21. Le charme de Santa Claus

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Albane

J’observe les résidents, attablés et souriants, et mon cœur est gonflé d’amour. A défaut de passer Noël avec mes proches, j’ai au moins la chance de vivre ce genre de moments et je n’échangerais ma place pour rien au monde. Asma est ravissante et semble totalement épanouie, Irina me sourit dès que nos regards se croisent et je pense qu’elle apprécie de se faire draguer par un charmant quadragénaire arrivé il y a quelques semaines. Les enfants ne sont pas restés bien longtemps à table et profitent de la piste de danse, s’amusant, riant ensemble. Nicolas assure avec la musique.

Non, je n’évite pas volontairement le sujet de Julien. Loin de moi cette idée. Julien, dont je croise le regard fréquemment. Julien qui, si je n’ai pas perdu toute capacité d’observation, me dévore littéralement des yeux depuis qu’il m’a aperçue. Julien, engoncé dans un pantalon plutôt bien ajusté, qui me fait de l'œil lorsqu’il a le malheur de glisser ses mains dans les poches. Julien qui a enlevé sa jolie veste en velour noir pour me laisser tout le loisir d’observer ses épaules moulées dans une ravissante chemise blanche dont il a remonté les manches. Vous l’aurez remarqué, je n’ai plus aucun problème à dire Julien. Puisque de toute façon, je n’ai que lui et sa belle gueule d’Ours de plus en plus sympathique en tête. Entre le déjeuner en tête à tête ce midi et ces regards insistants ce soir, j’ai l’impression de n’être plus que lave en fusion. La couleur rouge de ma robe convient d’ailleurs très bien à la situation. Je suis comme le tissu secoué au nez du taureau, et j’ai très envie que le taureau m’attrape…

Honnêtement, j’ai hésité avec cette robe. Mais, hormis ce soir, je ne vois pas d’autre occasion de la porter. J’ai craqué dessus à la friperie, je l’ai achetée sans réfléchir, mais elle est un peu trop tape à l'œil à mon goût. J’ai l’impression d’aguicher toutes les hormones masculines de la pièce avec cette couleur. D’un autre côté, voir le désir presque clairement affiché dans les beaux yeux de Julien me fait me dire que, si je joue avec le feu, j’ai au moins la satisfaction de ne pas le laisser indifférent, et ce malgré les attaques régulières d’Asma. C’est bon pour la confiance en soi.

Je profite d’un temps mort entre le plat et le dessert pour accepter l’invitation à danser de Léopold. Un vieux slow d’Elvis Presley a débuté lorsque je pose mes mains sur ses épaules alors que les siennes viennent prendre place sur ma taille. Un sourire en coin, il commence à se balancer après avoir tiré la langue à sa femme.

- Marie-Thérèse va me faire une crise de jalousie, mais il fallait absolument que je danse avec la plus jolie femme de la soirée !

- Léopold, vous êtes un sacré dragueur, ris-je alors que je sens mes joues rougir.

- Croyez-moi, je ne suis pas le seul à le penser ici.

- J’en ai fait trop ? Je n’aurais jamais dû mettre cette robe, je le savais.

- Vous plaisantez ? Vous êtes ravissante Albane, arrêtez un peu.

Nous continuons à danser avant que Julien ne se plante à nos côtés, un sourire charmeur aux lèvres.

- Léopold, vous voulez bien libérer votre cavalière, j’aimerais danser avec ma référente.

- Si votre référente est d’accord, je vous la laisse. Ma femme vous remerciera sans aucun doute, sourit Léopold.

White Christmas par Sinatra résonne à présent dans tout le réfectoire, alors que Julien m’attrape par la taille et nous entraîne en rythme, ses mains qui posées sur mes reins pour mon plus grand plaisir.

- Vous êtes vraiment superbe, Albane, murmure-t-il à mon oreille.

Mon dieu… Son souffle chaud réveille mon épiderme déjà mis à mal par ses mains posées sur moi malgré le tissu.

