur ont volé leurs uniformes.

 Elle grimaça, mais pas d’étonnement.

– Ils voulaient probablement se travestir en espérant passer la frontière, conclut-elle en faisant signe à son sous-officier d’approcher — un homme au visage éteint, le parfait sous-fifre. Ils croyaient berner les brigades intérieures… Franchement, Karnas, continua-t-elle, dédaigneuse, à l’adresse de son quartier-maître. Vu l’état de nos missionnaires, ils y seraient probablement arrivés. Vous voyez, Karnas : vos rêves d’Attraction sont naïfs, chacun est capable des pires atrocités, même ceux qu’on soupçonne le moins. Les enfants sont souvent les premiers a être saisi par l’Art, c’est pour cela qu’il faut leur planter l’équilibre et la stabilité dans le carna bien avant la transpasse. Gardez cela bien en tête, la pitié est dangereuse.

 Durant toute sa tirade, Kael ne parvenait pas à quitter des yeux sa main qui allait et venait sur son ventre, berceau d’innocence. Le quartier-maître lui aussi semblait absorbé par ce geste discordant.

– Bien, ma Lieutenante, finit-il par déclarer sans lever les yeux. Quels sont vos ordres ?

– Récupérez les uniformes et rhabillez ces Ter — ne vous souciez pas que ces adolescents se retrouvent nus, ils n’ont aucun statut, ce ne sont que des enfants — puis amenez-moi leurs dirigeants, je voudrais interroger ces templiers.

 Elle l’avait presque craché. Kael reprenait légèrement espoir, elle ne semblait pas les tenir en haute estime.

– Bien, ma Lieutenante, s’inclina le sous-officier avant de se diriger, vouté comme les autres vautours, vers les cales. L’officière leur tourna le dos pour inspecter quelque chose au plafond, tout en soutenant son ventre qui paraissait bien lourd. Le capitaine de la voile lui fut amené par deux lanceurs et mis à genoux.

– Que Terre te porte, Artes, lui adressa la gradée, préférant contempler la Cité dans le lointain que lui donner son attention. Quel est ton nom ?

 Le capitaine, en mauvais état avec son énorme bosse sur le front, son œil encadré d’une auréole rouge et ses chausses trempées, tentait néanmoins de bomber le torse.

– Je suis Olbin Olt Artes, capitaine et membre des traversiers du réseau, c’est moi qui ai déclenché le signal de détresse. Ces jeunes ont été pris de folie, ils nous ont attaqués comme des forcenés, regardez mon visage ! Ils méritent d’être punis ! Ils n’ont pas le droit de s’attaquer ainsi à d’augustes membres de la Cité alors qu’ils n’ont encore gagné aucun statut, vous devriez…

– Taisez-vous ! lança la gradée de sa voix tranchante, faisant hoqueter le capitaine. C’est moi qui pose les questions, reprit-elle, avec une froideur qui ne laissait pas place aux tergiversations. Expliquez-moi — factuellement — ce qu’il s’est passé, mais d’abord, dites-moi comment vous avez été affecté à une mission vers la frontière, avec départ nocturne, sans avoir reçu de validation des nôtres.

– J’ai reçu mes ordres par le responsable des traversiers, Remig Uln Artes. Mais, Aers… fit-il d’un air de bravade coupable. Vous vous doutez bien que nous ne pouvons pas systématiquement attendre validation des terraportées. Si on le faisait, la circulation dans la Cité deviendrait un cauchemar de lenteur. Nous faisons comme nous avons toujours fait, simplement…

 Il s’enfonçait, on pouvait le voir à l’air pincé de la Lieutenante. L’Artes comprenait que son argument ne tenait pas la route et renonça.

– Je ne sais pas quoi vous répondre… finit-il par admettre.

– Bien. Ensuite ? Les faits ?

 Il se racla la gorge et parla vite, sans doute pour essayer de rester concis.

