Chapitre 24. Alberto

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Alberto gisait dans le couloir de la rame du métro, une plaie sur sa cuisse droite et une autre plus grande sur le front ensanglantant son visage. A demi conscient, il entendait les cris des voyageurs sonnés et épouvantés. Il avait perdu l'équilibre, quand la rame s'est immobilisée très brutalement entre deux stations à temps pour éviter une collision frontale avec la rame du sens opposé ! Les pensées d'Alberto se bousculaient à mesure qu'il reprenait conscience, et vagabondaient au rythme de son épouvantable mal de crâne ?

- Ils ont besoin de moi ! Il faut que je les rejoigne ! Il faut ! Se répétait en boucle Alberto.

Petit à petit son esprit s'éclaircissait !

- Heureusement que cette rame est automatique, songeait-il, l'arrêt d'urgence a pu fonctionner sans intervention humaine. Qu'en est-il des autres rames ?

Les lumières étaient faibles dans le wagon, et clignotaient par intermittence. Péniblement il se leva, et s'extirpa du wagon en boitant, en même temps que les autres voyageurs. Il commença à déambuler sur l'accotement du boyau souterrain, vaguement éclairé par les balises murales, qui dispensaient leur lueurs jaunâtres tous les dix mètres. Son dernier message était clair. "Allez en direction du central électrique général de la RATP, en suivant le guide inclus. et accompagné du schéma d'utilisation".

Toutes les applications de contact, ainsi que toutes celles estampillées "Google" avaient disparu de son écran. Seul persistait celle qu'il avait téléchargé à son arrivée à Paris, pour sa visite touristique. Cette appli avait pris en charge presque toutes les fonctions habituelles de son téléphone, et elle communiquait avec lui régulièrement par SMS .

Il arriva trente minutes plus tard, à la station Odéon, ou deux rames de métro s'étaient, elles , télescopées, heureusement à faible vitesse. Les secouristes s’affairaient déjà au milieu d'une foule de voyageurs paniqués

Il poursuit son cheminement, toujours en boitant, choisissant les tunnels à chaque bifurcations, selon les conseils de son "guide".

Enfin il aperçut dans un renfoncement de la paroi, le central électrique qu'il recherchait, et son levier de sécurité.

Il l'abaissa, comme demandé par son appli, d'un seul geste. Cela faisait la quatrième fois qu'il exécutait ce geste précis !

Brutalement toutes les balises s’éteignirent, et Alberto perçut une grande clameur parmi les voyageurs piégés dans l’obscurité totale d'une station proche. Il alluma la lampe de son téléphone et poursuit son chemin, pris le tunnel de gauche en direction de la station "Notre Dame".

C'était la phase "trois" d'un plan qu'il ne connaissait pas, mais que ses voix intérieures lui sommaient de suivent !

Alberto continua d'arpenter l'accotement du souterrain pendant de longues minutes. Plusieurs fois il faillit tomber sur les rails. Il rencontra plusieurs rames de métro stoppées, vides, celles-ci. Quelques voyageurs, errant sur l'accotement, privés de lumière, décidèrent de le suivre. Au bout de vingt minutes, ils étaient une trentaine, mais Alberto ne s'en préoccupait pas, toujours concentré sur son plan.

Sa LED commençait à faiblir, mais d'autres voyageurs avait pris le relai, avec leur téléphone.

A l'approche de la station "Notre Dame", le groupe se figea en entendant,, un vacarme épouvantable, strident, associé à des crissements, puis un énorme froissement de tôle.

En vue de la station, et malgré l'obscurité, la vision était cauchemardesque! Des gerbes d'étincelles éclairaient trois rames qui venaient littéralement de s'empiler les unes sur les autres, ! Le crissement intolérable s'arrêta et se mua en des cris de douleurs.

Mais Alberto, sans un regard traversa, la station, prit la sortie « St Michel- Notre Dame", monta à pieds les marches de l'escalier roulant à l'arrêt, et sortit de la bouche de métro. Une toute autre vision l'attendait : toutes les voitures de la voie sur berge étaient arrêtés dans un bouchon inextricable. Alberto comprit rapidement pourquoi. Les feux de carrefour étaient tous éteints.

- Ils ont besoin de moi! Il le faut !

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