Beauté mortelle

2 minutes de lecture

   Il y avait quelque chose d’effrayant dans ce paysage, cependant il n’avait jamais rien vu d’aussi magnifique.
  La chaleur ambiante du lieu lui caressait l’échine et remontait jusque dans son cou pour lui procurer une douce sensation de bien-être. De nombreuses rivières coulaient le long des rivages, en accord parfait avec le sol aux nuances de rouge et d’orange. Il fit glisser ses doigts sur la surface ondulée de la source et la chaleur s’intensifia sans toutefois le brûler, et il se surprit à fermer les yeux de plaisir. Malgré ses paupières closes une clarté entêtante venait lui chatouiller les rétines. De faibles lueurs éclairaient les lieux et ne semblaient pas avoir d’origine. Ces couleurs chaudes se détachaient du ciel sombre comme si elles n’avaient leurs places nulle part ailleurs.
Si le soleil devait avoir une odeur, alors, pensa-t-il, se serait celle qui régnait en ce lieu si particulier. Une odeur de brûler et de cendres s’entremêlant pour former un mélange agréable de parfum fumé. Un doux chant s’échappait de ce qui semblait être un puits sans fin. En se rapprochant à grands pas il découvrit des formes qui brillaient d’un éclat terne et qui se mouvaient tel des serpents. Ce spectacle, quoique morbide, était d’une beauté terrifiante. Il lui sembla soudain que les battements de centaines de cœurs sifflaient à ses oreilles. Boum… Boum…Boum…
Au loin il aperçut des créatures à quatre pattes qui faisaient teinter des chaînes à chacun de leurs mouvements. Elles possédaient cette aura ténébreuse qui avait tendance à attirer les plus faibles du monde humain. Il se demanda si c’était cette beauté mortelle qui l’avait menée ici. Alors qu’il n’avait pas prononcé un mot depuis son arrivée, il se tourna vers le grand homme qui l’accompagnait et le sollicita :

- Quel est cet endroit ?

- Par moi l’on va dans la cité des pleurs ; par moi l’on va dans l’éternelle douleur ; par moi l’on va chez la race perdue. La Justice mut mon souverain Auteur : la divine Puissance, la suprême Sagesse et le premier Amour me firent. Avant moi ne furent créées nulles choses, sauf les éternelles, et éternellement je dure : vous qui entrez, laissez toute espérance ! *

L’Enfer.

* Citation : La Divine Comédie, L'enfer - chant III, de Dante

---------------------


- 23 janvier 2016

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Neverland-Wolves ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0