Chapitre 4 Explication

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Jour 2 (fin)

### Pierre ###

Je tournais dans ma chambre comme un lion en cage, je râlais encore de ma connerie ! je plongeais sur le frigo minibar mais à ma grande déception il n’y avait que de l’eau minérale ! il me fallait quelque chose de plus fort ; je lus la petite affiche collée à l’intérieur de la porte du frigo : « pour des raisons de sécurité ; les boissons sont disponibles au bar de l’hôtel. Vous pouvez les commander au 1560 »

- Bonsoir, pouvez-vous me monter du whisky s’il vous plaît

- Avec de la glace et de l’eau ?

- Non, je voudrais une bouteille entière !

Le barman me proposa plusieurs marques, j’en choisis une et raccrochai.

Pas une minute plus tard on toquait à la porte et j’ouvris immédiatement étonné de la rapidité du room service. A ma stupéfaction, je me trouvais devant une prostituée de belle allure chemisier minijupe, mais le chemisier était totalement déboutonné montrant des seins parfaits, aréoles brun chocolat de taille impressionnantes…

- « c’est l’amour qui passe Monsieur, si vous le désirez je suis toute à votre service. Je peux vous proposer tout ce que vous voulez mais avec protection : fellation, missionnaire, levrette et anal. »

Je tombais de nues, j’avais déjà entendu au sujet de cette pratique de racolage dans les hôtels avec la complicité du personnel. Mais encore jamais vu la réalité de cette pratique.

Je remerciais poliment cette charmante personne mais je lui dis que je n’avais pas besoin de ses services. Toujours très serviable, elle me proposait alors si je voulais un garçon ou une jeune fille. Là je trouvais que cela dépassait les bornes et je fermais la porte en lui disant irrité de dégager !

J’étais encore figé devant la porte qu’on toquait à nouveau, croyant qu’elle revenait en insistant je rouvris la porte brutalement pour me trouver devant le garçon d’étage qui m’apportait ma bouteille. Le garçon était aussi surpris que moi et je le laissai rentrer pour me qu’il puisse déposer la bouteille un verre et un récipient avec des glaçons. Il repartit aussitôt avec un bon pourboire.

Avec toutes ces émotions je me servis un premier verre et je le bus cul sec. Ça, ce n’était pas du tout dans mes habitudes qui étaient plutôt de déguster calmement cette boisson. Je me servis le deuxième pour le boire calmement en réfléchissant sur les événements de ce soir depuis le baiser dans le taxi jusqu’à l’apparition de la pute.

Je me disais que le baiser je pourrais régler cela demain, j’étais convaincu que ce n’était qu’un incident mineur qui ne ruinerait pas notre relation débutante. D’autant plus qu’elle avait réagi immédiatement en disant « c’était gentil ! ».

Par contre la visite de la pute, me rappelait un soir à Lagos alors que je rentrais avec un collègue en passant dans une rue pas loin du centre d’être pris dans un embouteillage inhabituel à cette heure tardive. C’étaient des prostituées en grand nombre qui arrêtaient les voitures en sifflant, faisant des gestes obscènes et même une qui n’avait pas peur se jetait sur le pare-brise en collant ses seins nus contre la vitre. Je dus faire fonctionner les essuie-glaces avec le lave-glace pour la dégager. On avait bien ri, mais cela montrait le désarroi de ces femmes voulant gagner de l’argent. Finalement les femmes opérant dans les hôtels le faisaient avec le confort pour elles et le client, par rapport à celles qui déambulaient dans les rues à la recherche du client et faisaient leur commerce dans un coin sombre sans gène. La guerre récente qui avait secoué le Congo n’a fait qu’empirer la situation et a encore augmenté le nombre de femmes et jeunes filles se livrant à la prostitution. Un collègue m’avait révélé les prix pratiqués qui n’avaient fait que baisser. Il avait ajouté en rigolant « la loi de l’offre et la demande, quand l’offre augmente de façon exponentielle les prix plongent ! »

J’étais toujours plongé dans mes pensées quand je remarquais que j’étais à mon troisième verre. Cela suffisait ! je rangeais la bouteille dans mon armoire et je me mis au lit.

Le sommeil me prit rapidement, je voyais Amina dans ma chambre, comment était-elle entrée ? Elle portait un chemisier blanc et une minijupe nue comme la pute de tout à l’heure. Ce chemisier était totalement déboutonné, elle me souriait et laissa tomber sa jupe laissant apparaître directement sa chatte rasée car elle n’avait pas de petite culotte puis balançait le chemisier. Qu’est-ce qu’elle était belle, ses seins avaient les tétons dressés et ses aréoles avaient juste la bonne taille. Elle tira les draps du lit pour me découvrir et se jeta sur moi, il me semblait entendre son murmure qui disait qu’elle voulait me faire plaisir, je sentais sa bouche sur ma verge. Je gémissais de désir et tenais sa tête espérant qu’elle accélère son mouvement, ses seins comprimaient mes cuisses. Elle levait de temps à autre la tête pour me regarder en disant « tu vois c’est gentil !». Elle continuait à faire glisser ses seins sur mon corps puis elle reprit son action de me pomper jusqu’à l’éjaculation dans sa bouche.

