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Je dus finir par m'endormir à un moment où à un autre car ce fut la lumière du jour qui me réveilla. Je regardai le réveil : il était à peine plus de sept heures. Je me sentais épuisée et courbaturée mais je me levai quand même en faisant attention à ne pas réveiller le petit. Dans la cuisine, je tombai sur David. Je lui adressai un mince sourire.

— Bonjour, dit-il. J'ai ramené des croissants.

Je remarquai le paquet d'habits posé sur le coin de la table.

— Merci, dis-je. Je n'y avais pas pensé.

— Je ne suis pas sûr que ce soit la bonne taille mais c'est mieux que rien. Mange, tu as besoin de sucre.

Je ne me fis pas prier et engloutis deux pâtisseries et un grand verre de jus d’orange. David se tenait à l'écart, silencieux. Il me fixait distraitement, perdu dans ses pensées.

— Où sont les autres ?

— Euh… Ren dort encore. Matteo et Cassandra sont à côté. Je crois que cette histoire les chamboule autant que toi. Ils ont passé la nuit à en parler.

— Et ça a donné quoi ?

— Pas la moindre idée ! Tu sais bien qu'ils ne me mettent au courant qu'au dernier moment.

Je terminai mon petit déjeuner avant de retourner dans la chambre pour découvrir un gamin bien réveillé qui fouillait dans mon sac.

— Tu es bien trop curieux !

— C'est quoi ? demanda-t-il, la main sur le poignard hors de son étui.

— Fais attention, ça coupe !

Je repris l'objet, inquiète. J'avais profité d'une escale près de chez moi pour sauter dans un train et aller le déterrer. Mais aujourd'hui, il était différent : la pierre du manche brillait d'un éclat pourpre. Je la couvris avec ma paume pour vérifier si c'était un effet d'optique mais non, la lumière provenait bien de l'intérieur de la pierre.

Je me souvins du texte du journal que j'avais acheté il y a un an et je frémis. Ce maudit objet avait volé une seconde vie… Je m'empressai de le ranger hors de portée de l'enfant.

— Tu as faim ? On a des croissants.

Je l'aidai à s'habiller avant de l'emmener à la cuisine. Cassandra et Matteo étaient eux aussi attablés. David avait disparu. Je m'assis en silence et un jeu de regards gênés commença. Finalement, Matteo s'adressa au petit.

— Comment t'appelles-tu ? demanda-t-il.

L'enfant le regarda sans un mot, un air déterminé sur le visage. C'est à moi qu'il aurait dû en vouloir mais bizarrement, à ses yeux, c'était sur mon ami que la faute retombait.

— Bon, tu ne veux pas me le dire. Ton âge au moins alors ?

Le garçon me jeta un coup d’œil avant de montrer six doigts. Matteo soupira. Je soupirai aussi. Cela s'annonçait plus difficile que prévu.

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