Chapitre 9

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Mikhaïl



J’ai dû attendre un peu plus de dix minutes avant de le voir arriver. Secondé par trois gardes armés, au lieu de venir vers moi, il marche vers sa section lodge, - cette section privé à l’écart- avec banquette et serveuse privées. Il prend place et d’une main, m’invite à me joindre à lui. Il se cache derrière ce satané masque de crâne noir pour ne pas révéler son identité, porte fièrement son costume sombre, sa montre en or et cette putain de canne ornée d’une tête de mort qui ne sert à rien du tout.

Je m’approche et prend place à côté de lui, mais sur l’autre banquette de cuir, qui longe le mur.

Une fille ressort de l’ascenseur, alors qu’un gars l’attrape par les cheveux tout en la traînant jusqu’à nous. Une fois devant notre section, il la pousse et elle tombe à genoux devant moi. Il l’a fait venir pour nous servir à boire. Je commande rapidement, parce que j’ai soif, et je suis tellement énervé que j’ai envie de tout briser autour de moi. Je ne sais pas où est Seyv et plus le temps passe, plus la folie meurtrière traverse mes veines.

—Un rhum.

La meuf se relève en peu vacillante et se dirige vers le deuxième bar, celui près de la scène, que je n’ai pas démoli en tirant dessus. Je continue de la regarder marcher, elle est entièrement nue et du sang coule entre ses cuisses. Putain, il est taré ce mec, il leur fait quoi à ces filles ?!

—Tu lui as défoncé le cul ou quoi ?

—Elle a ses règles.

J’arque un sourcil, tout en continuant de la regarder, l’air surpris. Une coulée de sang descend le long de sa cuisse jusqu’à son pied.

Putain, et il y a des mecs qui paient pour voir ce genre de truc ? Il offre des trucs inédit ce con, je n’ai jamais vu ça ailleurs.

—J’ai des clients qui attendent chaque semaine que je les contacte pour leur dire si une de mes filles a ses menstruations, pour les baiser, avoue-t-il tout en relevant enfin son masque glauque.

Il n’a pas changé ce fils de pute, un vrai Jann : imbu de lui-même, égos démesuré, folie des grandeurs, inébranlable. Je le connais depuis qu’il est gamin. Nos familles se sont souvent croisées pour le business et ont toujours eu du respect l’une envers l’autre. Mais lui, je n’ai jamais pu le sacquer.

Dès que mon verre m’est remis, mes yeux se baladent aussitôt vers la chatte de la meuf qui est à ma hauteur. Mon sexe réagit dans mon boxer. Je n’ai jamais baisé Seyv quand elle avait ses règles, mais j’avoue que là, ce n’est pas aussi répugnant que je le pensais, puisque j’ai soudainement envie de me la faire. Ce petit con de Jonas aborde un sourire en coin en voyant que je ne quitte pas des yeux cette fille. Même quand elle repart, je me tords le cou pour continuer de l’observer.

—Je te l’offre si tu veux, commente Jonas. Je vois bien que t’es tendu et à la manière dont tu es entré dans mon club, il y a un souci. Avant qu’on parle, sache que si tu veux te détendre un peu ce soir, je peux t’en offrir deux, trois, autant que tu veux, Mik. Prend une chambre en haut et je t’envoie toutes celles que tu veux.

Je tourne mon attention vers lui et prend une grande gorgée. Mes hommes ne restent pas loin de moi, les siens sont aussi derrière lui.

—Celle que je veux surtout c’est ma sœur.

Son expression reste indéchiffrable, alors je continue :

—Un de mes gangs l’a kidnappée. Les Ulichnyy Terror. Ils ont aussi assassiné Barron Pavlenski. Alors tu comprends que l’heure est grave.

Il n’a toujours aucune réaction.

—Tu comprendras que j’ai dû éliminer le gang. Au complet. Jusqu’au dernier.

Il ne dit toujours rien.

—Pour être plus clair avec toi, tu vas remplacer mon réseau de distribution. Tu vas t’occuper de vendre ma meth et tout le reste. À partir de maintenant, tes hommes m’appartiennent. Chacun d’eux. J’ai besoin de rassembler plus de gardes pour retrouver ma sœur. On ne sait pas où le gang l’a caché.

Un long moment de silence s’éternise. Jonas me fixe dans les yeux sans jamais ciller une seule fois. Il a l’air d’un sociopathe comme ça. Il a toujours été tordu comme mec. Pas étonnant avec la famille de détraqués qu’il a.

