Crime

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Francis était songeur. C’était maintenant son tour d’essayer d’assassiner François. Le mystère du double non-décès du juriste n’avait toujours pas été résolu. Il fallait frapper fort pour ne pas obtenir un nouvel échec. Il inspectait pour ce faire sa liste de poison en stock.

« Pourquoi pas un cocktail de poison ? Demandons son avis au pingouin.

- Gaspard ! Je voudrai demander votre avis.

- J’arrive, j’arrive…

« Encore cette histoire du meurtre de ce pauvre monsieur François…

- C’est pour un simple assassinat. Affirma Francis.

- En quoi puis-je vous aider ?

- A propos du toxique utilisé.

- Il faut pour cela que monsieur me donne des informations plus poussées.

- Non, je voulais juste savoir ce que vous diriez d’un mélange de poisons.

- Le résultat risque d’être assez… disons plutôt, de ne pas être celui escompté.

- Oui, mais sinon ?

- N’êtes-vous pas un expert en la matière ?

- Je vous demande juste votre avis.

- Efficace… sans doute…

Geste vague de la main.

* * *

- Décidément, c’est la semaine. Je viens vous voir à tour de rôle ! s’exclama François.

- Après dix ans de non-présence, c’est bien normal que vous soyez prisé…

« Ils commencent à me saouler, avec leur décennie de trépas !

- Et vous, c’est à quel sujet ? L’argent ? Mon testament ? Un contrat ?

- Non ! Bien sûr que non.

- Une OPA ? Un acte de naissance ? Un certificat de décès ? Un…

- Oui ! C’est ça, un certificat de décès !

- Bon, c’est allé vite, cette fois ci.

- Qu’entendez-vous par là ?

- Je pense à Marcel, surtout. Il met toujours des années avant de dire ce qu’il pense. C’est impossible de tenir une discussion avec lui sans devenir fou.

- Je suis bien d’accords.

- Je parle, je parle… Mais votre certificat, là… faudrait s’en occuper.

- Tout à fait. Du thé, peut-être ?

- Tant que ce n’est pas celui de Madeleine.

- Il est si mauvais que ça ?

- Oui, c’est sûr !

- Elle utilise du thé en sachet ?

- Non, tout de même pas. Elle manque de gout, mais pas à ce point-là ! En réalité, son thé, c’est moitié thé, moitié café.

- A ce stade là, ce n’est plus un manque de gout : c’est une absence totale !

Rire de Francis.

- Une fois que vous aurez gouté son thé, vous rirez moins. Affirma François.

- Pour rien au monde je ne gouterai son jus de chaussette ! se moqua Francis.

Rire de Francis-bis.

Pendant ce temps-là, une tasse de thé avait été remplie par Gaspard et accompagnée d’un biscuit. « Sans sucre, ni lait, avait précisé le notaire. Une fois la soucoupe dans sa main, il souffla sur le thé et huma son parfum. Rien d’anormal. Petite gorgée.

- Qu’y a-t-il dedans ? demanda-t-il.

- Comment ça ? s’étonna l’autre.

« Comment ça ? Comment ça ? Ils m’énervent avec leurs questions ! S’énerva le notaire.

- Vous l’avez gouté ? interrogea-t-il.

- Bien sûr !

- Alors, vous avez sans doute constaté que son gout était étrange.

- Ah, ce n’est rien. J’y ai rajouté un peu de… mentir, mentir… de Jin !

Regard suspicieux.

- N’est ce pas Martin qui en met, d’habitude ?

- Oui… en effet… Mais parfois, j’en mets aussi !

Grand sourire hypocrite.

- Pas mauvais en tout cas.

Soupir de soulagement.

Gorgée de thé.

- Par contre… Je ne sais pas… si c’est le Jin… mais… je…

Coloration brusque du visage.

Spasmes.

- ARGH ! GLPS !

Bruits inintelligibles.

« Pas l’effet escompté… Si ! Une mort certaine, c’est tout ce que je demande !

Fin des spasmes.

- Gaspard, notre invité semble souffrant. Pourriez-vous jeter un œil ?

Gaspard regarda rapidement le corps, et sous le regard insistant de son patron, fit aussi une mesure du pouls. Il fit un rapide signe de croix après l’inspection. Puis, il ajouta avec un ton plein de reproches.

- Monsieur François semble souffrir d’une hypotension grave. Son cœur ne bat plus.

- Et il a fallu trois essais pour le tuer. Quels nuls !

- Puis-je savoir quel était le « mix » de poisons ?

- Non, je ne sais pas trop ce que j’ai mis. J’ai fait au pif.

« Tu parles d’un fainéant !

* * *

- Doit-on vérifier qu’il est mort ? demanda Madeleine.

« Toujours aussi méfiante.

- Si vous voulez. Ou plutôt que vous ne me faites pas confiance…

- Les deux !

Les sept étaient arrivés en trombe cette fois-ci. Tous regardaient le corps dans le fauteuil. Madeleine pris le pouls à son tour. Rien.

- Alors ?

- Il est bien mort. Ou alors il fait semblant.

- Ce serait difficile.

- Le cercueil est juste dans l’entrée.

- Théophile et Martin, allez lui mettre son costume de sapin.

Une fois le cadavre dans la boite, Francis décida de fêter sa victoire tout en appuyant sur l’échec de ses collègues. Il n’aurait manqué pour rien au monde, pas même son décès, une occasion d’humilier ses compères. Il sortit une bouteille de champagne de derrière un fauteuil.

- Champagne ?

« Il ferait tout pour frimer, lui.

- Volontiers.

Francis fit ouvrir la bouteille et remplit sept flûtes. Chacun en prit une avec le sourire, quel que soit son arrière-pensée. Ils levèrent haut leur verre.

- A notre fortune !

« La tienne surtout !

- Tous : Tchin !

Sifflage des verres.

- Juste comme ça, elle vient d’où, cette fortune ?

Chute de deux verres sur le sol et cassures de ceux-ci.

François était là, lui aussi avec un verre à la main sous le regard ahuri des autres. Encore une fois, il se sentit mal à l’aise devant le regard des autres.

- Vous faites de drôle de têtes.

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