Chapitre 38 – La déception d’Amina – En mission (2)

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NDA : le récit des « nuits africaines » est réaliste et donc certains trouveront qu’il est peut-être trop près de la réalité. Lorsqu’on décrit des relations amoureuses, il est normal d’évoquer la période « tabou » des femmes. J’essaye dans la mesure du possible de rester discret mais comme pour Ninah, Amina a ses règles et Pierre le comprend très bien.

Jour 32 (semaine 5 – jeudi).

### Amina ###

Le retour à Mbanza Mboma et la perspective de rencontrer à nouveau la gérante me laissaient un souvenir amer : elle m’avait insultée en disant : « de retourner à Kin, de sucer sa bite, de donner du plaisir à Pierre et de prendre mon pied ».

Ce n’était pas sans satisfaction de savoir que Pierre allait se venger contre cette femme en la licenciant. Maintenant que mes relations avec Pierre évoluaient petit à petit vers des rapports d’amants, je ne voulais pas que cette femme vienne encore se moquer de moi. Elle m’avait regardée à l’époque et avait senti immédiatement que je voulais plus que d’être simplement une collaboratrice de Pierre.

Avec son sens aigu elle percevrait rapidement que nos sentiments mutuels avaient évolué et elle n’hésiterait pas à nous insulter d’avantage.

Je me réveillais ce matin dans les bras de Pierre, encore assoupi. Je n’avais pas encore eu souvent l’occasion de le regarder dormir ! Il était détendu, je le trouvais beau, Il avait quelques rides déjà autour des yeux et sa barbe naissante me donnait envie de la caresser.

Hier soir, il s’était laissé faire lorsque je l’avais caressé avec ma bouche et j’avais vraiment aimé de goûter son sperme sans devoir le partager avec Ninah.

Une envie pressante me fit sortir du lit pour aller me soulager. Ce n’est que dans la salle de bains que je constatais que mes règles avaient commencé ! Ce n’était vraiment pas le moment !

Pas de chance, juste au moment où j’avais la possibilité de dormir seule avec Pierre j’avais mes menstruations ! Contrairement à Ninah mes règles n’étaient pas douloureuses et ne duraient en général que deux jours. N’empêche que le moment était mal choisi ! Lorsque Ninah avait souffert, Pierre avait été très respectueux envers Ninah et l’avait cajolée avec tendresse. Je n’avais donc aucune crainte de faire savoir à Pierre que j’étais « indisponible » pour quelque temps. Heureusement j’avais été prévoyante et j’avais dans mes bagages de quoi pour absorber cet écoulement jamais très abondant.

De plus j’avais la pilule contraceptive ! Cela faisait déjà un mois que je m’étais procuré la pilule contraceptive prescrite par le médecin de l’entreprise, car je n’osais pas la demander à notre médecin de famille de peur d’alerter maman. Le médecin de l’entreprise n’avait pas posé de questions, je crois que cela lui était complètement indifférent, je ne devais pas être la seule employée dans mon cas. Il m’avait interrogée sur la régularité de mes règles et juste conseillé de commencer de la prendre le premier jour de mes règles et ce, tous les jours sans interruption. Il ne me reste plus qu’à prendre le rituel matinal de prendre cette pilule tous les jours sans interruption ; surtout si je voulais que Pierre puisse me prendre sans condom. Pour le reste le médecin m’avait conseillé d’arrêter au bout de quelques mois pour provoquer les règles et créer ainsi une période favorable à la procréation ! Ce qui supposerait que Pierre soit au courant et utilise alors un préservatif s’il ne voulait pas encore d’enfants.

Mon idée était de ne pas lui en parler et qu’il me baise avec un préservatif tout le temps jusqu’au moment où on voudrait être parents !

N’empêche que dame nature aurait pu choisir un autre moment pour entamer cette période ! Je me voyais déjà dans quelques jours être dans les bras de Pierre, aimée pleinement sans barrière ni regrets !

Après avoir pris une douche je revêtis un T-shirt et une culotte et retournais dans la chambre pour me blottir dans ses bras. Pierre ne se réveillait pas vraiment et me serra gentiment dans ses bras. Je lui fis un bisou très tendre qui lui fit ouvrir un œil et il me souriait montrant ainsi qu’il avait passé une bonne nuit.

– Bonjour ma grande !

– Bonjour mon amour ! Il est encore tôt, le soleil n’est pas encore levé, garde-moi encore un peu dans tes bras mais sagement ! Tu devras être patient pendant quelques jours car je suis indisponible, je le regrette.

– Tu souffres ?

– Non, Pierre mes règles ne sont pas douloureuses comme celles de Ninah, je me sens juste un peu déprimée, car je voulais être proche de toi !

– Amina, ne t’inquiète pas pour moi, je ne suis pas une bête de sexe, je te respecte, tu es une femme et la nature a des droits…

– Mais Pierre cela ne m’empêche pas de te cajoler !

