Chapitre 3 - Partie 4

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  Après avoir sanglé la selle de Skinfaxi, je le sortis de son box. Mon cœur se serra en voyant celui vide de Naatsvart, à quelques portes de là. Qu'est-ce qui avait poussé Lunixa à retourner dans la maison Irigyès ? J'avais eu beau y réfléchir pendant que j’équipais mon cheval, je n'arrivais toujours pas à comprendre.

  –Prince Kalor ?

  Par réflexe, je me tournai vers celui qui m'appelait. Il se tenait sur le seuil des portes, à environ cinq mètres de moi. Je ne parvenais pourtant pas à distinguer grand-chose de lui à cause du contre-jour et pendant un instant, je crus qu'il s'agissait d'Alaric. Il mesurait la même taille, environ un mètre quatre-vingt-cinq. La sangle d'un carquois rempli de traits et celle d'une arbalète reposaient sur ses épaules, comme la dernière fois que nous nous étions vus. Les rayons du soleil jouaient avec les mèches blondes de sa chevelure. Cependant, celle-ci tirait plus sur le blond doré, contrairement au blond platine d'Alaric. L'homme en face de moi était aussi plus épais que lui ; sa stature se rapprochait de la mienne. Et maintenant que j’y pensais, leur voix différaient également.

  En me voyant bouger, il fit un pas en avant et sortis du contre-jour. Son visage se dévoila. Le visage d'un jeune homme d'une vingtaine d'année à la peau hâlée et aux yeux do...

  Mon sang encore si brûlant jusqu'à présent se glaça dans mes veines. Je cessai de respirer.

  Dorés... Ses yeux étaient dorés comme le soleil, exactement comme ses cheveux. Un Gardien... Dame Nature, il y avait un Gardien dans la délégation illiosimerienne !

  « Kal, on a un énorme problème. »

  Était-ce de lui que Valkyria avait voulu me parler ? Énorme était loin d'être suffisant pour décrire un problème de cette taille !

  Le Gardien s'était aussi pétrifié. Lui et moi nous fixions sans bouger, trop choqués pour effectuer le moindre mouvement. Il devait avoir senti que j'étais un Voyageur grâce à son pouvoir. Mais en bougeant lorsqu'il m'avait appelé, je lui avais révélé que le Prince et le Lathos ne formaient qu'une seule et même personne, tandis que j'avais découvert sa nature à cause de son apparence. Nous étions tous deux démasqués.

  Je déglutis avec difficulté en le voyant revenir à lui et se rapprocher. Plus la distance entre nous diminuait, plus mes muscles se tendaient. Je parvins toutefois à ne pas reculer lorsqu'il s'arrêta en face de moi. De près, j'aurais dû mieux voir les traits de son visage, mais je ne parvenais à détacher le regard de ses yeux. Sa carnation mate renforçait autant leur éclat doré que mon malaise.

  –Vous êtes le Prince Kalor ? s'assura-t-il dans un talviyyörien parfait, sans une trace d'accent étranger.

  Je serrai les dents.

  –Oui, c'est moi.

  Cette confirmation sembla le laisser de marbre : son visage n'exprimait nulle surprise, nulle émotion. Seule une lueur au fond de ses yeux trahissait son incompréhension. Avait-il seulement envisagé l'existence de Lathos au sang royal avant de me rencontrer ? Et maintenant qu'il l'avait découvert, comment considérait-il une telle position ? Les Gardiens n'hésitaient pas à ôter le pouvoir de tout Lathos susceptible de mettre en danger le reste de notre espèce. Me voyait-il comme une menace ?

  L'arrivée de trois personnes dans les écuries détourna notre attention l'un de l'autre. Un palefrenier guidait un couple de noble le long des box pour les conduire à leur monture. Tous possédaient une chevelure ébène et des yeux bruns, aussi ne réagirent-ils pas en passant à côté de l'Illiosimerien ; ils étaient humains.

  –Votre Altesse, me saluèrent-ils en m'offrant leur révérence.

  Je leur répondis en inclinant légèrement la tête avant de ramener mon attention sur le Gardien. Ce dernier les observa un instant de plus, du coin de l'oeil, puis se focalisa à nouveau sur moi ; ses yeux étaient devenus aussi inexpressifs que son visage. Il s'inclina. Lorsqu'il se redressa, son regard doré plongea dans le mien. Mes muscles se bandèrent.

  –Votre Altesse, mon père m'a demandé de vous accompagner pour vous aider à retrouver votre femme. Les circonstances sont loin d'être idéales, mais c'est un honneur de vous rencontrer, Prince Kalor. Je suis le Marquis Arès Marcus.

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