4

2 minutes de lecture

Et puis, un matin de juin, cette période de ma vie toucha à sa fin. Je m'étais levée tard, et je fus abordée par un Ian très excité dès que je mis un pied dans la cuisine.

— Eileen ! Lys, elle dit que je vais aller à l'école avec les autres enfants ! C'est trop bien !

— Euh, comment ça à l'école ?

C'est alors que je remarquai la grande blonde vêtue d'une cape rouge qui se tenait au milieu de notre salon. Incrédule, je regardai Cassandra et Matteo.

— Non… Non, vous pouvez pas me faire ça ! David, dis quelque chose !

Il me regarda d'un air gêné, mal à l'aise.

— Eileen, écoute… commença Cassandra.

— La Fondation ! m'écriai-je. Pourquoi ?

— Calme-toi et écoute ce que nous avons à te dire, me dit Matteo d'une voix grave.

Je le fixai, en colère. Pourtant, s'il avait jugé bon de faire appel à nos adversaires, la situation devait être bien plus sérieuse que je ne le croyais. Tout de même, la Fondation !

— C'est toi qui as posé ce sort autour de la maison ? intervint la femme.

J'acquiesçai.

— C'est du bon travail, j'ai eu du mal à passer au travers. Mais ce ne sera pas suffisant.

— Comment ça ?

— Ils vont revenir, dit Matteo. Ce n'est pas après nous qu'ils en ont, seulement après Ian et toi.

— Et vous avez décidé de nous livrer à la Fondation ? Pour sauver votre peau ?

— Non, pour que vous soyez en sécurité.

J'ouvris de grands yeux étonnés. Ne savait-il donc pas ce que la Fondation faisait aux personnes comme moi ? Mais il était vrai que je n'en savais rien non plus…

— Je préfère encore affronter la Confrérie. Au moins, je connais mon ennemi.

— Je ne sais pas ce que tu as bien pu entendre à notre sujet, soupira la sorcière. Mais ton ami a raison : nous pouvons t'aider.

— Ah oui ? Et comment ? Pour vous, les membres de la Confrérie ne sont qu'un fléau à éradiquer au plus vite !

Elle me regarda, surprise. Il y eut un moment de silence et je vis Matteo douter. Je pouvais le convaincre de nous laisser rester, je le savais. Mais quelque chose m'en empêcha : il n'avait pas hésité à révéler mon existence à la Fondation, rien ne me disait qu'il ne ferait pas de même pour revenir dans les bonnes grâces de la Confrérie. Je me sentis trahie. Je leur faisais confiance…

Ensuite, la femme reprit la parole et l'occasion passa.

— La Fondation ressemble un peu à la Confrérie. Nous ne sommes pas tous sur la même longueur d'onde et il y a différentes branches du groupe avec des points de vue divergents. Ce que tu me dis n'est pas approuvé par tous. Et puis, sache que les ennemis de la Confrérie sont les bienvenus chez nous.

Ce n'était pas ce que j'avais entendu. Je me souvins de l'avertissement de Jake : fuis ! Vite et loin. Parce qu'ils ne cesseront pas de te traquer tant que tu n'auras pas maîtrisé tes pouvoirs…

Mais… C'était il y a trois ans ! Ce conseil était destiné à une fille apeurée que je n'étais plus. Je savais que la Fondation accueillait les fugitifs, je l'avais lu dans le journal de l'Américain. Je n'étais plus une apprentie et je ne faisais même pas partie de la Confrérie. Je n'avais donc aucune raison d'avoir peur d'eux.

Je souris, rassurée. Peu importe ce qui arriverait, je savais que je prenais la bonne décision.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Ilsa ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0