– C’est comme tu veux, mais si au cours de cette mission tu désires t’isoler pour te reposer n’hésite pas !

– Non, Pierre je vais bien ne t’inquiète pas pour moi. Je t’aime !

– Amina, tu es bien amoureuse ce matin !

– Oui, Pierre mais cela reste totalement privé, tu n’auras pas à rougir de moi en public.

### Pierre ###

Oui, Amina était plus amoureuse qu’hier, sans doute par son état, je serai plus aimable et moins strict, je sais qu’hier je l’ai un peu secouée lorsqu’elle n’était pas vraiment attentive à la préparation du voyage. Elle demandera plus de tendresse, ce que je n’hésiterai pas à lui donner.

Je vais donc proposer une trêve, ses désirs seront de toute façon mis en veilleuse.

Je la pris dans mes bras et lui donnais un baiser tendre sur la bouche, (je sais, j’ai longtemps refusé les baisers profonds, mais mes sentiments pour Amina devenaient de plus en plus apparents) et elle répondit en douceur à ma marque de tendresse.

Hier soir après qu’elle m’eut donné du plaisir, elle s’était endormie le sourire aux lèvres, je la regardais dormir heureuse. Que de chemin parcouru en à peine un mois !

Son attitude envers moi avait évolué rapidement, trop vite ! Il y a à peine un mois je la découvrais dans ce night-club en compagnie de ses copines chasseresses d’un homme attirant et j’étais tombé dans ses filets et plus je me débattais de refuser la réalité, plus j’étais prisonnier comme un animal pris dans ses filets.

Mais était-ce un piège ? Ou m’étais-je volontairement laissé piéger ? Incontestablement Amina était belle, intelligente, elle avait de l’humour, un peu jalouse aussi même si les rapports avec Ninah semblaient harmonieux.

Je profitais du calme de cette soirée pour reprendre mes notes, pour bien préparer mon argumentaire du lendemain où je devais quand même sanctionner un membre de direction.

Mais j’eus du mal à me concentrer, la beauté d’Amina réveillait ma lance et me mettait devant un dilemme ! Sa peau d’ébène était lumineuse et douce sans doute grâce au beurre de karité ! En comparant avec sa mère elle était certes plus jeune mais devrait pouvoir vieillir aussi bien. Je repensais à Lysa, autant au départ elle m’avait profondément choqué, la dernière fois j’avais comme un sentiment d’être abandonné. Mais si un jour elle devient ma belle-mère je ne serais pas déçu car elle avait construit son indépendance et ne vivrait pas aux crochets de sa famille ou de la famille de son gendre. En dehors du sexe j’avais une bonne entente avec Lysa, acceptera-t-elle qu’Amina devienne ma femme ?

Et puis que ferais-je si demain la société me mute en Côte d’Ivoire, au Ghana ou au Nigeria ? Ce ne serait pas la première fois où je serai muté en plein milieu d’un projet pour aller éteindre un incendie ailleurs !

Je m’étais endormi sur ces pensées et soudain je fus tiré de mon sommeil par Amina qui me réveilla avec un petit bisou en me souhaitant « une bonne journée, mon amour ».

C’était totalement inhabituel de me qualifier de « mon amour » !

Dans la foulée je compris la raison de cette tendresse car elle m’annonça le début de ses règles ! J’étais un peu inquiet mais elle me rassura tout de suite en déclarant qu’elle ne souffrait pas. Cela torpillait un peu ses projets de nuits de sexe sans restrictions mais cela m’arrangeait un peu vu que cela reportait l’échéance d’un rapport sexuel « complet » !

– Je suis désolée Pierre, je voulais tant profiter de notre isolement. Rassure-toi mes règles ne sont pas douloureuses ! Elles me rappellent seulement que chaque mois qui passe, que je n’ai toujours pas d’enfant !

– Alors Amina, il est grand temps de te trouver un mari africain qui te donnera des beaux négrillons ! dis-je en riant.

– Oh non Pierre, je veux des enfants de toi !

– Tu es sérieuse ?

– Oui, Pierre mon amour ! Je veux des enfants de toi, ils seront beaux quelle que soit leur couleur !

– Oui, souvent les métis sont très beaux, mais ils ne seront pas acceptés ni parmi les blancs ni parmi les Africains.

– Mais Pierre ce seront NOS enfants ! Nous leur donnerons tout notre amour et ils seront heureux !

Elle se glissa contre moi, la chaleur de son corps ranimait ma lance, elle le sentit mais ne fit rien pour me calmer.

– Il faudra patienter un peu Pierre ! Je suis désolé de te provoquer sans intention, cela me fait plaisir de te voir plein de désir.

– Amina, ne t’inquiète pas ! Ta situation est toute naturelle, toutes les femmes en bonne santé sont taboues mensuellement et au moins tu ne souffres pas comme Ninah !

