Sous la course ascendante — 1 (v2)

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 Une foule d'adolescents tendus s'empactait devant l’allée de l’essor, laquelle avait été rebaptisée, très subtilement et spécialement pour l'occasion, en allée de la mort.

Coincé entre deux échalas, Bane se sentait proprement terrifié. Si certains se rassuraient en rigolant entre eux, se soignant en jouant sur les mots, lui n'était pas de ceux là. Il aurait préféré qu'on n'en dise rien, que plus personne ne parle. Mais quand le silence s'installait, cela lui semblait tout aussi insurmontable. En réalité, rien ne lui paraissait bon. Il aurait voulu être ailleurs, à manier la corne avec son frère, où à étudier avec sa mère. Pas ici, en haut de la mort et étranglé par la foule, attendant le moment décisif où on les inviterait à avancer en file sur l'étroite passerelle, en direction du Dôme.

 Combien étaient-ils ? Une bonne centaine, deux-cents, trois-cents ? Bane n’avait pas l’ambition de tous les compter. Trop nombreux en tout cas. Trop suffoquant.

 Il réajusta nerveusement ses gants, lesquels lui donnaient sans cesse l'impression de glisser. Il était tellement tendu, crispé, qu’il devait se concentrer pour respirer. Des mouvements aussi simples – inspirer, expirer – s’avéraient des plus difficiles et tenter de maîtriser sa respiration l'épuisait. Et toujours ses gants ! Il tira dessus pour qu'ils tiennent une bonne fois pour toute à son avant-bras, sans succès. Arrête, l’épreuve se passera bien, se répeta-t-il, avec, en tête, la tessiture de son frère. Il n’y a aucune raison de ne pas y arriver, continuait la voix de son aîné. Et, comme les adultes lui avaient dit lors de sa fête du dernier jour d'enfance « Mais non... Jamais personne n'est tombé dans la famille, tous ont passé l’épreuve haut la main, et toi aussi - on ne s'inquiète pas ». La sérénité de ses parents lui avait parut encore plus angoissante.

 Des cris retentirent à l'autre bout de l'allée de l'Essor. Il commença à trembler, était-ce le signal ? Il n'y avait pourtant aucune réaction dans son entourage immédiat. Juste des visages effrayés, rien de rassurant à regarder.

— Regarde où tu vas finir, fit une fille sur sa gauche, désignant le Ciel par delà la rambarde.

Elle ne semblait pas le dire à quelqu'un en particulier, en tout cas personne ne lui répondit. Son regard se perdait dans les nuages.

Il n'y avait que cette maigre rambarde entre eux et l'infini. L'immensité de la Cité s'offrait à leurs yeux, comme si elle les saluait une dernière fois avant l'épreuve. Elle flottait entre Terre et Ciel. Ses millier de susplaces, ponts suspendus et grappes d'habitations étincelaient, aussi blanches que les nuées. Bane devinait les légions d'attaches en fibres de corne qui, tels des filaments presque invisibles, la surportait, laissant les rayons du soleil matinal baigner les reliefs du plafond.

 Il avait l'impression que La Suspendue voguait sur un océan d'air et de nuages ; frôlant, mais sans jamais tout à fait l'atteindre, la Terre, inaccessible. Un vrai miracle d'ingénérie, un trésor d'architecture. La gloire des Artes – ses soeurs et frères de caste –, lesquels affrontaient chaque jour les inégalités du plafond inhospitalier pour maintenir l'horizontalité de ces méandres, garantir ses circulations, ses ouvertures ; faire respirer l'ensemble. D'ailleurs, rien sur son étendue ne semblait compressé ou amalgamé, tout s'aérait pour laisser transiter peuple, biens et offrandes, en plus d'accueillir et filtrer les attaques du Vent. Grâce à ces écarts, le Ciel demeurait inmanquable, afin que jamais personne ne puisse l'oublier, ni s'y soustraire.

  Bane chercha le quartier nord – son quartier – et le repera rapidement grâce à l'ample silhouette du temple d'Attraction qui plongait profondément dans le Ciel. La grappe d'habitations englobant sa maison se situait aux pieds de la colosse tombante. Bane avait grandit en haut de ses pieds, dans un petit cube blanc parmi tant d'autres : des chambres, des ateliers, des pièces de vie, des cuisines, des nurseries – autant de portions de vie de famille, de mondes en soi. Tous assemblés au nez et à la barbe du Vide par les gens de sa caste. Grâce aux siens, La Suspendue demeurait ce nid, ce havre immaculé qui préservait les citoyens de basculer dans l'infini.

 On le poussa dans le dos, sans brusquerie et même sans grande conviction, mais cela suffit à le détourner du paysage pour avançer. Il chercha la fille qui avait parlé, mais la foule l'avait happée.