Seulement elle n’était pas dans ma chambre ni aucune femme, je m’étais réveillé en sursaut constatant que le short de mon pyjama était souillé de sperme. Je dus aller dans la salle de bains pour me nettoyer et changer de vêtement.

Jour 3 matin

### Pierre ###

Le réveil de ma montre me fit émerger avec un puissant mal de crâne. Purée ! Je n’aurais pas dû boire autant ! De plus je n’avais pas eu de pollution nocturne depuis des années-lumière. Et malgré ça, mon soldat était au garde-à-vous ! Je pris un médicament pour atténuer mon mal de tête en espérant qu’il fasse rapidement de l’effet.

Une douche froide s’imposait ; je voyais toujours l’Amina nue de mon rêve. Ce n’était pas génial ce matin, il fallait retrouver mon sang-froid pour affronter une nouvelle journée de palabres avec le service juridique et le regard d’Amina ! Éventuellement une explication en privé… Mon petit-déjeuner fut limité à plusieurs tasses de café et un peu de pain.

En sortant avec quelques minutes de retard par rapport au planning, Zakpa était en attente, je le saluais sans aucun commentaire. Durant le trajet il me jetait de temps en temps un regard bizarre ou inquiet par le rétroviseur, comme je le regardais aussi il finit par parler.

- Patron, je peux vous poser une question ?

- Oui, bien sûr Zakpa.

- J’ai entendu que vous allez licencier/virer du personnel ?

Je me demandais bien qui avait lancé cette rumeur, manifestement quelqu’un présent le lundi ou le mardi et qui n’était pas heureux avec la réorganisation planifiée. Mais à aucun moment on avait parlé de la réduction de personnel. Il fallait démentir ce bruit de couloir lancé sans doute intentionnellement pour faire capoter la négociation qui n’avait encore commencé sur le fond. Sans doute un syndicaliste…

- Zakpa, on n’a pas parlé de licenciement, je suis ici pour organiser et on doit encore définir le plan. Si tu entends encore ces rumeurs, tu peux m’en parler sans crainte et je verrai avec le DRH pour qu’on communique sur mon rôle ici. Merci de m’en avoir parlé. Je ne tiens pas à créer des inquiétudes sans fondement !

- Merci patron.

Je voyais bien qu’il n’était pas fort rassuré, mais je ne pouvais vraiment rien dire de plus.

Entre-temps on arrivait devant le siège de l’entreprise et je devais rompre la conversation en lui précisant de rester disponible car j’aurais besoin de ses services en cours de journée.

Je me dirigeais donc vers la salle de réunion en espérant voir Amina avant que la réunion ne commence et de prendre attache avec le DRH. Seulement mon retard au départ de l’hôtel et la circulation due à la pluie matinale firent qu’on attendait plus que moi ! pas de bol… je râlais en me promettant de me modérer sur l’alcool dans le futur.

Je fis donc le tour de la table de réunion en saluant individuellement chaque participant et en arrivant devant Amina que je saluais très formellement comme les autres j’eus quand même un soulagement en voyant le pétillement joyeux mais discret dans ses yeux chocolat. Je lui fis un sourire légèrement plus accentué que mon contact visuel avec les autres. Ma journée se présentait mieux que prévu.

Je pus donc lancer le sujet du jour car on rentrait dans le vif du sujet.

- Faire le point de la présentation des diverses unités congolaises, leurs caractéristiques l’activité, la localisation, chiffre d’affaires, le personnel, les syndicats.

Immédiatement les services financiers, commerciaux et DRH me proposaient de faire des présentations préparées et je voyais la cheffe du département juridique donner des signes d’impatience ou d’irritation et demandait la parole avant d’entamer les présentations.

- Monsieur, au vu des discussions d’hier, est-il nécessaire que les personnes de mon département doivent assister à cette présentation ?

Je ne tenais pas à ce qu’Amina échappe à la réunion, mais j’y voyais une opportunité de me débarrasser de Madame Coulibaly et de ses jeunes qui n’avaient aucunement contribué aux discussions la veille.

- Madame Coulibaly, vous avez entièrement raison, nous avons éclairci les problèmes juridiques préliminaires durant la réunion d’hier. Cependant je souhaiterais, si vous n’y voyez pas d’objection garder la présence de votre assistante. J’ai pu constater qu’elle maîtrisait bien l’ensemble du dossier, elle pourra nous aider si un problème juridique surgit au cours des discussions futures et bien entendu elle vous fera rapport et demandera vos conseils avisés en toutes circonstances !

