33. Cartes sur table

14 minutes de lecture

Albane

J’arrive pour ma prise de service avec quelques minutes d’avance, comme souvent. Même si je ne suis pas du matin, arriver en retard est inconcevable pour moi, très irrespectueux au passage. Après avoir déposé mes affaires dans le bureau, je passe à la cuisine principale pour préparer les cafetières et tout le nécessaire pour le petit-déjeuner des résidents. J’aime bien travailler le matin, ça me rassure de voir que je ne suis pas la seule à ne pas être adepte du réveil qui sonne bien trop tôt.

- Bonjour ma petite Albane !

Je sursaute, surprise par la voix de Léopold que je n’ai pas entendu arriver. Toujours bien apprêté, il me sourit et me gratifie d’un baise-main, comme à son habitude.

- Pardon, je ne voulais pas te faire peur. Comment vas-tu ?

- Ce n’est rien, j’ai l’habitude, le matin ça arrive souvent, ris-je. Bonjour à vous, Léopold. Je vais bien, pour un matin, et vous ?

- Hum… J’ai eu du mal à m’endormir. C’était bruyant ici la nuit dernière.

- Ah bon ? dis-je en versant deux tasses de café avant de lui en tendre une.

- Oui… Je ne suis pas du genre à venir cafter, mais… Enfin… Je m’inquiète un peu, Albane.

- A quel sujet, Léopold ? Qu’est-ce qu’il s’est passé hier soir ?

Je l’invite à s’asseoir à une table avec moi, en attendant son épouse qui, comme toujours, prend le temps de se préparer avant de descendre pour le petit-déjeuner. Voir Léopold aussi peu à l’aise me fait bizarre, il est plutôt du genre expressif et jovial d’ordinaire.

- J’ai surpris des garçons… Ils jouaient aux cartes dans l’une des chambres pas loin de la nôtre.

- Je vois… Le veilleur de nuit n’est pas intervenu ? Il ne m’a rien dit lorsque je l’ai croisé tout à l’heure.

- Non, y en avait un qui faisait le guet et rentrait dans la chambre au passage de Marco. Ils étaient bien organisés et… Enfin, ce n’est pas la première fois qu’ils font ça.

- Vous auriez dû nous en parler, Léopold.

- Je te l’ai dit Albane, je ne suis pas du genre à venir balancer les gens. Ils font bien ce qu’ils veulent, c’est leur problème. Je ne veux pas de représailles, j’ai envie de vivre mes dernières semaines ici tranquillement.

- Soit… Mais vous n’étiez pas tranquille, hier soir. Vous auriez dû en parler à Marco.

- J’ai préféré y aller moi-même… Pour leur demander de baisser d’un ton. Mieux vaut ça, ça évite bien des problèmes.

- D’accord… Où voulez-vous en venir, Léopold, puisque vous ne comptez pas me donner de noms, apparemment.

- En fait… Je me suis rendu compte qu’ils pariaient de l’argent, Albane. Ils ne jouaient pas simplement pour le plaisir des cartes, tu vois ? Et… Il y avait de l’alcool aussi.

- Oh… C’est pas vrai ! bougonné-je.

Léopold regarde autour de lui comme s’il était dans un film d’espionnage et un mauvais pressentiment prend naissance au creux de mon estomac. Où veut-il en venir, au juste ?

- Si je vous en parle c’est parce que… Enfin…, hésite-t-il.

- Mais parlez, bon sang, Léopold ! Quoi ?

- Je voudrais pas qu’il ait des problèmes, je l’aime bien ce p’tit, je m’inquiète pour lui. Il m’a dit qu’il avait déjà eu des problèmes avec ça…

Il me faut un quart de seconde pour tilter, et je pense que Léopold s’en rend compte à mon visage. Mi horrifiée, mi en colère, je dois faire une tête terrible.

- Julien….? demandé-je à mi-voix.

- Oui… C’est pas un mauvais garçon, il s’est fait embarquer je suis sûr, et ça m’embêterait que ça remonte au-dessus… Peut-être que tu peux régler ça de ton côté, Albane, je sais qu’il t’écoute, toi...

