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Deux jours plus tard, nous eûmes la surprise de voir une voiture noire aux vitres teintées se garer en bas de notre immeuble. Un homme dans la quarantaine, vêtu d'un costume gris, en sortit. Il fit signe à ses gardes du corps de rester à l'extérieur avant d'entrer.

Matteo nous avait prévenus : après l'échec de notre mission, nous risquions de voir débarquer le commanditaire… J'avais demandé au petit de rester dans la chambre avant de rejoindre les autres au salon.

— Tout le monde est là, dit Cassandra.

— Vous m'en voyez ravi, déclara l'homme. Cependant, il se trouve que vous n'avez pas réussi à récupérer l'objet que je vous ai demandé. Vous avez intérêt à avoir une bonne raison pour expliquer cet échec.

Je regardai Matteo. Il avait du mal à se retenir de sauter à la gorge du type. Et, franchement, j'étais un peu dans le même état d'esprit. Cassandra posa une main apaisante sur l'épaule de son mari.

— Les informations données étaient erronées, dit-elle calmement. La maison n'était pas vide.

— Je ne vois pas où est le problème, dit le client. On m'avait assuré que votre groupe était capable de s'adapter à toutes les situations. Je croyais, après la destruction du laboratoire, que vous pouviez mener à bien cette simple mission. Mais vous me voyez déçu du résultat !

— Vous nous avez envoyé cambrioler un membre éminent de le Confrérie ! s'emporta Matteo. Sans informations, il était impossible de savoir que son bureau serait aussi bien protégé !

— La maison entière a brûlé, renchéris-je.

— Quel dommage que tous ses occupants aient péri dans l'incendie, dit l'homme d'une voix mielleuse. C'est bien le cas n'est-ce pas ?

— Attendez, commença Cassandra, c'était ça votre but ? Tuer des innocents ? On ne fait pas dans le meurtre nous !

— Pourtant, c'est bien ce que vous avez fait, sourit-il.

— Vous nous avez piégés ! l'accusai-je.

— Oui, j'avoue. C'était finement bien joué de ma part n'est-ce pas ? Et tu sais, le plus beau dans tout ça c'est que vous ne pourrez en parler à personne. Qui croyez-vous qu'Ananda suivra ? Son bras droit ou une bande de hors la loi à peine tolérés par la Confrérie ?

Je sursautai à la mention du nom de la mère d'Iris. Lui, son second ? Heureusement qu'il n'avait pas la moindre idée de qui j'étais…

Le petit garçon choisit ce moment pour passer la tête par la porte. L'homme lui jeta un regard suspicieux. Je sursautai une seconde fois.

— Qui est ce môme ? demanda-t-il, méfiant.

J'ouvris la bouche pour répondre mais Matteo me devança.

— C'est Ian, mon fils.

— Je n'étais pas au courant que vous aviez un enfant.

— Il y a beaucoup de choses que vous ne savez pas sur nous, dit Cassandra. Mais je vais vous apprendre quelque chose : vous pouvez rêver qu'on travaille pour vous à l'avenir !

Il reporta son regard menaçant sur elle.

— Je vous conseille de me parler sur un autre ton. Dans l'intérêt de cet enfant…

Ils se jaugèrent du regard. Connaissant Cassandra, je savais qu'elle n'allait pas céder et je m'en réjouis. Pendant de longues secondes, personne ne bougea dans la pièce.

— Vous savez, dit-il finalement, je tenais vraiment à récupérer ce poignard. Ananda est obsédée par cette histoire de Lor depuis que Jake et son apprentie se sont taillés. Vous avez certainement entendu parler de Hopper, n'est-ce pas ?

Je secouai rapidement la tête, imitée par David et Ren. Je tentai de garder mon calme. Il y avait donc un troisième artefact quelque part dans la nature… Combien y en avait-il en tout alors ?

— Ces contes de sorciers ne nous intéressent pas, dit Matteo. Je crois que vous n'avez plus rien à faire ici.

L'homme se retourna pour partir.

— Vous aurez de mes nouvelles, dit-il en quittant l'appartement.

Je soufflai, soulagée, quand j’entendis la voiture démarrer. Je regardai Matteo et Cassandra. Ils semblaient soucieux et je pressentais ce qui allait suivre.

— Ne me dites pas qu'on va encore déménager, soupira David. On va où cette fois ?

— Loin d'ici, m'entendis-je répondre.

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