 Emporté par les autres et un peu étourdit, il vit approcher l'entrée du Dôme. L’immense structure remplissait une bonne partie de son champ de vision et masquait une portion d’horizon. Il voulut baisser les yeux par-dessus le garde-corps de l'allée pour en apercevoir les courbes inférieures baignées de nuages mais se ravisa. Sa peur du Vide était devenue trop intense ces derniers jours. Il inspira à grand coup et se laissa porter vers l'édifice tout en se perdant dans ses pensées. Tant de questions le taraudaient à propos de ces vestiges anciens. Comment avaient-ils été construits ? Comment ces bâtiments gigantesques se maintenaient-ils accrochés ? Il regrettait que les rudiments d'ingénierie que son père lui avait enseignés ne lui offrent aucun début d'explication. Sans doute comprendrai-je un jour, songea-t-il. Si, toutefois, je parviens à survivre à celui-ci.

 Au niveau du contresocle qui surtenait le Dôme, le surplomb étendait ses affleurements arides en toutes directions. A ceci près que les surports bordant les imposantes courbes de l'édifice ne correspondaient en rien aux blocs erratiques qui l'entouraient, comme si le Dôme n'était pas tout à fait un vestige d'avant l'inversion, mais bien une forme d'extension du terrain, une énorme boursoufflure de Terre lisse et de courbure idéale ; sans l'ombre d'une fissure et rien pour en altérer la blancheur. Parfaite, elle imposait au Ciel son uniformité absolue.

 Seuls les dieux pouvaient avoir créé et surtout participer à maintenir une telle structure. Aucune construction humaine actuelle ne rivalisait. Si malgré tous les calculs et les précautions que prenaient les bâtisseurs, les ponts, les plateformes et les maisons tombaient parfois encore au Ciel, il semblait clair qu'aucun maître Artes actuel ne serait capable de concevoir et faire tenir des objets suspendus de cette taille. La nature du Dôme était donc divine.

 Quand son père lui en parlait, il avait avec dans le regard une fascination contagieuse : il disait l'impossible édifice capable de surporter le poids total de tout le Peuple rassemblé, sans même trembler ou entraîner d'éboulements. Bane en demeurait rêveur. Il y avait l’ingénierie des hommes, souvent bancale et soumise à de nombreuses contraintes, et puis l’ingénierie des anciens, capables de merveilles. Assurément, en ce qui concernait le Dôme, seule la bénédiction d’Attraction pouvait lui permettre d'échapper continuellement au Vide.

 Alors que Bane se perdait dans sa contemplation, un brusque clameur le fit sursauter. Le raffut venait des plateformes arrières qui se déchargeaient progressivement de leur foule bigarrée. Qui pouvait faire autant de bruit ? Ce moment solennel impliquait calme et recueillement.

 Il se dressa sur la pointe des pieds pour repérer l’origine du tapage, mais il n’était pas assez grand pour discerner quoi que ce soit au-dessus des épaules des transpassants. Agacé, il abandonna sa recherche. Autour de lui, nombreux demeuraient indifférents au boucand, sans doute trop prostrés pour être attentifs. D’ailleurs, ils avaient l'air si absents, que Bane supposa leur incarnat parti en d’autres lieux.

 C'est à la faveur des mouvements de foule et de l'agitation qu´il retrouva plusieurs visages connus. Il y avait le petit Sirt, sur sa gauche, le regard fixé sur ses pieds. Puis Albe, quelques pas devant, avec la nuque tendue comme un ancrage. Egalement Ister qu’il aperçut sur sa droite, en train de sautiller pour voir ce qu'il se passait. Leurs regards se croisèrent. Bane lui fit signe timidement, avant de se raviser. Il s'était juré de rester seul pour affronter l'épreuve. Parler à quelqu’un pour le voir disparaître peu de temps après lui était insupportable. Il était malheureusement trop tard.

— Hé, Bane ! l'interpela Ister en jouant des coudes pour venir à sa rencontre. Ah, enfin un visage connu !

— Que la Terre te soutienne, Ister, souria Bane, dissimulant péniblement son malaise derrière un salut traditionnel.

— Tout va bien ? fit son camarade, étonné par sa froideur. Tu voulais avançer seul, peut-être ?

— Non, ça va, mentit Bane. Tu peux rester. Faisons silence pour respecter les autres – et les dieux.

 Cet accueil glacial fit disparaître en quelques instants le sourire d'Ister. Il baissa les yeux et se tut, l'air coupable. L'agitation provenant de derrière retentit à nouveau et le tumulte alla cette fois de plus belle. L’énervement gagna Bane.