Heu… Une fois sur deux ou trois, sans doute. Même si cela va mieux en ce moment. Bon sang, qu’est-ce qui lui a pris de repartir dans ses travers ? Les jeux d’argent et l’alcool sont formellement interdits au centre, je devrais en référer immédiatement à mon supérieur. Sauf qu’il va arriver des bricoles à Julien si j’avertis Nicolas… J’ai bien envie d’aller le voir au saut du lit et de lui mettre les points sur les “i”. Comment peut-il craquer maintenant, alors qu’il a du boulot, un toit et que cela se passe mieux ici ? Passé le choc, c’est la colère qui me parasite et je meurs d’envie d’aller le secouer avant qu’il ne parte travailler à la libraire. S’il est en état. Est-ce qu’il a bu, hier soir ? Je me rappelle qu’il a dit ne pas boire d’alcool, lorsque nous avons déjeuné ensemble au restaurant italien le midi de Noël… Bon sang, mais qu’est-ce qu’il fout ?!

- Albane ?

- Oui ? Pardon, Léopold, je...

- Tu ne sais pas quoi faire, hein ? Je commence à bien te connaître, ma petite demoiselle. Je sais que ce à quoi tu penses, c’est le protéger lui, plutôt que de faire ce que tu devrais faire…

- Peut-être qu’aller avertir Nicolas, c’est faire ce qu’il faut pour le protéger, Léopold, soupiré-je.

- Hum…

- Quoi ?

- Rien, rien… Il est paumé le p’tit, je m’inquiète un peu pour lui. C’est un bon gamin, il fait ce qu’il peut pour ses enfants.

- Je sais bien, croyez-moi… Mais c’est aussi une sacrée tête de mule.

Je pose ma main sur ma bouche en me morigénant d’être si peu professionnelle. Une fois encore, quand il s’agit de Julien, je suis incapable de faire la part des choses. Léopold rit et me fait un clin d'œil.

- Je ferai comme si je n’avais rien entendu mais, entre nous, tu as bien raison. Dans le genre borné, il se place en haut de la liste.

- Désolée, je vous promets que je ne parle pas comme ça de vous devant d’autres résidents !

- Crois-moi, Albane, s’il y a une personne que je sais n’avoir aucune méchanceté en elle, c’est bien toi.

Il a tort, il m’arrive parfois de penser avec méchanceté, mais je me garde bien de le lui dire.

- Merci, Léopold. Dites-moi, qu’a fait Julien quand il vous a vu ?

- Eh bien, il a récupéré son argent et est sorti sans m’adresser la parole. Il avait l’air plutôt honteux, pour être honnête.

J’acquiesce en soupirant. Au moins, il regrette ce qu’il a fait, c’est déjà ça. Je ne sais pas si cela suffira, mais quelque chose me dit que, de mon côté, je vais devoir ravaler ma colère et le prendre avec des pincettes. Papa Ours va se sentir mal à l’aise, honteux, en position de faiblesse, et il n’est jamais plus dangereux que dans ces moments-là.

- Je vous remercie de m’en avoir parlé, vraiment… Je vais aller le voir.

- Ne sois pas trop sévère avec lui, hein ? Tu peux être terrible, parfois, sourit-il.

- Terrible, moi ? Oh, Léopold, je suis un ange ! ris-je.

Il me fait un clin d'œil alors que je me lève pour quitter le réfectoire. C’est parti… On dirait que ma décision est déjà prise, au final, et que mon professionnalisme est parti au placard. Est-ce que je l’aurais fait pour un autre résident ? Peut-être, oui… J’ai tendance à être un peu naïve, ou optimiste, c’est selon… J’aime croire que les gens peuvent se tromper et se reprendre, sans avoir à passer par un avertissement, ou pire…

Je me rends dans le bureau pour récupérer mon manteau rapidement, et découvre Jamila, assise devant l’ordinateur.

- Salut, Jamila. Tu vas bien ?

- Ça va, oui, et toi ?

- Hum… Oui. Je vais passer au bâtiment des familles, j’ai un papier à faire signer à Monsieur Perret avant qu’il ne parte travailler, je reviens.

- D’accord.