– Peu de temps après avoir dépassé la première frontière, les passagers se sont soulevés contre les templiers et les ont renversés, ils m’ont ensuite menacé dans le but de faire demi-tour, mais j’ai profité de leur inattention pour déclencher le signal de détresse. Ils m’ont ensuite attaqué et m’ont soumis à leurs ordres. De vrais tourne-Vents, ils voulaient finalement aller vers la frontière, ce qui est stupide vu qu’ils y allaient déjà !

– Des mots de trop, capitaine, je ne vous ai pas demandé votre avis. C’est tout ?

 Le capitaine acquiesça.

– Très bien, vous pouvez disposer, conclut-elle. Conduisez-le à la cabine de pilotage, aboya-t-elle à ses lanceurs. Vous resterez là jusqu’à nouvel ordre, capitaine. Vous désarrimerez à mon signal.

 Après leur départ, une templière blessée arriva, soutenue par deux soldats qui peinaient à la maintenir debout. Kael reconnut la femme que son cousin avait torturée. Son épaule était bandée avec des morceaux de tissus découpés dans un uniforme.

– Vous êtes ? demanda la Lieutenante, comme si on lui présentait un vulgaire Inter.

– Finnée Ebos Ter, commandante de la septième division templière, fille du Temps, et responsable de cette équipée, lança-t-elle d’une pauvre fierté, tout en grimaçant de douleur.

 Son teint était celui de la mort, du sang dégoutait de son pansement improvisé, mais elle tenait, s’appuyant sur son dieu-maître. Elle lança un regard furtif vers Bilias, qui le lui rendit, avant de revenir à la Lieutenante-amirale.

– Nous allons vous soigner, templière, concéda celle-ci sans aucune sollicitude. Mais d’abord, vous allez m’expliquer la raison de ce désordre sur le réseau de rails. Les Templiers n’ont rien à faire hors des frontières.

 La Ter semblait prête à s’effondrer, elle devait lutter pour parler.

– Lieutenante-Amirale des troupes terraportées, fit-elle solennelle. C’est au-dessus de l’œil droit que je parle. Nous avons reçu l’ordre par notre Ter-élu d’exiler ces jeunes sans-castes, lequel — dois-je le rappeler ? — ne peut rien ordonner sans l’accord préalable de l’Acastale. L’attaque portée au Réalien a annulé la cérémonie de transpassage. Les augures et la Dicte nous ont indiqué que ces enfants ne devaient pas recevoir de sceau castal. L’égrainement m’en est témoin, la trame du monde nous a indiqué qu’il n’y avait aucune place pour ces êtres dans notre Cité. Dès lors, il a été décidé qu’ils soient conduits vers la zone frontalière ouest, dans les quartiers sans-castes, afin qu’ils trouvent les leurs.

 Bilias, qui trépignait depuis qu’elle avait commencé à parler, finit par éclater.

– Ce n’est pas ce que vous avez avoué tout à l’heure ! Menteuse ! Vous avez dit qu’il y avait des sans-castes parmi nous — je veux dire des enfants de sans-castes, des sans-incarna ­— et que c’était pour cette raison que…

 La Lieutenante, d’un geste vif, fit un signe à l’un de ses lanceurs qui frappa Bilias de son lourd brassard. Le coup fut si fort que Kael ne put s’empêcher de crier. Son cousin s’effondra, portant ses mains au visage. Du sang commença à goutter entre ses doigts.

– J’ai dit silence. J’ai déjà entendu ta version des faits, je n’ai plus besoin de t’écouter. Poursuivez commandante.

 La templière ferma les yeux, retrouvant l’étrange sérénité des prêtres du Temps, cela malgré son état de délabrement. Elle scanda la suite comme une prière réifiante.