- Votre robe donnerait presque envie de tirer sur le nœud sur votre ventre pour voir si elle ne s’ouvre pas comme un paquet cadeau.

- Monsieur Perret, voyons…

Cet homme a une capacité incroyable à me faire rougir. Et à rendre mon imagination très fertile. J’essaie de rester de marbre et me retiens de me coller contre lui alors que nous gardons une distance correcte. Oui, pas comme s’il y avait mes collègues, mon chef, et tous les résidents présents autour de nous.

- Excusez-moi, mais j’ai du mal à faire abstraction de votre présence ce soir. Vous resplendissez.

- Je clignote comme un feu rouge vous voulez dire ? ris-je.

- Un délicieux feu rouge alors.

Nous continuons à danser gentiment jusqu’à ce que la chanson se termine, en silence. Je n’ose pas le regarder dans les yeux de peur de m’y perdre.

- Merci pour cette danse.

- Merci à vous, Albane.

- Vous… Devriez inviter votre fille à danser, je suis sûre qu’elle apprécierait.

- Excellente idée, je vais y aller.

Julien me fait une révérence me tirant un sourire et part rejoindre Sophie, installée à table avec les fils d’Irina. Je me retrouve embarquée pour un nouveau slow avec un résident du bâtiment principal, qui m’avait promis l’an passé de m’inviter à nouveau s’il était encore là.

S’ensuit le service pour le dessert, de délicieuses bûches au chocolat et à la fraise, pour le plaisir de mes papilles. Je prends le temps de déguster une part une fois tout le monde servi et observe la salle avec tendresse. Je me sens bien ici, j’adore mon boulot et je n’en changerais pour rien au monde.

Je finis par me lever de table alors que certains commencent à débarrasser, et me dirige vers la table d’Asma et Julien. Evidemment, il fallait qu’ils se retrouvent ensemble. Non, je ne fais pas preuve de mauvaise foi, même si, au final, une bonne partie du bâtiment des familles se retrouve attablée ensemble. Bon, ok, peut-être un peu quand même, mais elle le colle de plus en plus et je ne peux contrôler mon agacement, aussi injustifié soit-il. Julien me voit arriver, normal me direz-vous avec ce rouge flamboyant, et m’observe faire le tour de la table. Je me plante derrière lui et me penche en posant mes mains sur ses épaules pour lui chuchoter à l’oreille. Je ne sais pas à quoi je joue, concrètement, si ce n’est à l’aguicher alors qu’il ne peut rien se passer. Je devrais me calmer, mais je n’y arrive pas. Je ne réfléchis à mes actes qu’une fois qu’ils sont faits.

- Je crois qu’il est l’heure pour le Père Noël d’entrer en scène.

- Je crois que le Père Noël va avoir besoin d’un petit lutin habillé de rouge car il n’a aucune idée d’où est son costume !

- Retrouvez-moi dans le bureau où vous avez décidé que vous seriez un vrai emmerdeur avec moi…

Je me redresse et lui fais un clin d'œil avant de me diriger vers la sortie du réfectoire. J’espère qu’il se souviendra où c’est, nous ne nous sommes vus qu’une fois dans ce bureau et il était sans doute trop occupé à faire la tête et à bougonner pour profiter de la visite. Je longe le couloir jusqu’à rejoindre la pièce dans laquelle sont entreposés les sacs de cadeaux ainsi que le magnifique costume bon marché du Père Noël. J’ai hâte de le voir dedans et j’ai bien peur qu’il reste sexy malgré le côté comique de l’habit rouge.

Patientant ce qui me semble être un temps infini, je finis par me hisser sur le rebord du bureau en bois et me retrouve, une fois encore, perdue dans mes pensées. Loin de moi l’idée de jouer l’ado énamourée, mais ce moment passé avec lui ce midi ne me sort pas de la tête et j’ai du mal à faire la part des choses. Sans la barrière entre l’éducatrice et le résident, l’homme face à moi m’a semblé d’autant plus intéressant, presque captivant, et je crève d’envie d’en apprendre davantage sur lui. Et quand je dis davantage, je ne parle pas uniquement de le découvrir sans fringues, bien que l’idée soit extrêmement tentante. Il faut vraiment que je me calme, parce que je vais sans doute le découvrir beaucoup moins vêtu dans quelques minutes, et j’ai les hormones déjà bien assez en folie comme ça.