Je récupère le document en question dans mon casier et enfile mon manteau avant de me diriger vers le bâtiment voisin. Je monte les marches deux à deux sans vraiment savoir ce que je vais bien pouvoir lui dire. Concrètement, j’ai peur de réagir un peu trop à l’émotion, plutôt que d’être réfléchie et d’appréhender les choses dans le bon sens. Je prends quelques secondes pour tenter de me calmer en arrivant devant sa porte et frappe quelques coups, un peu plus brutalement que d’habitude. Ça commence bien. Ce à quoi je ne m’attendais pas, c’est qu’il ouvre en serviette de bain, torse nu, les cheveux encore dégoulinants d’eau.

- Oh, bonjour Albane.

Il sourit. Ce petit con sourit comme si de rien n’était… Et moi je suis des yeux le chemin d’une goutte d’eau qui vient de tomber sur son épaule et descend jusqu’à venir s’écraser sur le rebord de sa serviette, basse sur ses hanches. Nom de… Je me secoue et lui lance un regard que je veux sévère, histoire qu’il comprenne que même s’il vient de me griller en train de le mater, il y a des choses sérieuses dont nous devons discuter.

- Vous avez quelques minutes, Monsieur Perret ?

- Euh oui… Je vais bientôt partir pour le travail. Tu sais que je suis passé à temps plein à la librairie ?

- Ah oui ? Félicitations alors, dis-je plus froidement que je ne l’aurais voulu. Vous allez pouvoir arrêter les conneries comme ça.

- Pourquoi tu me parles comme ça ? dit-il tout à coup suspicieux et sur la défensive.

Je hausse un sourcil et me glisse entre lui et la porte pour entrer dans son studio. Pas de commentaire sur notre proximité, sur l’odeur de son gel douche, je reste focus alors qu’il referme la porte derrière moi en soupirant. Pour le contrôle de mes émotions, on repassera, je suis énervée et cela se sent.

- Je suis au courant pour hier soir… Et les autres soirs, peut-être... Y en a eu d’autres, non ?

- De quoi tu parles, Albane ? Il s’est passé quoi selon toi hier soir ? répond-il sans croiser mon regard.

- Me prends pas pour une imbécile, Julien. Tu crois quoi, qu’on ne découvre jamais ce genre de trucs peut-être ?!

Il me regarde l’air un peu hagard. Je sens qu’il est très mal à l’aise, ce qui montre qu’il s’en veut. C’est déjà ça… Mais comment a-t-il pu faire ça ?

- On n’a rien fait de mal, Albane…

- Rien fait de mal ? m’agacé-je. Rien fait de mal, sérieusement ? Non, y a rien de mal à transgresser un règlement, rien de mal à parier de l’argent, rien de mal à picoler alors que tes gosses dorment sans surveillance, t’as raison ! Bon sang, Julien, merde !

Je tourne en rond dans cette petite pièce qui me semble vraiment très étouffante ce matin. Je me découvre un peu violente alors que mon envie de le secouer est exacerbée par le fait qu’il n’ose même pas me regarder dans les yeux.

- J’ai pas picolé, je te jure... dit-il d’une toute petite voix en allant s’asseoir sur son lit.

- Qu’est-ce qui t’a pris, sérieusement ? Je peux savoir ce qui t’est passé par la tête pour en venir à replonger alors que tu bosses, que tu es au chaud, que tu reprends du poil de la bête ? Tu m’expliques ? Où est-ce que j’ai merdé pour que tu replonges comme ça ?!

- Ce n’est pas toi Albane, soupire-t-il… C’est moi qui déconne… Je n’ai même pas d’excuse… Mais, ce n’est pas régulier, je te promets. Pour moi, c’était la première fois… J’ai pas su résister.

- Peu importe si c’était la première fois, c’est la fois de trop déjà ! Pourquoi ? Pourquoi à un moment tu t’es dit que c’était l’idée du siècle d’aller perdre ton salaire aux jeux, dis-moi ? A quel moment ça t’a paru plus important que de rester ici auprès des petits, hein ?