– Oh Pierre, je me rattraperai dans quelques jours !

– J’en suis convaincu répondis-je mais tu devras être raisonnable. Amina, tu devras réfléchir longtemps avant de te laisser attirer par moi ! J’aime jouer avec toi, mes sentiments envers toi se renforcent tous les jours, mais je ne suis pas certain de moi pour m’engager à long terme ! Depuis mon premier mariage raté, je ne me suis plus jamais accroché à une femme autrement que pour quelques nuits en passant !

– D’accord Pierre me répondit-elle, comprends tes hésitations mais laisse-toi faire, sache que mon amour pour toi n’est pas un calcul vénal de me marier avec un blanc ! J’ai vraiment un sentiment profond envers toi !

Je sentais qu’elle me disait la vérité mais je devais rester prudent ; trop de couples mixtes avaient chaviré après que la femme avait la bague au doigt. Je n’avais pas peur de ma future belle-famille en dehors du fait que j’avais eu des rapports avec sa mère. Oui, j’avais baisé sa mère, même je devrais dire sa mère avait baisé avec moi ; mais pour moi ce n’était que du sexe sans sentiments. Avec Amina, c’était totalement différent !

Je me levais, sans lui répondre mais en l’embrassant tendrement, elle répondit à mon baiser et rejoignit sa chambre pour bousculer les draps et s’apprêter. Il fallut bien donner le change aux domestiques qui allaient venir ranger nos chambres !

Après le petit-déjeuner pris dans le guest-house nous nous rendîmes à la grande salle de réunion.

Où la gérante nous agressait dès notre entrée :

– J’ai bien été convoquée pour une réunion ce jour, mais je n’ai pas reçu d’ordre du jour. Mes collaborateurs n’ont pas été convoqués à l’exception de la déléguée syndicale principale !

– C’est exact Madame, répliquais-je. La raison est simple, je ne pouvais pas communiquer l’ordre du jour avant car cette réunion vous concerne. Le sujet primaire de cet entretien est votre licenciement immédiat !

– Mais de quel droit pouvez-vous me licencier ? Je n’ai pas été convoquée par la direction générale !

– Non, Madame mais j’ai ici une lettre personnelle et confidentielle signée par le DG et le DRH vous licenciant sur-le-champ sans indemnité ! Je vous prie d’en prendre connaissance avant de me répondre !

Je sentais que l’irritation de la femme avait atteint le sommet, mais elle se contint et prit connaissance du courrier dans un grand silence avant de s’éclater en criant :

– Mais ce n’est qu’un ramassis de mensonges ! Je n’ai pas trafiqué les comptes de la plantation et je n’ai pas insulté un membre de la direction centrale !

– Madame, l’audit comptable effectué par le département financier démontre sans contestation que vous avez inscrit des ouvriers fictifs sur la liste du personnel et que leurs salaires versés sont bien sortis de la caisse. En ce qui concerne les insultes, vous avez été grossière vis-à-vis de ma collaboratrice et ce, devant témoins.

– Mais c’est exactement ce que je pense de cette putain qui me jalouse et croit qu’en couchant avec vous qu’elle aura ma place !

– Madame n’en rajoutez pas, la déléguée syndicale ici présente prend note de vos injures supplémentaires. La sécurité, va vous conduire hors de la plantation, vos affaires personnelles seront envoyées à l’adresse que vous allez nous communiquer. Pour la bonne forme je vous prie de signer le double de la lettre de licenciement.

Amina et la déléguée syndicale signèrent la lettre et le double comme témoins puis la femme fut raccompagnée par la sécurité.

La déléguée croyant la réunion terminée s’apprêtait à quitter la salle mais je la retins :

– Madame Togba, si vous permettez, j’ai encore un courrier pour vous de la part de la direction générale ; je joins dès à présent mes félicitations personnelles à votre nomination et mes vœux de succès !

La jeune femme étonnée prit connaissance du courrier, Amina et moi nous vîmes son étonnement se transformer en un large sourire.

– Merci Monsieur, j’essayerai de me montrer digne de votre confiance !

– Nous en sommes convaincus. Voici la note à publier à tout le personnel. Vous devrez aussi prévoir à votre remplacement comme déléguée syndicale ; avez-vous une personne à proposer ?

– Oui Monsieur, mais je vais d’abord en parler avec la personne pour savoir si elle accepte de terminer mon mandat jusqu’aux prochaines élections syndicales.

– C’est parfait, je propose de lever la séance et nous reprendrons après le déjeuner. Vous viendrez à la réunion avec le ou la nouvelle responsable syndicale et les autres cadres de l’unité.

– Merci Monsieur et à toute à l’heure !

NDA : Voilà, j’espère que je ne vous ai pas choqués, Amina devra patienter avant de reprendre son projet. Reste à espérer que le changement à la direction de l’unité se fasse sans problème.

La semaine prochaine Pierre devra affronter les cauchemars d’Amina !

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