Partie 6 - 3

2 minutes de lecture

 De peur qu’une sonde volante ou pire, qu’un robot tactique ne surgisse en direction du point de chute du cube plein de promesses, nous laissâmes passer quelques dizaines de minutes, quitte à ce que le petit groupe ne commence à piller les ressources.

 Une fois la période de sécurité passée, nous descendîmes rapidement vers la vallée. Nous étions prêts à l’affrontement. Je m’étonnais moi-même d’avoir ramassé une tige végétale qui semblait assez robuste et longue pour tenir à distance et en respect un potentiel adversaire. Je remarquai qu’Olas avait lui, opté pour une grosse pierre, en y repensant mis à part notre tenue vestimentaire et les quelques modifications morphologiques, nous n’étions pas loin de ressembler aux premiers hominidés.

 Notre arrivée bien martiale dénota totalement avec l’accueil qui nous fut fait. Sans se démonter une seconde, une jeune femme se déplaça vers nous. Nous remarquâmes tous son arme, mais qui resta désactivée, accrochée à sa hanche. Nous remarquâmes aussi que son visage n’était pas aussi marqué par la fatigue et la faim que les nôtres. Je mis quelques instants à la reconnaître. C’était Ingrid Arcourt. Elle s’approcha de moi.

 « Eh bien. J’aurais peut-être dû accepter que vous nous suiviez. Vous avez tous une mine terrible. C’était bien Valentin votre prénom ? Je me souviens de notre petit échange.

 — Oui, répondis-je simplement.

 — Vous pouvez lâcher vos armes. Il y a largement assez de ressources pour nos deux groupes. D’ailleurs, ce n’est pas notre premier cube. Venez, notre biologiste va s’occuper de vous. »

 Personne ne discuta sa proposition, et nous la suivîmes comme assommés. Enfin notre calvaire s’amenuisait. En quelques mots, elle avait rallumé la flamme de l’espérance dans nos cœurs meurtris. Ils n’étaient qu’une demi-décurie, mais à les voir vider le cube et trier son précieux contenu, c’était comme s’ils étaient mus par une force que nous avions perdue. Le biologiste de la décurie Arcourt m’accueillit avec un grand sourire et me fit quelques injections qui insufflèrent dans mes veines une nouvelle vie. Il en fit profiter l’ensemble de mes compagnons. J’observais un Olas bien campé sur ses deux jambes qui discutait activement avec la décurion Arcourt. Elle affichait une prestance naturelle, renforcée par des gestes rapides et énergiques. Elle portait les cheveux courts et rasés à la naissance de la nuque pour ne pas gêner la mise en place des casques des combinaisons lourdes. Ce point retenait mon attention, car il était le signe qu’un retour sur le Markind 55 Cancri était envisagé au moins pour elle. Pourtant, l’arrivée d’une navette était peu probable. Un seul des deux robots tactiques présents à la surface d’Ition-g suffirait à réduire à néant l’espoir de la moindre approche.

 Olas vint enfin à notre rencontre.

 « Que ça fait du bien de se sentir enfin revigoré ! Bon, on prend chacun de quoi tenir le coup quelques jours de plus et on les suit pour se mettre à l’abri dans leur versant de la montagne. Apparemment, leur décurion est sur une possible technique pour se débarrasser des deux engins de malheur. On fera le point une fois arrivé là-haut avec eux. » 


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