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Je courus pendant ce qui me sembla une éternité, écartant les branches de mon chemin. Je ne savais pas si Jake m'avait poursuivie ou non mais je finis par ralentir ma foulée, haletante et épuisée. Je n'avais aucune idée d'où je pouvais bien être. Le bois n'était pas si petit que ça en réalité, et je commençai sérieusement à réfléchir à la direction que je prenais. Il fallait absolument éviter de me perdre et de tourner en rond pour revenir à mon point de départ.

Je fixai un chêne à une dizaine de mètres devant moi et avançai dans cette direction. Une fois au pied de l'arbre, je recommençai avec un autre repère. Je parcourus ainsi une assez bonne distance mais toujours aucune trace de route ni même d'un sentier. Je m'assis contre un tronc, désespérée.

J'essayai mon portable mais il n'y avait évidemment aucun réseau. Un coup d’œil au ciel m'apprit que ça tournait à l'orage. Je me demandai une nouvelle fois comment j'en étais arrivée là et maudis Hopper, les larmes aux yeux.

Soudain, un craquement se fit entendre sur ma droite. Je bondis sur mes pieds et détalai dans l'autre direction sans réfléchir. Je regardai en arrière pour tenter d'apercevoir mon poursuivant. Et je me heurtai à quelque chose avant de m'étaler à terre.

Ce n'était pas un tronc d'arbre mais un homme. Je venais de renverser un parfait inconnu ! Mais que faisait-il au milieu de la forêt ?

J'eus à peine le temps de penser cela que l'individu se releva et fit quelques pas avant d'être à nouveau plaqué au sol par une femme vêtue d’une tenue kaki.

— C'est bon Matt, je le tiens ! cria-t-elle en direction des arbres.

Elle s'aperçut alors de ma présence.

— Mais t'es qui toi ?

Deux autres hommes sortirent d'entre les troncs à ce moment-là.

— Bien joué Cassie ! On peut dire qu'il nous a bien fait courir celui-là !

La femme mit son captif debout sans ménagement. Je me relevai aussi, mon bras endolori contre la poitrine. Je voulus filer discrètement mais l'un des types, un grand baraqué, m'attrapa par l'épaule.

— Où crois-tu aller comme ça, toi ?

— Lâchez-moi !

— Laisse-la tranquille, intervint l'autre. C'est pas après elle qu'on en a.

— Ben voyons ! Tu vas pas me dire qu'elle s'est retrouvée là par hasard. Allez, on revient à la voiture.

Je fus obligée de suivre le mouvement. Le prisonnier me lança un regard assassin. Je ne comprenais pas bien la situation mais je me sentis tout de même désolée pour lui. Ces mercenaires n'avaient pas l'air commode ! Mais ils n'étaient pas armés, c'était déjà ça…

La route n'était vraiment pas loin. Si j'avais parcouru une cinquantaine de mètres de plus, je l'aurais trouvée toute seule. Nous avançâmes sur l'asphalte. Une camionnette bleue était garée une centaine de mètres plus loin.

Le jeune homme se mit au volant et je fus brusquement poussée à l'arrière. La route quitta rapidement la forêt et la voiture s'engagea sur l'autoroute. Je le savais parce que j'entendais les autres véhicules autour de nous mais il n'y avait pas de fenêtres par lesquelles le vérifier.

Le silence était total dans l'habitacle. Mes ravisseurs avaient attaché et bâillonné l'homme qu'ils venaient de capturer mais ils ne semblaient pas se soucier de moi. Je décidai donc d'attendre un peu avant de tenter de m'échapper. J'aurais ainsi l'occasion de mettre le plus de distance possible entre ce parking et moi. Et puis, peut-être qu'ils relâcheraient un peu leur attention si je ne faisais rien de suspect.

Perdue dans mes pensées, je me laissai bercer par le bruit du moteur. Je savais que je ne devais pas sommeiller mais mes yeux se fermaient tout seuls. Cela faisait quelques nuits que je n'avais pas eu un sommeil correct et la course dans la forêt avait épuisé mes dernières réserves. Je piquai plusieurs fois au nez avant de finalement m'allonger à même le plancher et de m'endormir presque tout de suite.

— Debout !

J'entrouvris les yeux. La femme se penchait sur moi et me secouait pour me réveiller. Je la repoussai.

— Allez, descends. Ne traîne pas !

Le soleil était haut dans le ciel. On devait être en milieu d'après-midi.

La voiture était garée devant une maison à l'air abandonné. L'intérieur me le confirma : personne n'habitait plus là depuis longtemps. Je dus monter un escalier grinçant avant d'être poussée dans l'une des chambres vides de l'étage. J'entendis la clé tourner dans la serrure.

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