RÉSIGNATION

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J’ai le spleen au bord des lèvres. Et je dors pour oublier les ennuies d’hier. J’ai échangé l’alcool pour d’insoutenables insomnies. Et mes pilules contre des illusions maladives. Les silhouettes  de ta voix hantent mon esprit amoureux. La gueule triste, l’âme troublée, je te contemple t’enticher d’une ombre inconnue. Et tu m’abandonnes dans le plus profond des brouillards. Celui des Dieux déchus. Les rêves se fracassent par le poids de la douleur et mes pensées d’antan se sont évaporées doucement. Je tombe dans un monde flou. Quelque chose de bancal se créait dans le néant de mon ombre. J’ai peur de ne plus t’apercevoir, souriant au loin comme un enfant. Les souvenirs de ces temps d’insouciances me heurtent le crâne. Et le spleen revient. Et je t’aime. Et je veux pleurer néanmoins mes larmes ont rendu l’âme. Elles ne souhaitaient plus te voir.

Tu m’effleures de tes dernières paroles tel le vent froid d’hiver un jour de printemps. Je veux prendre ta main cependant tu me fixes de ce regard qui blesse l’ego innocent. Et il pleut partout dans la ville et toutes les nuits, l’orage tonne ses mille prières. Je me demande où tu es passé dans cette cité, dans cette foule où les promesses sont vides. Je serai forte jusqu’à ce que je vois la fin. Je te l’ai juré le soir où la pluie fut roi. L’harmonie absente de ma voix agace ton visage autrefois rayonnant de mystères. Te voir débordant d’amour, c’est comme m’observer remplit de souffrances devant le miroir. Je tente de casser ces chaînes qui me lient à ton existence pourtant mon cœur refuse cet acte toutefois nécessaire. Je ne demeurais plus dans l’enfantillage permanent. Tu me reverrais sous un autre jour. Celui où le crépuscule laisse la place à une nocturne ecchymose. La maturité aura atteint mes traits et la dureté de tes regards aura contaminé le mien. Je resplendirais, identique à une éclipse sans l’aide de ton fantôme se baladant sur les murs de mon âme. Tu te diriges vers Elle tandis que je retourne vers moi.

Malheureusement, tu restes une part de moi. Un astre chimérique sans pareil. Une incontestable muse. Et une morose défaite.

Date d’écriture : Janvier 2017

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