Vendredi 28 juin / 3

6 minutes de lecture

Julie

Je tourne comme un lion en cage. J’aurais mieux fait d’aller… je ne sais pas, me défouler dans une salle de sport ou faire du shopping avec ma sœur. Mais rester à la maison sans rien faire de mes dix doigts, sans parvenir à me sortir l’image de Tim avec une autre femme…

Forcément je pense à la séparation, ma vie sans lui, sans la maison, les enfants privés de père, de mère aussi… il me faudrait retrouver du travail…

Puis je tente d’imaginer lui pardonner… et j’essaie de fantasmer des retrouvailles sous la couette. Un frisson d’horreur me secoue et un haut-le-cœur me tord les tripes.

A midi, j’ai commencé à établir un plan, et sans trop que je sache pourquoi, j’ai un besoin quasi viscéral de le partager. Je dois en parler à Tim. Il doit savoir que je souffre et que je compte bien ne pas avaler la pilule aussi facilement. Je saisis mon téléphone et interrompt sans scrupules son repas.

En oubliant les politesses, je me lance immédiatement dans la discussion :

— Tu comptes rentrer ce soir ?

— Ben euh… oui. Tu veux que j’aille où ?

— Si tu rentres, tu es prié d’arriver à l’heure pour le repas. Sinon tu devras te débrouiller. Je ne te garderai pas une assiette au chaud comme avant. Si tu ne comptes pas passer la nuit à la maison, j’aimerais aussi le savoir, que je puisse répondre aux questions des enfants.

— Non… mais Lili… je ne vais pas…

— Julie ! Appelle-moi Julie ! grogné-je.

— Excuse-moi.

— Je dormirai dans la chambre d’amis jusqu’à dimanche. On ne change rien face aux enfants. Je refuse d’avoir à mentir pour toi, alors arrange toi, pour que tes excuses soient plausibles.

— Je ne te demande pas de…

— Laisse-moi parler ! On ne change rien jusqu’à dimanche. On parlera à ce moment-là. Et on décidera de la suite.

— Quelle suite ? Julie, je refuse de changer quoi que ce soit.

— Oh mais je pense bien que pour toi c’est l’idéal comme vie. Mais excuse-moi d’avoir un peu d’autres attentes. Bon appétit.

Et sans attendre de réponse, je raccroche. Dormir dans la chambre d’amis c’est une bonne idée, du moins c’est la moins pire qui me soit venue spontanément et si les enfants demandent, je dirai que papa ronfle. Cela m’est déjà arrivé, pas souvent mais lorsque je suis malade pour ne pas le déranger en toussant ou en me mouchant toute la nuit, j’allais me réfugier dans la chambre qui accueille nos amis. D’ailleurs, la nuit dernière, Charlotte et Manu y ont dormi, il faut que je change les draps. Je ne peux pas dormir dans le même lit qu’eux.

Et s’ils avaient fait l’amour ?

Je ferme les yeux, les imaginer me serre le ventre. Je n’ai pas le droit d’être jalouse, mais c’est tellement difficile de ne pas être envieuse de leur complicité. J’ai le sentiment qu’ils ne rencontrent aucune difficulté.

Charlotte

En route pour aller chercher, Elise, ma belle-mère à la gare, je suis ravie de mon idée. Et surtout qu’elle ait accepté à la dernière minute. Je lui ai proposé de venir garder nos enfants cette nuit. Il nous faut une parenthèse à Manu et moi pour retrouver notre équilibre. Depuis qu’on s’est expliqués, on n’a pas refait l’amour. J’ai un peu peur d’avoir des gestes trop brusques si j’attends encore. Je deviens en manque, et malgré les caresses sous la douche, le manque est plus profond. J’ai besoin de lui, de le retrouver.

J’ai réservé une chambre d’hôtel dans la ville voisine, avec même un jacuzzi dans la chambre. Ce genre de truc un peu glamour plait beaucoup à mon homme. Il aime s’y amuser. Moi je trouve qu’on perd du temps, mais je veux lui faire plaisir.

Heureusement que ma belle-mère est disponible. Elle est même heureuse de rendre service. Je crois qu’on lui manque plus qu’elle veut bien nous l’avouer. Il faudrait qu’on l’invite plus souvent. Les enfants deviennent grands, les copains comptent plus que la famille et qu’elle passe une nuit ici lui apportera sans doute autant de joie que de les avoir chez elle toute une journée. Demain, Maxime a un anniversaire au bout du quartier et Marion a demandé pour passer l’après-midi au lac avec les copains. Ils n’auraient pas voulu aller chez elle pour le week-end, mais qu’elle joue au chaperon pendant qu’on s’amuse de notre côté devrait convenir à tout le monde. Oui, je suis fière de mon idée.