- Albane ?

Julien passe la tête par la porte entrouverte et sourit en me voyant. Il entre et ferme la porte de cette pièce qui me semble immédiatement trop exiguë pour nous deux.

- J’ai eu peur que vous vous soyez perdu en route, Monsieur Perret, dis-je en souriant.

- Monsieur Perret ? Vous pouvez vraiment m’appeler Julien, Albane, vous savez ? Et puis, difficile de se perdre. Je vous ai suivie à l’odeur de votre parfum…

- Vraiment ? Il sent si fort que ça ?

Je ne peux m’empêcher de rire en attrapant le col de ma robe pour le sentir. Certes, il est plutôt fort à l’application, mais je ne le sens plus après quelques secondes pour ma part. Il me surprend alors en se penchant vers moi et en posant sa main sur le col, trop près de mon décolleté pour ne pas que mes hormones ne s’agitent.

- Laissez-moi vérifier, Albane. Ah oui ! Je confirme, c’est bien le parfum qui m’a guidé jusqu’à vous !

Il se redresse alors et s’éloigne un peu de moi. Déjà ? Ai-je envie de crier, mais je me retiens in extremis. Elle est là toute ma contradiction. A cet instant, je sais que je ne devrais pas, mais je le veux déjà trop. Ses contacts physiques, si brefs soient-ils, me font me sentir à nouveau vivante. Je retrouve un ‘moi’ endormi depuis bien trop longtemps. Je retrouve des sensations perdues, des envies endormies, des attentes que je n’avais plus.

- Où est donc ce costume ? Vous ne le cachez quand même pas sous cette jolie robe rouge ? Je me demande d’ailleurs si elle cache d’autres secrets…

- Je… Il est dans le sac, là-bas, sur la chaise derrière vous, balbutié-je stupidement.

Julien se retourne alors, le sourire en coin. Il se penche vers la chaise, m’offrant une superbe vue sur son fessier moulé dans son pantalon. Il se relève avec le costume dans une main et la fausse barbe dans l’autre. Si je joue avec le feu, lui ne fait pas mieux. Non mais, sérieusement, à quoi est-ce qu’il joue au juste ? Est-ce que son objectif c’est que je lui saute dessus ? Parce qu’il est en train de marquer des points… De très gros points même.

- Vous pensez que je le mets au-dessus de mes habits ou bien il faut que je me mette en sous-vêtements pour l’enfiler ?

- Heu… Faites comme vous le sentez… Je… Je vais vous laisser vous préparer.

Ça vaut mieux comme cela, non ? C’est sans doute la meilleure idée de la soirée. Pourtant, je reste assise sur le rebord de ce foutu bureau comme si j’y étais collée à la glue. Est-ce que j’ai envie de rater ce spectacle ? Absolument pas !

- Non, non, restez. Je vais avoir besoin de vous ! Il n’a vraiment pas l’air pratique à enfiler !

Il se penche alors pour enlever ses chaussures afin de pouvoir enfiler le costume. Je vois son regard se poser sur mes jambes sur lesquelles il doit avoir une vue imprenable ! Il rougit à son tour, ce qui me donne une folle envie de me jeter sur lui, mais je me contrôle et m’amuse de la situation en croisant les jambes, comme si de rien n’était. Je le vois déglutir et essayer de regarder ailleurs, mais il a l’air subjugué.

- Tout va bien, Julien ? demandé-je doucement, un sourire en coin.

S’il est capable de jouer, moi aussi, après tout. Ce n’est pas dans mes habitudes, mais il semblerait que Julien ait cet effet sur moi, à cet instant, et depuis quelque temps déjà. Celui de vouloir lui donner envie, de tester mes limites et les siennes, d’être à deux doigts de franchir l’infranchissable.

