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— Ils ne m'aiment pas, dis-je à Lys au dîner.

— Ce n'est pas étonnant ! Tu as une drôle de manière de régler les conflits.

— Ce n’était pas un conflit ! Juste des gamins qui s'amusent à mes dépens. Et la faute me retombe tout le temps dessus !

— Justement, dit-elle. Ce ne sont que des enfants. Ignore-les, ils finiront par s'en lasser après un moment.

— C'est plus facile à dire qu'à faire. Je ne suis ici que depuis deux semaines et ils n'arrêtent pas !

Elle continua à manger son repas en silence. Je finis par l'imiter, même si le poulet dans mon assiette me rappelait lui aussi la scène du matin.

— Tu veux que je leur en touche un mot ? me demanda-t-elle finalement.

— Et puis quoi encore ! Ils vont penser que je ne suis pas capable de me défendre seule et que je viens pleurer dans tes jupes ! Je peux me débrouiller sans aide.

— J'ai vu ça, rit Artank.

Je plantai rageusement ma fourchette dans une carotte. Autour de nous, les tables commençaient à se remplir. Le bruit des couverts et des conversations ne parvenait pas à me distraire. Artank jeta un coup d’œil circulaire, sourcils froncés.

— Où est Kay ? Elle ne vient pas manger ? s’enquit-il.

Les deux autres pouffèrent.

— Notre amie, m’informa la jeune femme.

— Kaylee est punie, nous apprit Shadi. Comme elle avait encore omis d’apprendre sa leçon, Arthur l’a envoyée aider à ranger la bibliothèque. Peut-être qu’elle se mettra enfin au boulot, entourée de tous ces bouquins !

Je levai la tête de mon assiette pour lui lancer un coup d’œil perplexe. Je n'avais encore mis la main sur aucun livre depuis mon arrivée.

— Ah mais c'est vrai ! s’exclama Lys. Tu n'as pas vu la bibliothèque. Elle est au deuxième étage. Et elle vaut le détour, je t'assure !

Je partis donc à la recherche de la fameuse pièce. Elle ne fut pas très difficile à trouver. Après m’être plusieurs fois trompée de direction, je finis par en découvrir l'entrée. Elle était effectivement située en hauteur, le seul endroit du monastère avec de grandes fenêtres sur l’extérieur. Je fus impressionnée par la conception du lieu.

C’était une grande salle circulaire sur plusieurs niveaux. Au sol, une immense mosaïque en forme d’étoile reflétait la lumière du soleil qui entrait à flots par la verrière du plafond. La bibliothèque était construite de telle façon que tous les niveaux recevaient une part égale de la lumière du jour. Et, quand venait le soir, de dizaines de torches et bougies prenaient le relais.

Les livres y étaient presque tous porteurs des deux sorts que Jake m'avait montrés. Je pouvais le sentir car l'atmosphère était saturée de magie. Dans les nombreux rayons, on pouvait trouver des informations sur la plupart des sujets : mathématiques, sciences, histoire, culture… D’autres livres traitaient de choses plus mystérieuses comme la magie, l’alchimie ou encore les animaux mythologiques.

Pourtant, deux choses me perturbaient. Le classement fut mon premier problème. Les livres n'étaient pas rangés par niveau mais par thème. Et les couleurs bariolées des couvertures ne signifiaient rien de plus que la fantaisie des relieurs.

Et puis, même si les livres étaient écrits dans toutes les langues, il y en avait une qui manquait. La plus importante, celle des sorciers… Je m'étonnai de cela. Je m'étais attendue à ce qu’une bibliothèque de la Fondation soit bien plus fournie que la librairie de Jake. C'était plutôt le contraire qui arrivait.

J'attrapai le premier livre qui me tomba sous la main, un ouvrage d'histoire. Je m'assis à l'une des tables et commençai ma lecture.

« La Première Guerre secrète eut lieu il y a des centaines d’années. Personne n’en connaît les dates, les exploits… On sait seulement qu’elle fut terrible…

C’est aussi à ce moment qu’apparurent les premiers monastères. Avant la Guerre, les Sorciers étaient unis. Pas assez nombreux pour se faire remarquer par les humains, mais suffisamment tout de même pour former un groupe à part.

Après, ils se séparèrent en plusieurs groupes : ceux qui souhaitaient vivre avec les humains et les aider, certains autres qui ne leur voulaient que du mal et, enfin, ceux qui voulaient rester en dehors des ennuis, neutres.

Les premiers s’installèrent dans les villes, les villages, et se firent rapidement oublier. Un second groupe, très divisé, partit se cacher dans des endroits oubliés, préparant leurs plans de vengeance. Les derniers, restèrent sur place, cachés eux aussi, et attendirent la suite… »

Un autre point de vue sur la création de la Fondation et de la Confrérie ? Je pouvais peut-être finalement apprendre ce que Jake ne m'avait pas dit ici… Je passai tout l'après-midi à la bibliothèque, le nez dans les livres, et sautai même le repas du soir.

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