— Mais qu'est ce que c'est ? se fâcha-t-il. Et le respect des traditions alors ? Tout cela va déplaire aux dieux !

— Je crois qu'il y a une bagarre, hésita Ister. C'est ce que d'autres ont dit.

 Bane dévisagea quelques instants l'air perdu de son ami. Ister avait l'air si jeune. Comme si on l'avait bombardé transpassant deux alignements trop tôt. Il trépignait à la façon d'un enfant agaçant qui attendait une surprise. Bane, au lieu de participer aux commérages ambiants et à l'excitation malsaine de son ami, décida de fixer le Dôme, sourcils froncés.

— Ne fais pas attention, restons sur le droit chemin.

— Qui peut gâcher ainsi la cérémonie ? continua son camarade, en essayant d'apercevoir les fauteurs de troubles.

 Bane s'apprêtait à lui dire que s'il comptait passer son transpassage de façon bavarde, il pouvait le faire sans lui. Mais c'est à ce moment qu'il aperçut, loin derrière la procession, un jeune homme traverser, ou plutôt percer, la masse de citoyens postée à l'entrée commune du Dôme. Il courait, bousculant tout le monde.

À mieux y regarder, Bane vit que le garçon portait une toge de cérémonie et… ce visage ! Il le reconnut au moment où il déboula à hauteur de allée.

— Aris ! s'exclama-t-il, presque en choeur avec Ister. Mais qu'est-ce qu'il fou... Qu'est ce qu'il fait ? corrigea-t-il.

— Il court... commenta simplement Ister en le voyant arriver. Faisons lui signe !

— Tu es fou ? Laisse-le, il est en retard et bruyant. Il va nous humilier. C'est un manque de respect total ! Cachons-nous plutôt !

 Bane se doutait que si Aris les voyait, il viendrait les abreuver de ses histoires et de son bruit. Bane le connaissait par coeur, son ami ne s'accomoderait jamais d’avancer vers l’épreuve sans s’accrocher à la moindre connaissance et discuter, commenter ou rigoler sur tout ce qui se passait. Il l'appréciait beaucoup, mais ne voulait pas être associé à quelqu’un qui faisait un tel tapage.

— Tu es sûr ? demanda timidement Ister.

— Oui, c'est une honte ! Nous devons le respect aux dieux, faire silence et surtout poursuivre notre trajectoire !

— Quelle trajectoire ? interrogea Ister, oubliant les enseignements Ter sur les directions d'existence.

— C'est à dire : regarder devant nous ! trancha Bane. Le Dôme ! conclut-il en se tournant prestement pour fixer avec obstination le dos de la fille devant lui, comme si, ce faisant, il allait devenir invisible et Ister également.

 Il entendit néanmoins Aris arriver en bout de cortège et parler très théatralement avec ses voisins. Il racontait, essoufflé, que la vieille Sim Mana Vox l’avait poursuivi et agressé. Il est décidément prêt à inventer n’importe quoi pour justifier son retard, jugea Bane, fixé sur la silhouette devant lui.

 Il imagina le Ter-élu en train d'exclure Aris de la cérémonie, le condamnant ainsi à retraverser lors du prochain alignement ! Une punition bien méritée !

 De son côté, le Peuple s'agglomérait lentement sur les susplaces renforcées bordant les différentes entrées du Dôme, tandis que leur procession continuait de progresser lentement sur l’allée de l’essor. Au bout du pont aux rampes recouvertes de lierres fleuries, il y avait un grand portail qui reproduisait les courbes du bâtiment. L’intérieur paraissait sombre depuis l’allée.

 Bane essaya d'oublier le grabuge inutile et se concentra sur sa progression et sur le dos de la fille devant lui. Après quelques instants, son regard descendit lentement sur ses hanches.

Ah ! Arrête ! Il détourna les yeux mais se trouva nez à nez avec les airs lubriques d'Ister, qui n'avait rien raté.

— Je vois... fit-il, d'un air complice. La "trajectoire", hein... Rassure-toi, c'est pour bientôt, mon ami.

— Silence ! retorqua Bane en rajustant nerveusement ses gants. C'est n'importe quoi, je n'ai pas voulu...

— Fermez là, derrière ! cracha le transpassant nerveux qui accompagnait la fille aux hanches incriminées. Celui-ci reprit, à son adresse : Rien, Kael. Juste deux sous-castes bavards !

 La dénommée Kael ne sembla pas se soucier d'eux et poursuivit sa conversation avec son ami : « Que font ces templiers ici, Bilias ? Cela n'est pas normal, pas normal du tout. Que mijotent les Ter ? »

— Attends ! l'interrompit Bilias dardant un regard furieux sur Bane. On nous écoute. Viens.

