Chapitre 8

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Mikhaïl

Pas moins de quatre fourgons blindés foncent à toute allure vers le quartier du gang Ulichnyy Terror. J’ai attendu que la nuit soit tombée pour donner l’ordre de faire une descente. On les liquide tous, jusqu’au dernier. Ce gang a décidé de monter une révolte contre la mafia, en éliminant Barron et en kidnappant Seyvanna. Aujourd’hui, je suis officiellement le nouveau chef, je prends donc toute les décisions et la rage a eu raison de moi. J’ai mes hommes, huit par camion, tous équipés d’armes, j’ai même une mitraillette dans mon fourgon chargé à bloc. J’écrase ma clope par terre dans le véhicule, expulse la fumée de ma bouche et vérifie mon AK-47 une dernière fois avant qu’on arrive.

—Dès que l’un de vous trouve ma sœur, vous la récupérez immédiatement et placez-la dans un véhicule le plus vite possible ! Assurez-vous qu’elle est protégée des balles qui vont pleuvoir ! Si elle me revient morte, je vous jure, je vous bute tous !

Le camion déboule en trombe dans une rue qui tombe dans le quartier du gang. Un quartier pauvre où les flics ne viennent jamais et où tout le monde est armé. Ici, il y a toujours des règlements de compte. Mais ce soir, j’élimine mes anciens alliés !

À l’instant où le fourgon s’arrête, au beau milieu d’une rue, nous passons à l’attaque : les portières coulissantes s’ouvrent et les hommes s’éjectent les uns après les autres du véhicule.

Je fais signe à l’autre fourgon de s’occuper des maisons en ruine plus loin et notre groupe se charge de l’immeuble abandonné en face de moi.

—Enfants, femmes, vous liquidez tout le monde ! hurlé-je.

Aucun de ces hommes ne s’en sortira ce soir. Ne jamais trahir les Pavlenski. Et pour que jamais plus ça ne se reproduise, on doit envoyer un message si radical que nos autres alliés n’oseront jamais sortir du rang. Les Pavlenski sont une famille d’Alpha, et tous les autres sont des bêtas esclaves ou des brebis qui se font déchiqueter. Dans l’ordre des choses : c’est la survie du plus fort. Qu’il en soit ainsi.

Je vois déjà une femme sortir d’une minuscule maison avec de la ferraille et déchets qui jonchent sur son terrain, et voyant débarquer dans la rue trente-deux hommes armés, elle échappe ses clefs de voiture et s’apprête à hurler. Avec mon fusil d’assaut, je lui tire une balle en pleine tête, puis d’autres sur le buste, provoquant une détonation qui résonne contre les façades du quartier silencieux, donnant le signal qu’une fusillade est déclenchée.

Les balles la transpercent à la poitrine comme si elle recevait des explosions dans le corps ! Elle s’écroule comme une masse sur son porche !

Je cours vers un immeuble en ruine suivi de trois de mes meilleurs hommes, dont deux cousins. Le premier s’occupe des logements du sous-sol, l’autre du premier étage, et ainsi de suite. Je grimpe jusqu’au dernier étage et défonce la porte avec ma botte ! Elle s’ouvre dans un immense fracas !

D’emblée, je tire l’homme qui se lève de son canapé, échappant la bière qu’il avait entre la main. Un membre du gang. Je tire plusieurs balles qui font éclater la télé et la table en verre recouverte de cocaïne et de stupéfiant prêt à être vendu. Je me dépêche de fouiller toutes les pièces, défonçant la porte d’une chambre, je tire sur les deux prostitués mineurs réveillées par le bruit ! Les balles ricochent contre les murs après avoir traversé leurs têtes, l’une après l’autre ! J’inspecte ensuite la salle de bain, la cuisine, aucune trace de ma sœur. En retournant dans le couloir de l’immeuble, j’attrape un membre du gang de rue qui tente de fuir par l’escalier ! Je lui donne un coup de pied dans le dos, il tombe lourdement en bas du premier palier. Je lui tire dessus pour m’assurer qu’il ne se relève pas et inspecte son logement qu’il tentait de fuir.