Je parque la voiture à proximité de la gare, sors et prends appui contre la carrosserie. Je ferme les yeux, penche la tête et laisse mon visage se chauffer au soleil. Un bel avant-gout des vacances. Je me réjouis de revoir la mer, de passer des heures à me prélasser au bord de l’eau pendant que Maxime court dans les vagues ou construit des forteresses improbables avec son père.

— Bonjour Charlotte, me surprend une voix grave derrière moi.

Je me retourne et souris à mon interlocuteur.

— Quentin. Qu’est-ce que tu fais là ?

— Rendez-vous d’affaires. Je reprends le train pour Morges dans… dix minutes.

Tout en disant ces mots, il regarde sa montre et me propose :

— Je prends le suivant si tu veux.

Je ferme les yeux. La tentation est grande, j’avoue. Un petit coup vite fait à l’arrière de ma voiture qu’il semble jauger pour imaginer la suite. D’abord moi au volant, lui à côté sa main sous ma robe, puis un coin sombre, le siège passager reculé au max, sa braguette ouverte, sa main qui tient sa queue, moi qui écarte le string, puis mes cuisses autour de lui, m’agrippant aux sièges, enfonçant mes ongles dans le cuir, sentant sa queue me parcourir, venir me défoncer la rondelle… Oh punaise, je suis en nage.

Mais non. C’est ni le lieu, ni le moment.

Et au moment où j’allais décliner, je sens une main sur mon avant-bras. Je sursaute, tourne la tête et découvre le visage radieux de ma belle-mère.

— Elise, soupiré-je.

Elle m’embrasse puis regarde Quentin avec un peu d’animosité.

— Quentin, un vieil ami, Elise Roucal, ma belle-mère.

Pas de prise de tête, aucun mensonge, Quentin comprend que sa proposition tombe à l’eau et Elise n’imaginera rien d’extraordinaire avec ce mec. Je contourne la voiture, ouvre le coffre pour mettre son bagage tout en saluant mon sex-friend. Il mime un « dommage » que je ne peux que confirmer.

Comme je n’en ai pas parlé précédemment, Manu est surpris d’une part de voir sa maman mais plus encore lorsque je lui annonce qu’il doit faire son sac avec au moins sa brosse à dent. Il fronce les sourcils mais ne rechigne pas. On embrasse les enfants, remercie encore une fois Elise puis nous filons comme deux ados pressés de nous retrouver en tête-à-tête. En tout cas, moi je trépigne.

J’ai eu toutes les peines de monde à faire baisser la tension après ma rencontre imprévue devant la gare. Imaginer ses mains et ses gestes, entendre sa voix suave avaient suffi à rendre mon string trempé. Et c’est pas avec ma belle-mère sous le même toit que j’avais pu aller me soulager.

Ma main sur la cuisse de Manu, je le guide pour rejoindre l’hôtel. Il me suit dans le hall et jusqu’à ce qu’on se retrouve à l’intérieur de notre chambre nous restons sages. Mais dès la porte fermée et même verrouillée…

Je n’ai même pas le temps de retirer mes chaussures que Manu me plaque contre le mur, soulève une cuisse et vérifie la disponibilité de mon sexe. J’avoue que j’ai été légèrement surprise par sa rapidité mais mon corps répond plus vite que je m’y attendais. Il tire fortement sur ma ficelle, frotte mes lèvres, s’enfonce dans ma fente avant de venir titiller mon cul. Ses doigts pincent mes fesses alors que la bosse dans son pantalon ne fait que grossir. Je tire sur ses cheveux, j’embrasse son cou, je descends une main pour sortir sa queue, mais je n’arrive pas à défaire les boutons. Le tissu est trop tendu et je gémis de ne pouvoir le toucher.

Un premier doigt s’enfonce et je bascule brusquement la tête, me cognant contre le mur dans un bruit sourd. Manu ne s’arrête pas, il sait que j’aime ses brusqueries et pour la bosse… on verra après. Là, je le veux. Et tout de suite.

Mais ses doigts m’astiquent toujours plus vite, plus profond. Je me tortille contre le crépis, griffant mes épaules nues. Je lance ma seconde jambe autour de ses hanches et lui ordonne de me prendre.

Son bassin se plaque contre mon pubis, ses mains me lâchent, défont les attaches de son jeans puis elles agrippent mes fesses et enfin… il s’enfonce. Bordel c’est bon.

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