Madame Coulibaly semblait satisfaite de cette proposition et je perçus même que ma flatterie était tombée en bonne terre. De même le visage d’Amina rosissait légèrement à ma proposition. Du coup, le service juridique à l’exception d’Amina quittait la séance.

Je jetais un regard plus attentif à Amina durant la présentation des chiffres globaux du service financier qui ne m’apportait aucun nouvel élément par rapport à la présentation que j’avais dans mon dossier. Je pus donc relâcher un peu mon attention et regarder furtivement Amina qui se trouvait à proximité du présentateur et donc quasi en face de moi. Je sentis aussi qu’elle cherchait à capter mon regard avec discrétion et donc j’affichais un regard détendu avec un sourire à peine perceptible en espérant que le message passait bien. J’eus l’occasion après cette présentation de poser plusieurs questions à l’orateur dont une des réponses n’était pas complète car elle avait une partie juridique et je pus avec plaisir demander le complément d’information à Amina en souriant très franchement et je bondissais intérieurement de joie, lorsqu’elle me fournit en me regardant droit dans les yeux une réponse qui était beaucoup complète que celle que je m’attendais de recevoir. Cette fille non seulement était belle comme un bijou mais en plus montrait une intelligence de loin au-dessus de la moyenne.

Je la remerciai et cela tombait bien on approchait de l’interruption de séance durant laquelle j‘espérais avoir un aparté comme une prolongation à sa réponse.

Enfin ! cette interruption tant attendue, heureusement le café robusta était excellent et légèrement corsé ; le directeur de l’agronomie centrale me confirmait qu’il provenait d’une des plantations. J’en avais besoin et demandai à l’hôtesse une deuxième tasse que j’obtins avec un trop grand sourire ; ou était-ce unique mon imagination mais j’avais l’impression qu’elle me lançait une touche…

Amina restait en arrière-plan et je n’eus pas d’autre solution de m’approcher discrètement mais sensiblement du coin où elle parlait avec un collègue. Cette discussion paraissait très sérieuse et son visage était fermé. D’un autre côté le responsable agronomique me suivait comme pour éviter que je pose des questions aux autres collaborateurs. Je décidais donc d’y aller franchement. Amina me voyant approcher leva les yeux et semblait un peu troublée. Était-ce mon approche ou la discussion qu’elle venait de rompre ? Me tournant vers le directeur qui était dans mon dos, je lui demandais de me rejoindre, ensuite regardant Amina je lui fis signe de m’approcher. Lorsqu’ils furent tout deux devant moi, je posais la question que j’avais déjà en tête depuis un moment.

- Monsieur le directeur, je vous remercie pour votre exposé mais j’ai une question que je ne voulais pas poser en séance publique. Dans la documentation remise par le siège de Paris j’ai vu qu’il y a un petit élevage que vous n’avez pas mentionné, pouvez me donner la raison de cette omission ? Il s’agit de l’élevage avec culture maraîchère à Mbanza Mboma . Comme vous n’en avez pas parlé, je ne voulais pas vous gêner devant vos collègues mais je dois quand même vous questionner en présence du service juridique représenté ici par Mademoiselle Traoré.

- Oui, en effet Monsieur, j’en n’ai pas parlé car c’est une unité sans grande importance.

- J’en conviens mais cet un centre de coûts et de revenus et doit donc être examinée dans le cadre de la réorganisation.

- Si vous permettez, comme le programme de cet après-midi a été allégé par le report de la présentation de l’unité industrielle, je vous propose que nous nous rendions tous les trois à l’unité en question c’est un peu avant Madimba en venant de Kin et c’est moins de 100 km, je viendrais avec Mademoiselle Traoré car nous avons encore à faire un crochet pour m’acheter quelques affaires car je dois organiser les visites des unités agricoles et industrielles dans le courant des semaines suivantes et nous vous attendrons sur place.

Ce pieux mensonge était une demi-vérité, j’avais ainsi la possibilité de m’isoler cet après-midi avec Amina.

### Amina ###

Je bondissais de joie intérieure en écoutant Pierre qui me proposait sans en avoir parlé préalablement de m’amener avec lui pour au moins 3 heures d’isolement.

J’étais encore remué par mon cauchemar (ou rêve) de cette nuit ! Les recommandations de maman, je les avais en tête. Mais je ne me faisais pas d’illusion, Pierre était charmant mais cela n’irait jamais très loin. Je voulais apprendre, garantir mon emploi et me rendre la vie un peu plus agréable que ces derniers mois.

La deuxième partie de la matinée passait très vite et j’eus du mal à me concentrer sur la suite de la présentation du département agronomique. Comme Pierre était assis à l’autre bout de la salle mais en face de moi, je devins un peu songeuse et était-ce la chaleur, l’émotion ou mon rêve mais je sentais de l’humidité entre mes jambes. Je n’avais encore jamais senti cela.

*

Voilà, suite bientôt, n’oubliez pas de voter et de laisser vos commentaires

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