Dans l’appartement délabré qui sent l’herbe et les excréments de chien, je tombe sur un Berger d’Europe, une balle suffit pour lui exploser la gueule grande ouverte alors qu’il fonce vers moi !

Toutes les pièces sont vides.

—Merde ! Putain ! tonné-je en donnant un coup de poing dans le mur !

—Seyvanna ! crié-je à nouveau en m’époumonant.

Sans perdre une seule minute, je rejoins mes hommes à l’étage du bas, ou il semble y avoir beaucoup d’action. Je viens les aider, un peu plus de six membres du gang se trouvent dans l’appartement. Je m’occupe de celui qui essaie de sauter en bas de la fenêtre du salon, le jette par terre, assois mon corps dessus braque mon arme dans sa bouche !

—Crache ! Où est-ce qu’elle est ?!

Il secoue la tête, complètement déstabilisé.

Cette fois, je hurle à ne plus reconnaître ma propre voix :

—Vous avez enlevé ma sœur ! Vous l’avez violée, putain ! Tu sais quelque chose, parles !

J’enlève le canon de sa bouche.

—Je ne sais pas ! Je ne sais pas ! fait-il en levant les mains comme s’il se rendait.

—Si tu ne me dis pas ce que vous avez fait d’elle, je t’arrache la mâchoire à main nu !

À présent, il chie littéralement dans son froc.

—Parle !

Tous les autres dans l’appartement ont été butés, sauf une femme qui crie et pleure alors qu’un de mes hommes lui tente de lui enfoncer la tête dans le lavabo de la cuisine rempli d’eau de vaisselle alors qu’un autre la viole par derrière.

—Je ne sais rien !

Je pratique alors la méthode de torture qui correspond à la signature des Pavlenski lorsqu’un homme trahit une alliance.

J’envoie la bretelle de mon arme dans mon dos, et saisit un couteau dans mon blouson, je commence à découper les coins de sa bouche pour lui agrandir la gueule jusqu’aux oreilles, ensuite, je pourrais plus facilement lui déboîter la mâchoire à main nue et la lui arracher ! Le mec hurle et s’étouffe dans son propre sang. Il va même jusqu’à se pisser dessus ! Je sens le liquide chaud sous moi qui laisse une trace sombre dans son jean. Dès que j’ai terminé de lui agrandir l’ouverture de la bouche, je place la lame sanglante entre mes dents et, le regard animé par une rage meurtrière, j’agrippe ses dents noyées de rouge et avec mon autre main, j’empoigne sa rangée de dents du bas, d’un coup violent, je craque sa mâchoire et titre jusqu’à ce que celle du bas pende dans le vide ! Le mec toujours vivant est secoué par des spasmes de douleur intense.

—Laissez-le agoniser dans sa souffrance, il ne parlera pas ! sommé-je à mes hommes qui sont avec moi.

Le troue de sa bouche est ouvert jusqu’à son œsophage. Le sang gicle chaque fois qu’il tente de respirer, comme une toilette bouchée qui régurgite.

Je me relève et me dirige vers la cuisine pour voir notre dernière victime dans l’appart. Une femme, sous la torture, fini toujours par parler.

—Placez là contre la table de la cuisine.

Mes hommes s’exécutent et plaque violemment la jeune femme à plat ventre, la robe relever jusqu’en haut des hanches.

—Continue ce que tu faisais, ordonné-je à mon cousin qui se remet à lui défoncé le cul pendant que les autres la maintiennent pour pas qu’elle bouge.

Pendant qu’elle se fait violer, je fléchie les genoux, et toujours muni de mon couteau, je m’empare de la cheville de la fille et je commence à couper… lentement, mais puissamment…

Elle expulse un cri de martyr.

—Si tu sais quelque chose sur Seyvanna Pavlenski, il faut parler, ma jolie, sinon je te découpe en petit morceaux jusqu’à ce que mort s’en suive.

—Je sais rien ! crache-t-elle, le visage humifier de l’arme et les joues gonflés par la pression de ses cris.

Je continue de couper jusqu’à ce que j’atteigne l’os et appuie encore plus fort. Elle a beau hurler, se débattre, je finis avec son pied dans ma main et du sang qui coule sur le sol. Je le balance dans la pièce et m’attaque cette fois à son poignet.