– Pauvre fruit échappant à Attraction, cet enfant est devenu un vaisseau d’Art et fut obligé de me torturer. Messagère m’a confié par la suite qu’il avait été à l’initiative de l’émeute. M’alliant à Ironie, j’ai dû mentir pour qu’il me laisse tranquille. Mes déclarations allaient à coup sûr créer des dissensions dans leurs rangs. L’œil le sait, c’est à nouveau ce pauvre pris-d’Art qui a interrompu leur avancée. Il ne pouvait y échapper, Ironie glisse si souvent aux Aers que les sans-castes ne sont bons qu’au Vide. Il se devait d’intervenir.

 Voilà la pique qu’elle s’accordait au sortir de sa trance, songea Kael. Voilà où s’échappait sa colère. Face à cette caricature de piété, l’officière semblait avoir un peu perdu de sa morgue, sa main ne caressait plus son ventre, préférant se porter sur le pommeau de sa lame. Le sens du Vent s’inversait. Si elle prenait ce discours pour argent comptant, son cousin était condamné.

– Quelle surprise, une Ter du Temps qui se met à manier Ironie. Tout est bon, semblerait-il… finit par répondre la Lieutenante, reprenant contenance. Outre les dieux et leurs chers vaisseaux — Dicte, augures et autres illuminés de service — les faits sont que vos manœuvres douteuses risquent d’exposer au grand jour l’aire sans-caste. Vous n’œuvrer pas là pour l’équilibre qui vous appelez de vos vœux. Quel gâchis, Ter… Vous rendrez des comptes. Quant à cet enfant, pris d’Art ou non, il sera jugé — comme tous les autres — en bonne et due forme, par votre fameux œil solaire. Celui des colonnes, pas celui que vous vous appropriez, commandante. Les condamner au Ciel ou à l’exil n’est ni votre affaire, ni celle du Ter-élu. Quant à celui-là, fit-elle, désignant le corps au sol, il semble déjà mort…

 La Lieutenante se pencha vers l’adolescent qui gisait sur le pont à côté de Bilias, replié sur son visage ensanglanté. Elle ne pouvait conclure qu’à sa mort certaine.

– J’espère qu’il n’est pas d’une lignée trop importante, sinon vous risquez de multiplier vos ennuis, templière, en plus de votre trahison — la vôtre comme celle d’Ober Hin. Surtout si vous avez prétendu à tort dépendre des ordres de l’Acastale. Et dire qu’un procès aux colonnes aurait suffi à vous donner la légitimité de les éloigner… Enfin, conclut-elle, sans laisser l’occasion à la templière de réamorcer une nouvelle imprécation. Tout ça n’est que futilité au sein du Temps, n’est-ce pas ? Il suffit ! Emmenez-la. Ces templiers sont soupçonnés d’avoir organisé un bannissement sans l’aval des colonnes, de l’archimaître-général ou de l’Acastale. En attendant de vérifier leur légitimité, nous allons les remorquer vers le premier port du quartier ouest. Ordonnez au capitaine de désarrimer !

 À ce moment, une importante vibration s’étendit à l’ensemble du vaisseau. La voile se remettait en marche.

– Que veut dire ce… ? lança la lieutenante sans pouvoir finir sa phrase, car un brusque à-coup manqua de le faire basculer en arrière.

 Kael ne sut où s’accrocher. Elle empoigna le bras de quelqu’un à proximité, lui-même faisant chaine avec d’autres jusqu’à la rambarde. Le vaisseau se remettait en branle violemment, tirant avec lui la barge auquel il était arrimé. Plus petite, elle ne pouvait freiner une voile qui faisait presque trois fois sa taille. Les autres barges restèrent en arrière tandis que les deux vaisseaux accrochés avançaient en faisant hurler les rails sous une avalanche d’éboulis. Le plafond va se rompre ! songea Kael en agrippant fermement les autres tout en essayant à son tour de rejoindre le bord.

– Arrêtez-moi immédiatement cette voile ! beugla la Lieutenante qui tentait de protéger son ventre en se redressant.

