Internée

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Je suis un cas que l’on dit « cliché ».

Je ne déclinerais pas mon identité, j’ai bien trop peur d’être jugée.

Voilà des semaines que je suis coincée dans cet hôpital psychiatrique. Je remarque les habitudes de chacun. Je différencie ceux qui sont là par choix et ceux qui ne l’ont pas eu. Je fais partie de la première catégorie, étrange non ? En réalité pas tant que ça. Laissez moi vous raconter :

Cela faisais déjà un bon moment que je consultais pour des troubles étranges. Mon cas s’aggravait à en friser la paranoïa. On m’a proposé un internement, pour m’aider, pour que je puisse guérir. Alors j’ai dis oui. Je plaçais tous mes espoirs en cette batterie de médecins dits « compétents ».

Je venais à peine d’arriver qu’un homme m’agresse par ce que je suis je cite :

Assise à SA table !

Qu’importe. Après avoir enfilé le pyjama obligatoire, (vous savez le rayé bleu comme dans les prison à la télévison, celui ou on sent encore plus malade lorsqu'on est dedans) on me colle dans une chambre prévue pour deux mais avec trois lits, je dois partager ma table de nuit avec la femme à coté de moi. Notre espace vitale est très étroit et ne laisse que peu de place à la pudeur.

En début de soirée je me fais coincer dans un couloir par un jeune aux pupilles complètement dilatées. Il entreprends une sorte de conversation s’apparentant davantage à un monologue auquel je ne comprends pas un mot tant il est déchiré. Il tente de m’embrasser et je le repousse. Il est tellement sous l’effet de son traitement qu’il titube en arrière. Je m’en vais prévenir les infirmières qui me répondent le plus naturellement du monde :

-Ha oui on a oublié de vous dire d’être méfiante avec lui.

Merci mesdames…

Enfin bref me voilà. Les repas sont infâmes et le personnel peu compréhensif, surtout cette infirmière aux cheveux auburn et au visage rougeaud.

-Mme Gérard, arrêtez de gratter à la porte !

Madame Gérard est constamment en train de gratter aux portes pour quémander de la nourriture.

-Ils ne me donnent pas à manger… dit-elle d’une voix geignarde et un reste de gâteau encore collé à ses lèvres.

Je n’aurais pas du lui en donner la première fois. Je suis à présent son fournisseur personnel semble-t-il. Pourquoi est ce que je lui cède ? Pour avoir la paix et pour ne plus l’entendre gratter comme pourrait le faire un chien. Je ne la supporte plus !

Hakim lui m’entreprends tous les jours pour me parler des chiffres révélateurs. Je m’explique. Si votre prénom est HAKIM vos chiffres sont 8.1.11.9.13. Et de là va commencer des affiliations en multipliant, additionnant, divisant, (et j’en passe) les chiffres pour donner la date de naissance d’une personne connue, une date d’un évènement particulier ou que sais-je encore. Ce que l’on est censé comprendre c’est que ce sont des signes tout ça et qu’on ne doit surtout pas les prendre à la légère. Et il bassine tout le monde en disant qu'il est le personnage principal de je ne sais plus quel film ! Je ne le supporte plus.

Et cette pauvre femme qui est en isolement depuis que je suis arrivée. Je ne sais même pas son prénom. Elle est persuadée d’être la réincarnation de la reine Marie Antoinette et qu’elle a effectivement été décapitée.

Assez parlé de mes camarades d’asile. Pourquoi suis-je ici ?

J’ai le syndrome de Cotard qui est dans le délire de négation. Autrement dis certaines partie de mon corps n’existent pas à mes yeux. Moi je vis sans avoir de cœur. Ma poitrine est vide et vous ne pourrez jamais me convaincre du contraire. Ils disent que tout ça c’est dans ma tête, que ce n’est pas vrai, mais ils se trompent. Je sais bien mieux qu’eux si mon cœur bat dans ma poitrine.

Saviez vous que notre monde n’est pas tel qu’on le perçois ? Bien sûr que vous le savez. Vous lisez tous dans ma tête…Arrêtez de faire ça ! ARRETEZ DE FAIRE ÇA !

Je ne peux pas dormir la nuit. Ma voisine chambre, celle qui est tout au fond, ronfle à longueur de journée et de nuit. Elle ne s’arrête jamais de dormir.

Je suis tellement fatiguée. Ils ne nous soignent pas, ils nous droguent. Je commence à avoir du mal à parler, et même à penser, comme si je nageais dans un épais brouillard.

Si je l’étouffe durant son sommeil elle ne ronflera plus n’est-ce pas ? Je me fais violence, mais j’ai tellement envie de dormir. Et le personnel " soignant " qui ne comprends rien à la situation.

Ce que j’ignorais en entrant dans cette prison médicale c’est que je n’aurais pas le droit d’en sortir avant qu’ILS décident que je sois guérie. Comment punissent-ils ceux qui veulent sortir ? Ils les enferment en isolement. Cette pièce qui devrait servir en cas de force majeure pour protéger la personne d’elle-même est en réalité un châtiment ! Ils n'utilisent plus la camisole de force... mais la camisole chimique. Je veux partir d’ici…

Je me balance frénétiquement d’avant en arrière. Je sais pertinemment que j’ai l’air d’une folle. Mais si seulement je pouvais vous empêcher de rentrer dans ma tête ! J'essaie de ne pas penser mais je n'y arrive pas, ça fait bien trop mal. Allez vous en ! Laissez moi tranquille par pitié…

J'ai conscience de me mettre à hurler, pourtant je ne m'entends pas moi-même. Mon corps se plie et se tord sous l'effet de la crise d'angoisse. Je ne veux pas que vous sachiez ce que je pense, je ne veux pas que vous puissiez lire mes plus grands secrets. Je vous en supplie partez.

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En réponse au défi

Au coeur de la psychologie

Lancé par Rifuzuka15

Bonjour les scribayiens,

C'est mon premier défi.

Je vous propose, de vous centrez sur un personnage souffrant d'un trouble du comportement. C'est à dire par exemple :

-Il pourrait avoir peur des gens, car il se trouve différent et donc développé des crises d'angoisses.

- Peut-être que votre personnage à des visons horribles qu'il n'arrive pas oublier, car il a été témoins d'une scène attroces durant son enfance.

- Peut-être que votre perso souffre d'un dedoublement de la personnalité (Un peu cliché celui-là je l'avoue)

- Ou alors, peut-être que votre personnage est tous simplement trop émotive, c'est à dire, accès de rage non explicable, qui pourrait se ramener au autre points.

C'est à dire : Qu'on pourrait avoir un personnage agressif lorsqu'il voit un objet, le rappellant alors des scènes atroces durant son enfance ou l'inversse un homme trop amour qui c'est fait brisé le coeur et par exemple il a développé une deuxième personnalité qui le pousse à tuer durant la nuit.

L'environnement où il vit, peu également le faire pêté les plombs, comme un hôpital pour les fous.

En bref... amusez-vous et laissez parle votre imagination.

Commentaires & Discussions

InternéeChapitre6 messages | 4 ans

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