- C’est plus compliqué que ça, Albane… Assieds-toi. Tu me donnes le tournis à déambuler comme ça dans toute la pièce. Je veux bien essayer de t’expliquer, mais, s’il te plaît, ne le dis pas à Nicolas… Si je perds ma place maintenant, je suis dans la merde…

- Parce que tu crois que là, moi, je ne suis pas dans la merde ? Tu peux perdre ta place si je lui dis, moi je peux perdre la mienne si je me tais ! Alors excuse-moi d’être un peu sur les nerfs !

Je souffle un bon coup pour tenter de me calmer… Bien que cela ne fonctionne pas vraiment, je vais m’asseoir à ses côtés.

- Tu vas faire mieux qu’essayer de m’expliquer, tu VAS m’expliquer. J’ai besoin de savoir, besoin de comprendre, là. Sans ça, jamais je ne pourrai plaider ta cause correctement s’il le faut. Pourquoi t’as craqué ? Pourquoi t’as pas réussi à dire non, cette fois ?

- Je ne sais pas pourquoi je ne peux pas dire non. Je suis faible à ce sujet… Et je me suis dit que ce n’était qu’un jeu… Enfin, non, je savais que je devais pas. J’ai même eu ta petite voix dans ma tête qui me disait que je faisais une bêtise… Tu sais que tu as réussi à me mettre ta voix dans la tête ?

- Pas suffisamment apparemment, bon sang, marmonné-je. Je ne comprends pas pourquoi, à partir du moment où tu sais que c’est une connerie, tu y vas quand même. C’est fou ça !

- Ben, le jeu me rend fou, Albane. C’est à cause de ça que j’ai plongé la première fois. C’est… Je ne sais pas comment dire… Là, Mohamed et Jeannot, tu sais, deux gars du bâtiment principal ? Eh bien, je les ai entendus il y a quelques temps parler de leurs soirées poker. Et là, mon cerveau s’est bloqué. J’ai tout fait pour ne pas donner suite, mais je n’ai pas réussi. Je ne pensais qu’à la possibilité d’aligner des cartes, d’améliorer mon jeu en tirant de nouvelles cartes… À l'adrénaline… Au bluff... Et hier soir, je ne sais pas ce qui m’a pris. Je pensais à toi. Je me disais que jamais rien ne se passerait entre nous et… Je ne sais pas si j’ai raison de te dire ça, mais au point où j’en suis… J’étais tellement désespéré que j’ai volontairement débranché mon cerveau. Et je les ai rejoints… Sans penser au lendemain. Pour oublier tout le reste… Comme quand ma femme m’a quitté… Tu comprends ?

- Je… Pourquoi tu ne m’en as pas parlé ? demandé-je plus doucement, déstabilisée par ses confidences. Pourquoi tu ne m’as pas dit que tu repensais à jouer ? On est censé fonctionner à deux toi et moi, Julien, tu aurais dû me dire que c’était difficile, que…

- Mais c’est ça le problème ! Nous deux, ça ne pourra jamais fonctionner, me coupe-t-il. Tu ne vois pas que ça me mine ? Que j’essaie de passer à autre chose, mais que je n’y arrive pas ?

Donc, c’est ma faute ? Si j’étais restée professionnelle, si je n’avais pas franchi la limite, Julien n’en serait pas là. Comment se sortir de tout ça ? Comment l’aider alors qu’apparemment je suis la cause de ses soucis ? Voilà quelque chose qu’on n’apprend pas en formation. Le coup de poker me semble être le plus envisageable à l’heure actuelle, et il n’a absolument rien de professionnel. Mais bon, il lui faut une motivation, non ?

- Nous deux, ça fonctionnera quand tu sortiras d’ici, quand ce sera possible. Alors arrête tes conneries et bouge-toi, j’ai pas envie de devoir attendre le troisième âge.

- Ben là, si tu fais ton rapport, je vais vite sortir d’ici… C’est sûr… Vous allez me remettre à la rue… Et vous auriez raison, en plus… J’ai été trop con ! Si tu savais comme je m’en veux, Albane… Mais comment faire pour résister à la tentation ? Une fois que c’est dans ma tête, ça n’en sort plus…

Il s’arrête un instant puis me regarde, une nouvelle lueur dans les yeux.

- Nous, ça fonctionnera ? C’est bien ce que tu as dit ?

