Partie 2 - 1

2 minutes de lecture

 Avant tout cela, la vie au sein de notre vaisseau mère, le Markind 55 Cancri, était rythmée par les distractions, les entraînements et les phases d’humaniformation. Ces préparations physiques, à coup de bistouris génétiques, nous assureraient une meilleure acclimatation pour l’avenir sur Ition-g. L’humanité avait préféré changer la face des Hommes que celle des planètes. Les humains s’adapteraient à leur nouveau berceau. L’archiviste de notre décurie, Jorald, m’avait sélectionné différents passages concernant le berceau originaire de notre espèce, la Terre. Le résultat n’avait rien de glorieux. Détruire à ce point un écosystème aussi foisonnant était difficile à croire. À bord, nous nous sentions plus proches de Mars. Après tout, nous étions les descendants directs des Hommes de Mars. Mais là aussi, les Terriens, à mesure qu’ils tentaient de créer une nouvelle Terre, réduisaient d’autant leur chance de survie.

 À croire que notre lignée, la 55 Cancri, avait grandi et redoré le blason d’une humanité en berne. Belgi, notre planète d’origine, nous avions eu tous du mal à la quitter. Une harmonie s’était créée entre nos vies et cet astre si riche en tout. Seule sa gravité avait bousculé les corps humains. Cependant, la découverte d’Ition-g alluma la flamme de ceux qui voulaient rejouer cette belle partition.

 J’aurais peut-être dû y prêter plus attention, avertir plus tôt Olas Arbone, mon décurion, directement en discuter avec le responsable de l’ensemencement, le plus haut dans la hiérarchie à bord du vaisseau mère. Mais je l’avais gardé pour moi. Est-ce que cela aurait modifié notre destin ? Je ne pense pas. Leur organisation était trop bien cachée. Ils s’étaient infiltrés avec une facilité déconcertante. La belle vie sur Belgi avait endormi les Hommes. C’est mon aversion pour la robotique qui m’avait alerté. Une seule phrase prononcée maladroitement par un des leurs m’avait marqué.

 « Le dieu mécanique aura enfin son temps. »

 Cette secte avait vécu ses plus belles années au début de la colonisation de Belgi. Il est vrai que sans les systèmes robotiques, l’Homme n’aurait pas quitté la Terre. Mais eux allaient plus loin, trop loin. L’autonomie de leur création menaçait celle du vivant. Un terme brutal fut mis à leur existence et à leur création par les autorités sur Belgi. C’est que je crus avant de passer devant la soute d’une navette et de les entendre.

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