15ème jour

4 minutes de lecture

15ème jours que je suis à la maison. Soit, la moitié d'un mois déjà écoulé.

 Au début, j'avais perdu la notion du temps et avais l'impression d'avoir passé 1 siècle enfermée au bout de 3 jours seulement. Maintenant, je n'ai toujours pas retrouvé la notion du temps mais je n'ai aucune perception de son écoulement. Je sais seulement que je fais une grasse matinée forcée. Je me réveille dans les alentours de 7H, parfois 6H quand les premiers levés font trop de bruit. Je me tourne et me tourne dans le lit. Je sais que je n'ai aucune obligation telle que l'école pour me tirer de mon pieux, alors je laisse la paresse me ficeler au lit. Puis, maman nous force à nous lever vers 8H, au plus tard 9H quand elle ne fait rien. Je prends un petit déj avec grand maximum 6 sao; les chiens ont déjà été nourris par l'une de mes petites sœurs. Je m'impose cette limite moi-même. Lorsqu'il s'agit de nourriture, je conte paire. Puis, je tourne et tourne le reste de la matinée. Pas longtemps. Vers 10H30, au plus tard 11H, on commence la cuisine. Avec ça, tous les jours me semblent être des Dimanches. On mange vers 12H30 - 13H. À 14H les tables sont débarrassées et chacun est dans son coin, la plus part du temps dans sa chambre. On s'occupe. À 17H - 16H, c'est le goûté de fin de journée. Encore un milo et 4 à 6 sao. Parfois rien quand je me sens patraque. La nuit tombe. Entre temps, on a nourrit les chiens. À l'approche de 20H, on réchauffe les restants et on fait cuire quelque chose de supplémentaire à manger pour compléter. 21H30~22H, retour dans les chambres. Certains se couchent déjà, d'autre commencent un filme devant lequel ils s'endorment. Moi je vais tourner un peu sur Wattpad et Scribay, regarder mes notifications, noter mes pensées, coucher mon imagination et surtout trouver une fenêtre vers l'extérieur et le monde. Puis, je lis un peu les publications récentes sur Japanread. Je ne regarde pas les nouvelles. Je ne veux pas passer mes journées dans le négatisme, toujours écouter les mauvaises nouvelles et les mensonges des politiciens nuit à la santé. Maman suit les journal sur le virus qui nous assiège et fait un topos. Elle trie et résume, ne transmettant que l'essentiel et le pertinent. Beaucoup de mots pour un message si court ceux qui passent à la télé ont de la salive à gaspiller.

Je me couche après Minuit. Et la cassette se rembobine. Cette routine m'empoisonne plus qu'elle m'emprisonne.


 Aujourd'hui, première sortie depuis 15 jours. Alléluïa! Je me suis sentie comme une enfant qui partait... je ne sais pas où. J'étais juste joyeuse. Ça m'a fait bizarre au début. Mais l'émoi s'est vite usé. La ville est restée la même en mon absence. Elle n'a pas changé. Il y avait cependant vachement moins de monde dans les rues et dans les bâtiments. Ça, ça m'a fait plaisir, moi qui n'aime pas trop la foule dans les espaces restreints.

On a été à l'As de Trefle avec maman aujourd'hui, prendre 1 rame de papiers, des cartouches d'encre et un notebook. La première fois de ma vie que ce lieu est aussi calme! J'ai remercié le ciel. Cet endroit est toujours bien plus bruyant que moi. Je suis déjà insupportable, mais alors ici c'est l'enfer. J'étais contente, au milieu de tous ces visages gris et épuisés par la peur du virus. La peur ou l'inquiétude, à force ça devient la même chose. En faisant la file, je me suis approchée du client de devant pour pouvoir voir les crayons de papier exposés pour la vente. Maman m'a dit :

" Attention! C'est un mètre de distance entre chaque personnes. Sinon, tu risque d'attraper le coronavirus. "

Qu'est-ce que j'en avais à cirer. J'étais dans une librairie! Depuis si longtemps! Et il y avait des crayons de papier devant moi !!!!

Je me suis baissée pour mieux voir et j'ai répondue de ma voix résonnant très haut dans ce lieux religieusement silencieux :

" Oh c'est bon. De toute façon on va tous crever un jour ou l'autre. Alors que j'attrape le cornavirus ou non qu'est-ce qu'on en a à cirer. "

Je n'ai pas fait attention sur le coup. Maintenant que j'y repense je le vois. Le client devant moi à sursauter, et avant même que je ne réponde il s'était éloigné. Je lève les yeux au ciel derrière mon écran.

L'économie est en chute libre. Mac Donald, Apple et d'autres entreprises sont en faillites. Partout dans le monde, la crise économique se lève doucement mais surement telle la rumeur d'une tempête en approche ( ce qui me fait penser à ceci, je ne sais plus où je l'ai lu, "La mort dit au chevalier, méfis toi de la tempête. Le chevalier répond, je suis la tempête. ") . 500 ou 509 morts en France ( je ne me rappel plus du chiffre exacte). Sur les 17 ( ou 16) contaminés en Nouvelle-Calédonie, il y en a 1 en réanimation et 1 qui a guéri du Covid19. On en est fière. Espérons qu'il ne rechute pas, c'est là déjà un espoir pour nous.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 2 versions.

Vous aimez lire Raelka ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0