- J’ai dit ça, moi ? ris-je. Je ne sais plus, peut-être oui.

- Tu sais, Albane, je ne sais pas si c’est possible, un “nous”. Mais tu me redonnes un peu d’espoir là… Et tant pis pour les conséquences d’hier. Je saurai rebondir de toute façon… Je l’ai toujours fait… Qui t’a parlé au fait ?

- Une personne qui s’inquiète pour toi au moins autant que moi…

- Ah… Léopold… Il a eu raison de parler… Je risque gros, mais au moins, ça va me forcer à arrêter mes conneries…

J’attrape sa main et la serre dans la mienne. J’aimerais tellement pouvoir faire plus, mais il a besoin de temps pour se reconstruire, et je sais qu’il est encore trop fragile pour que ça aille vite. Julien a été malmené par la vie, abîmé, le chemin va être long et je ne doute pas qu’il y aura des rechutes.

- Tu vas faire quoi, Albane ? En parler à Nicolas ? Tu peux, tu sais… Je ne veux pas que tu perdes ton job à cause de moi… J’assumerai. Et Nicolas me connait bien, peut-être qu’il me pardonnera ?

- Ah ! Je savais que vous vous connaissiez putain, j’en étais sûre ! Tu me raconteras d’où, je veux tout savoir. Pour l’instant, tu vas appeler à la librairie et expliquer à Victorine que tu feras des heures supplémentaires mais que ton insupportable éducatrice t’oblige à rester pour je ne sais quoi. Et on va aller voir Nicolas tous les deux. Faute avouée, à moitié pardonnée, non ?

- Euh… Je peux pas venir voir Nicolas cet après-midi plutôt ? Victorine a besoin de moi, et je ne veux pas la laisser tomber, elle aussi… Mon éducatrice insupportable peut négocier un délai avec son chef ?

Je soupire en réfléchissant. Une demi-journée, ce n’est pas grand chose… J’ai juste à éviter de croiser Nicolas pour ne pas me mettre en porte-à-faux.

- Très bien… Mais c’est la première chose que tu fais en revenant. Si je croise Nicolas, je devrais lui mentir, et je suis une piètre menteuse, donc ça sortira tout seul.

- Si Léopold ne parle pas, il n’en saura rien. Tu ne m’en veux pas trop pour hier soir Albane ? J’ai quand même bien déconné…

Mue par une envie irrépressible, je glisse ma main sur sa nuque et la lui caresse.

- Promets-moi que la prochaine fois qu’une envie te prend, peu importe le jour, peu importe l’heure, tu m’appelleras.

- Il faudra que tu me donnes ton numéro personnel, alors, dit-il en prenant un air malicieux. Je veux être sûr de pouvoir te joindre à tout moment… Sinon, je ne pourrai pas tenir ma promesse.

Il ne perd pas le Nord, Monsieur Perret ! Il essaie de récupérer mon numéro ! Je soupire théâtralement, comme si je me résignais à faire quelque chose qui ne me plaît pas du tout.

- Très bien, il semblerait qu’on ait un deal… Je te l’enverrai, si tu es sage. Maintenant, au boulot !

Je me lève et prends le temps de l’embrasser sur la joue, au coin des lèvres. Mon self-control est de retour, parce que même si je crève d’envie d’écraser mes lèvres sur les siennes, je me retiens, et dépose ensuite un baiser sur son front avant de me redresser et de reculer de quelques pas. Faudrait pas tenter le diable non plus.

- Vous allez être en retard, Monsieur Perret.

Il regarde l’heure sur le radio réveil et pousse un juron avant de se lever rapidement, faisant ainsi tomber la serviette qu’il avait passée sur ses hanches. Et c’est la vision de ses jolies fesses musclées qui s’offre alors à moi. Et le coquin ne fait rien pour se cacher, courant en riant vers la salle de bains. Son rire appelle le mien et je regagne la porte.

- Vous commencez très mal Monsieur Perret, ceci n’a rien de sage !

Self-control… Je sors de cette chambre, même si tout ce dont j’ai envie, c’est le rejoindre dans cette salle de bain et le faire arriver encore plus en retard.

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