—Je ne sais rien ! répète-t-elle ! avant de s’évanouir.

Merde… je n’obtiendrai rien d’elle.

—Tuez-là…

+ + +

Une heure plus tard, je suis au milieu de la rue, à regarder le bloc d’appartement prendre feu. Mon cousin Vronsky continue de fouiller les corps qui traîne au sol. Il me fait signe n’avoir toujours rien trouver qui puisse nous aider. Seyvanna n’est pas ici. Je ne sais pas où ils l’ont caché, mais désormais, ils sont tous mort et on en a torturé plus d’un pour tenter de savoir. On porte tous la même loi d’honneur, de mourir avec nos secrets. Alors c’était évident que personne ne révélerait où elle est. Je ne veux pas penser un seul instant qu’elle pourrait être morte quelque part et que jamais plus je ne la retrouverais. Je ferai tout pour la récupérer, elle est en vie, c’est obligé. Dans une clef USB que j’ai reçu ce matin, dans une enveloppe anonyme, il y avait une vidéo de ma Seyvanna qui se faisait prendre…

Oh putain… les images resurgissent dans ma tête et j’ai envie de tuer…

Elle se faisait défoncer par cinq mecs. Les types étaient tous floutés pour pas que sache qui ils sont, mais après l’avoir visionné plus de dix fois consécutives, j’ai fini par déceler leurs bandeaux rouges -même si l’image n’était pas très nette-, seule ma sœur était en haute définition, pour que je la vois bien se faire pénétrer et éclabousser de sperme de mes ennemis. Elle avait un sac sur la tête, j’ai reconnu ses tatouages. Quand la vidéo s’est arrêtée, l’image est restée sur une photo qui est apparue, celle de la tête décapitée de mon père. J’ai tout de suite su que le gang, nos alliés, avait décidé de monter une mutinerie contre la mafia. Ça arrive plus souvent qu’on ne le pense, que les brebis tentent de s’échapper de la bergerie et de ne pas avoir peur des loups, mais à tous les coups, le troupeau meurt. Et c’est exactement ce qui vient de se passer ce soir. Je ne comprendrai jamais pourquoi ils ont voulu jouer à ça… Ce gang de rue vivait sous des ponts, dans des métros, terrorisait les gens, volait, battait pour survivre, en bossant pour nous, la police fermait les yeux sur leur méfaits, grâce à nous, ils avaient de quoi manger et se défoncer tous les jours, en échange de vendre notre cam. Je ne sais pas qu’elle message ils ont essayé de m’envoyer… Ils n’étaient qu’une bande de sauvages, on pouvait s’attendre à tout avec eux.

—Vronsky ! crié-je envers mon cousin pour qu’il vienne me voir.

J’appuie mon dos contre le fourgon en plein milieu de la rue plongée dans la pénombre, sans jamais lâcher mon arme.

—Oui, Mikhaïl ?!

—Toujours rien ?

—Non, rien. Il n’y a même pas un morceau de vêtement à elle ici, aucun indice. Ta sœur connaît les règles, si elle est kidnappée, elle sait qu’elle doit laisser des preuves de sa présence. Et il n’y a rien, dans aucune maison du gang, ni le bloc appartement, ni au parc à côté, pas même le garage en face. Elle n’est jamais venue ici. Ils l’ont mise ailleurs.

—Forcément. Vronsky, ça va me prendre plus d’hommes pour faire des recherches, pour ratisser la ville, si elle y est toujours, ce qui n’est même pas certain. Mais j’ose croire que si, alors tu vas devoir trouver des hommes. Et je viens de perdre ma distribution de stupéfiant. Je ne dois pas oublier qui je suis et les responsabilités qui sont à ma charge dès maintenant, je reprends le flambeau de mon père. Malgré ce qui se passe, je dois continuer à faire fonctionner le réseau, avec les cargaisons qui arrivent au port, on ne peut rien mettre en pause. On doit continuer de vendre la meth et toutes les autres drogues. L’argent c’est le pouvoir, on ne doit jamais oublier ça.