 La voile prenait de plus en plus de vitesse, les harpons plantés dans sa coque tremblaient sous la pression, la barge n’allait pas résister. Kael voyait grandir le portail devant la proue. Parmi les cris et les gros éboulis, elle entendit les soldats crier « Ils se sont barricadés dans la cabine ! On ne parvient pas à entrer ! »

– Mais faites quelque chose ! hurla la Lieutenante.

 Deux lanceurs se placèrent en bouclier pour la protéger ainsi que le ventre qu’elle enserrait. Le trio se précipita vers l’avant du vaisseau en remontant le pont, en direction de la cabine de pilotage. L’immense portail mangeait l’horizon à mesure qu’il fonçait sur eux, il devenait comme une montagne. À cette vitesse, le percuter allait faire éclater le système d’arrimage, les machineries et cycles de leur voile. Ils allaient tous finir dans le Ciel.

– Écartez-vous ! cria l’officière aux lanceurs qui essayaient de forcer la cabine de pilotage. Laissez-moi passer ! Qui est là-dedans ? Le capitaine… Mais, qu’est-ce que ?

 Kael n’entendit pas la suite, elle n’entendit plus rien. La seule chose qui existait désormais était ce portail gigantesque qui fonçait sur eux à toute vitesse. Elle s’agrippa au bastingage, serra les dents.

 Les portes s’entrebâillèrent, puis commencèrent à s’ouvrir. Mais pas assez vite. Leur proue s’engouffra d’abord par l’ouverture, suivie du reste du bâtiment, dont les flancs commencèrent à frotter contre les montants en un fracas de bambou qui éclate et de corne meurtrie. Les supports à cycles courant sur les rails hurlèrent, puis soudain, un premier lâcha, faisant basculer le vaisseau sur son flanc gauche alors qu’il pénétrait l’aire sans-caste, sous une avalanche de roches, laissant derrière des pans de portail se défaire et sombrer au Ciel. Pendant l’inclinaison, Kael crut voir l’azur s’ouvrir, ses nuages lui ouvrant les bras. Commeau ralenti, elle vit des adolescents s’envoler, ainsi que des charognards. Leurs plumes allaient enfin servir à quelque chose quand ils dévaleraient vers l’infini. Elle s’agrippait au bastingage de toutes ses forces, tandis que d’autres s’accrochaient à elle. Elle vit bon nombre de ses camarades lâcher, puis glisser à l’opposé du pont, percuter la rambarde et basculer dans le Vide.

Billias ! Où était-il ? S’était-il accroché ? À l’endroit où elle l’avait vu pour la dernière fois, les gypaètes n’étaient plus. Sous les chutes de débris et d’énormes pans de plafond, elle se mit à scruter en tout sens, persuadée qu’il devait être encore présent. Il était trop fort, trop terrible pour se laisser mourir. Impossible. Elle le vit soudain plus haut, presque à sa hauteur, lui aussi agrippé au bastingage. Il la regardait. Une pluie de bouts de vaisseau, de roches, même de corps dévalait entre eux. Mais lui la regardait. Elle n’aurait su dire ce qu’il y avait dans son regard. Des souvenirs, sans doute, des reproches peut-être. Elle cria « Non » lorsqu’une pierre le frappa et lui fit décrocher de la rampe. Il glissa lentement sur le plancher du pont avant de l’abandonner.

 Il tomba. Et si instinctivement il voulut attraper le bastingage dans un ultime mouvement salvateur, il l’avait déjà raté, le pont s’éloignait inexorablement de lui.

 Kael le vit lentement s’éloigner. Son cousin, son défenseur, son sang. Sa rage l’avait vaincu, Terre l’avait lâché, le monde lui échappait, et elle allait le suivre bientôt. Elle le regarda longtemps rapetisser jusqu’à se fondre dans les reflets orangés enveloppants les nuages. Il avait l’air paisible quand il disparut dans leur blancheur.

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