4ème jour

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Dimanche 22 Mars 2020

Coronavirus... Rien que d'écrire ce mot, ça m'énerve. Ça fait même pas 1 semaine que je suis enfermée chez moi que je ne supporte déjà plus. Au moins, je saurais que je ne suis pas faite pour l'enfermement.

J'ai toujours eu un sale caractère, je l'avoue. J'ai toujours était chiante, j'assume. J'ai toujours était prompte à la colère, c'est vrai. Il est facile de faire monter ma tension, ce n'est un secret pour personne.

Je déteeeeeeeeeeeeeeste ce confinement!!!! Comme tout le monde je suppose. Et pourtant, il faut faire avec. Jusqu'à présent, voir mes amis, discuter avec eux, me permettait de me calmer. De museler ces facettes peu reluisantes de ma personnalité. Je pensais avoir un bon contrôle sur moi en publique. Et bien il faut croire que j'avais tort. J'ai beau tenter, y prétendre, avoir 20 ans de vie derrière moi... je reste immature et incapable de me contrôler. C'est une chose que ces 4 jours m'auront appris.

Suite au '"point de presse" important annonçant des changements dans les mesures prises pour cette période obscure, je me suis dépêchée sur mon ordinateur. Me connectant sur un réseau social me permettant de rester en contact avec mes amis et mes camarades (messenger), j'ai tapé frénétiquement. Une discussion s'est engagée. Un peu désordonnée, avec beaucoup de fautes de mon côté. Trahissant la frénésie avec laquelle mes doigts pianotaient sur le clavier déjà marqué par leurs passages. Les habituels smiley, que j'utilise sans me priver en abondance, disparus. Signe à la fois de mon empressement et de la tension proche d'un début de colère qui m'habitent.

La discussion devait être sur le ton amusé pour tous. C'est aussi comme ça que je le ressentais. Certes, il est rare que je ne mette pas de smiley, c'est devenu ma marque ces visages jaunes, mais là je n'avais pas de temps à y consacrer. Je n'ai pas remarqué, j'ai pas fait attention. Je ne me connais pas totalement.

Tout avait commencé pour moi sur un ton rieur. Mais très vite ça a glissé doucement. La tension qui m'habite depuis 4 jours a commencé à écrire à ma place. Pour moi c'était toujours sur un ton léger que je disais les choses. Mi-sérieux mi-rieur. D'autre l'ont pris sur un ton énervé. On a cru que je jouais un jeu. Que je voulais me donner des grands airs. Est-ce parce qu'ils sont comme moi sur les nerfs ? Est-ce parce que je n'ai pas mis mon habituel smiley ? celui qui rit à en pleurer. Ou est-ce que cette personne a mal compris ? que moi-même j'ais mal choisis mes mots à plusieurs endroits laissant un quiproquo s'installer ?

Je ne veux rien prouver. Je ne veux pas jouer à un jeu. Je ne veux que partager mon état d'esprit. Je pensais que depuis ces (bientôt) 3 ans, on se connaissait déjà assez bien pour qu'ils sachent quelle genre de personne je suis. J'avais oublié, qu'à toujours faire le clown en publique, à toujours sourire et à toujours laisser croire que je ne prends jamais rien au sérieux, on finit par ne pas me reconnaître quand je parle sans filtre. Il est le quiproquo. Je le comprend maintenant. Je me suis montrée bien trop sérieuse, bien trop direct, bien trop moi-même.

Et c'est parti en dispute. Moi-même, je n'ais pas compris quand tout à coup ça a changé. J'ai été prise au dépourvu. Maintenant encore, derrière mon écran, je me demande quand ça a dérapé. Comment. Où est l'erreur, le problème. Et je ne trouve toujours pas. J'ai tenté d'expliquer là où je pensait être le nœud du problème. Sans succès.

Je ne devrais pas être autant affectée. C'est vrai, tout le monde a l'habitude que je prenne les choses à la légère. Ce qui est faux. Je prends les relations sociales bien plus au sérieux que tout. Je décortique toutes les discussions, tous les signaux. Je repasse tout en boucle dans ma tête. J'analyse sous différents angles. Et je cogite, et je cogite et je cogite. Sans m'arrêter. Ajoutant à cela ma sensibilité que je cache aussi, du à un passé d'enfant martyrisé et affreusement timide. Même si je ne dis rien, même si ça ne devrait pas me faire trop d'effet... En vérité j'en suis bien plus blessée que ce que je laisse paraître.

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