—Le propriétaire du Monster détient quatre-vingt-deux gardes. Des militaires recrutés, pour la plupart. Tous corrompu. Non seulement tu aurais des hommes, mais son réseau pourrait prendre en charge la distribution.

Le Monster… pourquoi n’y ai-je pas pensé avant ?

Je frappe du poing ; deux, trois coups contre la tôle du fourgon pour attirer l’attention de mes gars et balance :

—Allez les gonzesses ! On fiche le camp !

On arrive au cœur de Moscou, passant entre les ruelles d’édifices qui cachent l’hôtel le Monster Club. Son hôtel qui sert à la prostitution et qui offre une boîte de nuit assez glauque. Un soir, en particulier, quand j’y était, les serveuses se promenaient entièrement nues, recouverte de sang. Il y a eu aussi une vente aux enchères. Les hommes pleins de cash achetaient une de ses filles pour avoir le droit de lui faire tous ce qu’il voulait dans une cellule du sous-sol. Il propose aussi des spectacles sur la scène, un de mes hommes m’a déjà dit qu’il y avait souvent des viols collectifs. Les clients voyeurismes, prennent place et regarde le « spectacle » La formule « voyeur » est la moins chère, c’est pour initier les pervers avant qu’ils se décident à vouloir « agir » Le Monster est un club qui offre toute sorte de choses tant que c’est du sexe trash ou des activités illégales.

Ce soir ont est samedi et le club est fermé aux non-membres. Je dois m’entretenir avec ce proxénète de la boîte et parler business au plus vite. Jusqu’ici, il nous verse un pourcentage pour pouvoir opérer sur notre territoire, mais désormais, il va aussi bosser pour moi.

Dès que les fourgons s’arrêtent brutalement devant l’immeuble, laissant un nuage de neige flotter dans l’air, je me hisse hors du véhicule et somme à tous mes hommes de venir avec moi et de garder leurs armes. Le temps presse et les choses doivent s’activer.

À la seconde où je défonce les deux énormes portes noires du Monster Club, on est freinés par les gardes des lieux qui s’apprêtent à nous descendre. Cependant, voyant qui je suis, personne n’ose tirer.

—Que quelqu’un fasse venir le patron !

Aucun de ses hommes ne m’obéit… Personne ne bouge. Ils gardent tous leurs armes pointées sur nous.

Je continue mon chemin avec mes gars qui me suivent de près, eux aussi, arme en main. Dès que j’arrive dans la grande salle de la boîte de nuit, environ une quarantaine de clients sont assis à des tables, à se faire servir du bourbon dispendieux par des meufs aux corps mutilés et qui portent tous des masques blancs. Il y a des hommes qui aiment les belles femmes soignées et élégantes, d’autres préfèrent les soirées où les femmes sont soumises, faibles et brisées. C’est la thématique de ce soir.

On remarque aussitôt notre présence, ce qui ébranle tout le monde. Je tire plusieurs balles en l’air pour faire partir tout le monde ! Les clients masqués attrapent leurs manteaux et foutent le camp dans l’immédiat. Cependant, les filles n’ont pas le droit de fuir l’endroit alors les gardes les guident vers l’ascenseur pour qu’elles regagnent leur chambre.

Un garde en particulier marche vers nous qui avons envahi la salle.

—Mikhaïl, tu as eu ton argent hier. Je peux savoir ce qui se passe ?

—Je veux le voir.

—Il n’est pas disponible.

Je tire à nouveau, cette fois, en direction du bar. Une pluie de balles perçantes fait éclater les bouteilles et les verres ! En lâchant la gâchette, je fais un pas vers lui et répète sèchement et en détachant mes mots :

—Je. Veux. Le. Voir.

Je sais qu’il me voit, il y a des caméras partout. Même si j’ai eu mon cash hier, aujourd’hui ce n’est pas pour le fric que je suis là.

—Attendez ici, marmonne-t-il en s’adressant à nous de manière hostile, avant de partir vers l’ascenseur.

Les autres hommes du Monster restent sur le qui-vive. Il y en a un peu partout : près de l’entrée, près des trois ascenseurs, derrière mon clan. Ils nous encerclent. Néanmoins, aucun d’eux ne peut tirer sur nous. De toute manière, ils vont bosser pour moi maintenant.

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