Partie 2 - 2

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 Ça avait secoué tout le vaisseau mère. C’était une des choses que nous redoutions tous sans vouloir y penser. À cet instant, je me dirigeais vers ma salle de repos préférée qui rejouait les paysages de notre regrettée Belgi. Matthias devait déjà s’y trouver. Il y passait de nombreuses heures. Je lui avais conseillé de ne pas trop en abuser. Pour des colons ou les membres d’équipage, à bord d’un Markind, le mal du pays, c’est incurable.

 Je me relevais, un peu sonné comme les trois autres personnes présentes dans la même coursive. Plus de peur que de mal. Cependant, aussitôt, l’effroyable mouvement ressenti, les signaux d’alerte et nos pupitres d’information mobile, fermement accrochés à nos poignets, nous intimèrent de rejoindre nos quartiers, ou une pièce sécurisée dans les plus brefs délais. Par chance, je n’avais que trois couloirs à traverser pour rejoindre le mien. Je me pressais, la boule au ventre. J’imaginais le pire. Une brèche dans la coque nous propulsant dans le vide glacial. Une mort rapide, d’un côté.

 Une fois arrivés, Jorald et Apolline, la géologue de notre décurie, occupaient déjà les lieux. Il ne manquait que Matthias et Olas. Tous les deux observaient attentivement leurs PIMs. C’était comme s’ils ne m’avaient pas remarqué.

 « Vous avez des infos sur ce qui se passe ? C’est grave ? demandai-je en m’asseyant sur ma couchette.

 — On ne sait pas trop. On traîne sur les différents canaux.

 Apolline sursauta à ma gauche.

 — C’est bon. J’ai rejoint le canal d’un ami. Il est affecté à la maintenance de la propulsion principale, annonça-t-elle.

 — Et ? demandai-je.

 — Trente secondes.

 Apolline resta un instant mutique en lisant les différentes lignes.

 — Ils enferment tout le monde, dit-elle.

 — Quoi ?!

 — Je n’en sais pas plus. Le canal est coupé », répondit-elle.

 Au même moment, la porte de notre espace de vie se ferma. Je me levai pour tenter de l’ouvrir. Impossible.

 « Merde. Matthias et Olas sont encore dehors.

 — Cela doit être plus grave que prévu. » dit Jorald.

 Je haussai les épaules en venant me rasseoir sagement sur ma couchette. Je ne me doutais pas encore des longs moments que nous allions passer ensemble tous les trois.

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