Chapitre 54. Trans-Dianoia

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Philippe faisait tout son possible pour rendre la vie légère et agréable mais plus les jours passaient et plus l’humeur d’Élaine basculait. De volubile et souriante qu’elle était, elle se murait dans des silences subits et inexpliqués. Fort heureusement la santé du bébé n’était aucunement impactée, cependant, Philippe s’inquiétait de ces sautes d’humeur qu’il ne savait comment maîtriser.

Les ondes de Sandra n’avaient aucun effet sur Élaine et les singeries de Vincent ne parvenaient pas à la dérider.

Il était temps de partir.

Vers l’inconnu.

Philippe commença à empaqueter leurs maigres affaires, des vêtements chauds, des couvertures, des aliments cryogénisés – technique efficace pour la conservation des aliments - une photo d’Élaine et de lui à l’époque de leur rencontre qui le projeta quelques années en arrière.

Une part de la vie d’Élaine lui était inconnue et il n’était pas assez intrusif pour assouvir sa curiosité, somme toute, assez passagère. Il se contentait du bonheur actuel, se gorgeant du présent sans tenter de bousculer l’avenir. Tout cela lui convenait et cette envie d’Élaine de partir et de tout quitter, le contrariait, bien qu’il se soit peu à peu adapté à l’idée.

Sandra lui avait, certes, évoqué Mars mais le voyage était improbable vu le contexte actuel et Philippe avait quelques scrupules à annoncer ce projet à tous.

Mais un incident facilita les choses.

Une nuit, un brouhaha provenant de l’extérieur et au-dessus de leur tête, réveilla Philippe. Les filles du gang, déjà debout et armes à la main, étaient accroupies, Vincent juste derrière elles.

Malgré le bruit, Élaine dormait profondément.

Vincent fit signe à Philippe de se tenir prêt. Tâtonnant, il saisit d’instinct le paquet qui était toujours au pied du lit et commença à réveiller Élaine.

Une explosion étouffée par l’épaisseur des murs se fit entendre. Philippe prit Élaine par les aisselles et la tira tant bien que mal vers le côté opposé où une porte pouvait les conduire jusqu’à la surface.

« Que se passe-t-il ? » demanda Élaine.

Philippe n’eut pas le temps de répondre, une série d’explosions souleva des filets de poussière.

Vincent cria à Philippe de s’en aller et tenant la main de sa femme, il l’entraîna à sa suite.

« Attends ! »

Élaine prit un objet dans le tiroir de sa commode puis suivit Philippe.

Malgré son ventre déjà bien rond, elle arrivait sans peine à le suivre. Philippe entendait son souffle derrière lui tandis qu’ils progressaient dans le long couloir.

Au bout de quelques minutes, il ouvrit avec précaution la grille qui le séparait de la rue et se tournant vers Élaine, lui dit « C’est bon, la voie est libre ».

Ils trouvèrent refuge dans un vieux café et déjà les bruits s’étaient considérablement atténués. Ils se sentaient en sécurité, une sécurité temporaire se dit-il. Philippe n’avait aucune idée sur l’auteur de cette visite musclée et ne savait pas plus ce qu’il devait faire.

C’est Élaine qui lui vint en aide.

« Je savais que cela me servirait un jour » dit-elle en soulevant en l’air la fameuse pierre noire. « Je ne sais juste pas comment elle fonctionne ».

« Dis-lui de la mettre sur son front » entendit Philippe dans son esprit.

« Euh… On vient de me dire que tu pourrais la poser sur le front ? »

Prestement, Élaine la positionna et la pierre sembla se coller sur la peau. Une lumière bleue s’anima et Élaine entendit « Allô ? »

Elle sursauta puis comprit que c’était un type de transmetteur-radio ou téléphone d’un autre genre.

« Oui, c’est exactement cela. Est-ce vous ? »

Élaine dit tout haut « Mais par quel prodige ? »

« Vous n’avez pas besoin de parler, il suffit de penser, le Trans-Dianoia, c’est ainsi qu’il s’appelle, capte les signaux et me les envoie. J’attendais un signe de votre part. Êtes-vous en sécurité ? »

« Oui » pensa Élaine.

« Bien, je savais qu’ils vous avaient repéré. Vous devez partir de cette zone d’influence »

« Je sais mais où ? »

« Un vaisseau vous attend, prêt à décoller sur Mars »

« Attendez, comment je le rejoins ? Et pourquoi en veulent-ils à nos vies ? »

« Pas à votre vie, à celle du bébé surtout. Restez où vous êtes, on vient vous chercher »

La lueur bleue s’éteignit puis la pierre se décrocha d’elle-même. Élaine la rattrapa et la mit dans sa poche.

Se tournant vers Philippe, Élaine lui raconta.

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