Tant pis

2 minutes de lecture

TOUJOURS SAMEDI

J'ai une une furieuse envie de me casser net. Je suis libre ! Cindy était sympa, elle était comme moi, mais elle était moche et moi je n'aime que les belles, même si elles sont connes. Je me lève, je fais croire que je vais au toilettes. Je cours violemment vers la sortie comme un voleur sans un au revoir. Je veux rester loin de toute cette mascarade. Les gens étaient assez ouvert pour s'amuser, moi non. En me précipitant, je me casse violemment la gueule contre les marches à la sortie du bâtiment et j'en perd ma godasse. Je me tape la honte avec cette gamelle que je ne me retourne même pas pour récupérer ma chaussure. J'ai aussi peur que Cindy me rattrape, je suis un lâche et je n'ai pas envie d'assumer une explication avec elle.

DIMANCHE

Ma voisine n'est plus là. Je suis allé la voir pour lui parler de cette soirée maudite. Son grand-père m'apprend qu'elle est retourné chez elle. Tant pis.

Quand je consulte mon compte Facebook pour la première foi de la journée, je remarque un truc d'inhabituel. Beaucoup trop de notifications. Anastasia, Kévin, et tout un tas de gens m'ont notifié sur une photo de chaussure posté par Cindy sur son compte. Putain ! Maintenant, elle sait où me trouver. J'ai pas du tout envie de lui parler. Heureusement, les travaux d'esclave imposé par l'autre ordure occupent mes pensées pour le reste de la journée.

En m'endormant, il me vient une idée originale. Je me dis que je pourrais me servir de Cindy pour me rapprocher de Mélissa. Ce serait prodigieux.

LUNDI

Je suis pris au piège. Je ne m'attendais pas à ça. Cindy, devant le lycée, devant moi. Elle m'a fait la surprise à la fin des cours. Elle me rend ma chaussure et fait une belle déclaration. Les préjugés, les apparences, la sincérité, l'amour bref les tout les bons sentiments y passent. Ça a ému tout les gens autour, on se serait cru dans un film romantique. Y'en a même qui filmaient. Cindy était vraiment ce genre de fille au grand coeur promis à un avenir au service de son monde. J'étais horriblement mal à l'aise et ça, personne ne pouvait le comprendre. Je demandais si j'allais vraiment le faire : sortir avec elle. J'avais toujours sa grande soeur en ligne de mire. Je ne suis pas insensible, si ça avait été une jolie fille en face j'aurais été d'accord. Je décide de ne pas m'encombrer de ma chaussure, je la jette à la poubelle et je m'explique à mon tour.

-Non.

Puis, je pars, je la plante là et je rentre. Non, je ne veux pas sortir avec elle. Tant pis pour Mélissa, la technique n'aurait pas fonctionné de toute façon. Je suis pas beau, c'est pas pour autant que je vais me rabaisser à quelqu'un de pas beau, même si cette personne est mon double. Même les opposés peuvent se correspondre. Si on a des enfants, ils seraient capables de nous tuer. Le physique ça ne compte pas, mais comme on m'a toujours appris à le compter, je ne peux plus l'ignorer. Je sais que je donne une image déplorable de moi même et qu'on va sûrement me le faire payer le lendemain au lycée, mais pour l'heure, j'ai des chiottes à récurer, un dîner à préparer, des gouttières à nettoyer et éventuellement si j'ai le temps mes devoirs à faire.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 3 versions.

Vous aimez lire toxie ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0