Il finit par se lever, attache le bouton de son costard, remets son masque -signe qu’il rompt la conversation et refuse catégoriquement l’entretient avec moi-. Le truc c’est que ce n’était pas une proposition, mais un ordre venant de ma part.

Jonas s’empare de sa canne et fait un pas pour foutre le camp de ma vue. Un de mes gardes connaissant très bien les règles, notamment celle qui dit que tout refus envers moi, est passible d’un châtiment, en plus clair, être battu par mes hommes, s’apprête à frapper Jonas avec la crosse de son AK-47, ce qui me redonne le sourire. Seulement, Jonas réagit plus vite et avec le bout de son bâton, planque un truc direct dans la gorge de mon garde ! Celui-ci s’effondre aussitôt au sol, l’air paralysé, incapable de respirer !

Je me lève d’un bond, tous mes hommes sont prêts à tirer et ceux de Jonas sur moi également !

Je me plante à un centimètre de lui, arrachant son masque pour me retrouve nez à nez avec ce branleur !

—Qu’est-ce que tu lui as fait ?! craché-je sur lui.

Jonas garde d’un air impassible, voire même amusé et me balance à la figure :

—T’as qu’à tenir tes chiens en cage, Mikhaïl.

—T’as fait quoi à mon gars, putain ?!

—La paralysie s’empare de lui. Dans environ six heures, il sera mort. Tout ça à cause d’une toute petite piqure de venin de Mamba noire sous le bout de mon joli bâton…

—Je crois que tu ne saisis pas bien le truc, p’tit branleur ! hurlé-je d’une voix rauque et violente. Barron a accepté que tu ouvres ton business sur le territoire parce qu’il avait du respect pour ta famille. Mais maintenant qu’il est mort, c’est moi le parrain de la mafia. Tu es sur mon territoire ! Tu m’appartiens, ainsi que ton édifice et même tes hommes ! Si tu n’entends pas mes ordres, je t’élimine sur le champ !

Jonas fait un seul pas vers moi, dans l’infime espace qui reste entre nous, cognant le bout de sa botte contre la mienne et voulant rapprocher un peu plus son visage du miens pour me dominer d’une voix menaçante :

—T’attends quoi, alors ?

Je pouffe contre son visage.

—T’es toujours aussi con ! Ta sale pute de mère aurait dû t’avaler.

Oh… là je vois enfin une émotion dans ses yeux. Sa pauvre maman… que son propre père à assassiné en la battant à mort puis en découpant sa tête. Son père avait même mis son cadavre dans la baignoire et l’a laissée là pendant des jours.

Je souris et à ce moment, Jonas détourne les yeux pour ne plus me regarder en face. Il se contient, car il a une folle envie de m’éclater la tête. Et moi je continue de sourire.

—Je suis l’alpha, Jonas. Tu es mon bêta. Tes hommes m’appartiennent. T’as juste à changer de territoire si tu veux être le roi, parce qu’ici, jamais tu ne danseras au sommet de l’empire criminel de la Russie.

Il pince foncièrement les lèvres et :

—Donne-le-moi ton fichu réseau de meth. Mes hommes vont assurer la distribution partout. Et je vais te refiler les meilleurs pour t’aider à retrouver ta sœur.

Je pose une main sur son épaule et ricane :

—Je savais qu’on pouvait s’entendre ! Tu gères la prostitution et la drogue à présent, félicitations !

—Merci, au fait, elle est bonne ta sœur ?

En entendant ses mots arrogants et méprisants, je ne retiens pas le coup de poing qui heurte son visage telle une vanne qui percute un parapet de plein fouet ! J’entends même une fêlure à son nez !

—Tu dis encore un mot sur elle et je te défonce ta sale gueule de branleur ! Ce que je fais avec elle ne te regarde pas !

Je sais que tout le monde dans le réseau sait que je me tape ma sœur, mais je m’en branle. Je l’aime, elle m’excite, je tiens à elle plus que tout. Imaginer ma vie sans elle auprès de moi, ça me rend dingue.

Je le regarde tenir son nez qui pisse le sang, et fait signe à mes hommes qu’il est temps de partir.

—On va se voir plus souvent. Je reviendrai avec la marchandise bientôt. Et dès demain matin, tu m’envoies tes meilleurs hommes pour la retrouver!

Un de mes gardes attrape celui qui est paralysé par terre et traîne son corps au sol. Je suis le premier à prendre la sortir et sens le regard noir de Jonas qui me promet des ennuis. Faire affaire avec lui, ce ne sera pas de tout repos. S’il continue à me tenir tête, ça va finir en bain de sang.

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