Je sombrai.

...

Vînt un moment.

Mes yeux fermés. Comme une barrière infranchissable. Impossibilité de les ouvrir. Je me concentrais inlassablement. Essayant tant bien que mal.

Je restais alors là, enfermée dans mon moi.

Je restais là, ne bougeant plus.

Piégée avec ma propre pensée que je me refusais d'écouter sous peine de m'écrouler encore davantage.

Je sais pas si vous avez essayer un jour de ne pas écouter votre pensée mais il arrive toujours un moyen où elle fini par abaisser... non exploser la barrière vous empêchant de la voir réellement.

Et il vaut mieux, en réalité, ne pas arriver à ce moment là. L'impact en est destructeur. L'impact nous fait sombrer. L'explosion nous éclate en milliers de morceaux.

Et pourtant, je maintenais cette barrière.

Ce no man's land où rien ne m’atteignait.

Au point où j'en suis, je suppose que cela reviendrait au même. Affronter cette pensée ou qu'elle m'assaille.

Et là. Concrètement. Je ne veux pas.

Je reste là. Yeux fermés.

Encore.

Sans bouger.

Encore.

Je ne sais pas trop où je suis. Je veux dire. Je suis tombée.

Je crois.

Je ne sais pas vraiment quand c'était. Combien s'est-il écoulé depuis ce moment là ? Depuis quand suis-je dans cet état ?

Je suis tombée.

Ici, autour de moi, tout est noir.

Pourquoi suis-je tombée ?

Je ne sais pas.

Je sais juste que quelque chose en moi a mal.

Terriblement mal.

Une boule énorme en mon ventre, en ma gorge. Une peur. Terrible peur. Destructrice.

A quoi est-elle du ?

Non. Je veux pas savoir.

Impression qu'il ne vaut mieux pas.

Que si je savais, si j'en avais conscience, ce serait pire.

J'aimerai voir quelque chose. Ce noir m’oppresse, me tétanise.

Non.

Voir serait voir.

Voir serait savoir.

Je ne peux pas.

La route... un seul pas... me fait si mal.

Je ne peux pas.

Trop dangereux.

Il ne faut pas.

Où suis-je ?

Un pas.

Non.

Noir.

Si noir.

…

Perdue.