 Les deux s'enfonçèrent vivement au coeur de la procession et y disparurent. Ister, n'ayant rien suivi, poursuivit sur sa lancée. A voix basse, toutefois.

— ... T'as pas voulu mater de manière trop insistante cette fille, hein ? s'amusait-il. Pas voulu qu'elle en soit incommodée et se casse avec son futur ? C'est ça ?

 Cette fois, Bane explosa.

— Non ! Rien de tout ça ! Les dieux n’aiment pas ce genre de regard. Il faut attendre ! Je penserai à ce genre de choses demain, uniquement. Si demain il y a !

Ister le regarda, interloqué. Les conversations étouffées s'éteignèrent autour.

— Aussi pessimiste qu'Aris... decreta-t-il, en posant une main sur l'épaule de Bane - laquelle fut vivement repoussée par ce dernier. On va y arriver, il n'y a pas de raison ! Et demain tu pourra commencer à courtiser, c'est certain. T'as déjà quelqu'un en tête ?

— Non, fit-il promptement, je respecte les lois et les dieux, moi ! Je me protège. Tu ne te rappelles pas ce qui est arrivé à Chard ?

— Chard ? fit Ister, ahuri. Non, il a fait quoi ?

— Il y a à peine un alignement et tu as déjà oublié ? s'emporta Bane. C'est celui qui a méprisé les lois et s'est laissé guider par Attraction. C'est ce gars, dévoré de passion, qui est parti avec son amie dans un baraque près de la frontière, sans sceau de caste et au mépris des interdits.

— Et ils ont... continua Ister, les yeux brillants.

— Aiton, son cousin, les a cherché, il m'a tout expliqué, reprit Bane à voix basse devant son ami qui buvait ses paroles. Il voulait les empêcher - à raison ! - de commettre l'irréparable. Ces idiots pressés s´etaient rendus au bord du district Clair, dans une des maisons abandonnées. Aiton les retrouva en entendant leur amour résonner par delà les murs ! Tu te rends compte ?

— Continue... fit Ister, avide.

— Cette maison, pourtant bien ancrée au plafond et arrimée à une roche solide, a vu son surport soudain se craqueler, ses surbassements se fissurer. Et puis elle s’est détachée du contre-sol, Ister, devant lui ! Elle est tombée toute entière dans le Ciel, emportant les deux impies dans le Vide !

 Le froid s'installa entre eux. Les quelques transpassants curieux qui avaient écouté leurs chuchotements s'entreregardèrent, mal à l'aise.

— Voilà, conclut Bane, satisfait de son effet. Voilà pourquoi je n'ai pas "déjà" quelqu'un en vue. Et voilà pourquoi je n'ai pas regardé cette fille de la façon que tu insinues !

 Il fit vivement face au Dôme, déterminé à ne plus rien ajouter. Les lois avaient leur raisons d'être. Si les dieux avaient décidé que les filles et les garçons ne devaient pas se côtoyer avant leur transpassage, c'était pour de bonnes raisons. Ce genre d'histoires étaient légion et ne faisaient que confirmer à tout le monde qu’il fallait craindre les dieux et surtout respecter les traditions. Les membres de sa famille et lui-même, fort heureusement, n’avaient jamais trahi aucun des principes moraux assignés aux humains. Et cette seule pensée raffermissait sa confiance. Sa traversée devait se passer sans encombre, car il n'avait jamais offensé les dieux.

 Fugacement, il songea à Aris. Il allait sûrement être puni d’une façon ou d’une autre pour son retard et son raffut, mais aussi pour ce qu'il faisait en cachette avec Pali, la soeur d'Ister. Les dieux détestaient les offenses. Il en était certain, le Ciel le réclamerait aujourd'hui. Or, si Bane lui reprochait son effronterie, ce n’était pas au point de vouloir assister à son inexorable chute dans le Vide. Mais que pouvait-il faire ?

— Excuse-moi, vieux, dit Ister, en s'approchant.

— Silence, je ne veux plus qu'on prononce un seul mot.

 Après s'être assuré que le tissu de ses gants tenait serré autour de ses doigts tremblants, Bane parvint, en se forçant, à regarder l'abîme cérulée qui s’étendait, profonde, en-dessous de l’allée de l’essor. Elle se gonflait de longs nuages gris-blancs sans pour autant perdre en clarté. Son immensité mouvante brillait, attirante et magnifique, mais aussi terrifiante, car symbole de mort et de chute éternelle. Parfois, Bane avait l’impression qu’elle l'appelait, lui demandant de cèder le pas au vertige, s'avancer et plonger.

Ah ! Ce que le Vide peut être séduisant parfois ! se dit-il, alors que ses pas le conduisaient vers l’entrée du Dôme.

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