- Oui, oui, répond-il rapidement. Tout est parfait. Je me demande juste comment je vais faire pour supporter ce costume vu comment il fait chaud déjà ici…

- Chaud ? Vous voulez que j’ouvre la fenêtre, peut-être ?

- Pas sûr que ça change quoi que ce soit, marmonne-t-il dans sa barbe avant de me sourire. On peut essayer, oui… Comme vous voulez, en fait. Vous n’avez pas chaud, vous ?

Oh que si… Comme chaque fois que je suis en sa présence. C’en est épuisant. Mais c’est aussi extrêmement agréable. Presque aussi agréable que de me retrouver dans ses bras ce midi, dans ce magasin bondé où j’ai eu l’impression, durant ces quelques minutes où nous faisions la queue à la caisse, que rien ne pouvait m’arriver. Je hausse les épaules et descends du bureau pour me diriger vers la fenêtre, que j’entrouvre légèrement.

- On peut toujours essayer…

Il vient alors se coller tout contre moi, son costume à moitié enfilé sur ses jambes. Il se serre dans mon dos et me souffle à l’oreille :

- Avec vous, je suis prêt à tout essayer…

- Julien… soufflé-je, incapable de dire quoi que ce soit d’autre.

En une fraction de seconde, je ne suis plus que sensations et c’est réellement dérangeant. C’est comme si mon cerveau s’était déconnecté, que seul mon corps répondait. Mais comme il n’y a pas de cerveau qui commande, c’est au corps de l’homme contre moi qu’il obéit. Je frissonne en sentant son souffle dans mon cou, je me liquéfie littéralement alors même que l’on se touche à peine.

- Albane, je suis désolé de vous le dire, mais ce soir, je n’ai pas envie de résister. Vous êtes… Tu es si ravissante…

- C’est une très mauvaise idée, on le sait tous les deux.

Même si, apparemment, il en crève d’envie autant que moi. Je ne peux pas craquer, je ne dois pas craquer, pour moi comme pour lui. Il en va de son avenir autant que du mien. Seulement, je ne sais pas où trouver la force de résister quand tout mon corps ne demande que ça.

- C’est une très mauvaise idée, en effet, affirme-t-il sérieusement avant de poser ses lèvres dans mon cou pour y déposer un tendre baiser.

Je sens sa bouche sur ma peau et une décharge électrique me traverser. Je me raidis contre son torse et je ne peux plus résister. Je pense que, même si je le voulais, je ne pourrais pas m’échapper. En effet, en plus de la douce sensation que me procurent ses lèvres, je sens également l’agréable pression de ses larges mains sur mes hanches se renforcer. Je ne sais s’il m’y incite ou si je le fais de mon propre chef, mais je penche davantage la tête et le laisse picorer ma peau, retenant de justesse un gémissement de contentement.

- J’adore ce type de mauvaise idée, ajoute-t-il dans un murmure un peu rauque alors que je sens sa barbe frotter délicieusement contre ma nuque pendant qu’il dépose quelques tendres baisers à cet endroit qui me fait frissonner.

- J’ai bien peur que moi aussi…

Je ne devrais pas l’inciter à poursuivre, je ne devrais même pas le laisser faire, mais bon sang, comme c’est bon ! Est-il seulement possible d’arrêter ce genre de chose volontairement ? J’ai l’impression qu’une pluie de météores pourrait nous tomber sur la tête sans que je ne veuille mettre fin à cet instant sensuel. Sauf si peut-être il se décidait à passer à la vitesse supérieure. Ce qui serait une bien pire idée, encore. Pourtant, tout ce que je veux dans la seconde c’est sentir à nouveau ses lèvres sur les miennes. Et c’est ce qui me pousse à me retourner contre lui à cet instant, oubliant tout bon sens et toute rationalité pour glisser ma main sur sa nuque et attirer sa bouche contre la mienne. Julien s’en empare voracement, me serrant fort contre lui. Je sens sa langue qui s’introduit entre mes lèvres et vient jouer avec la mienne. Une de ses mains se pose sur ma cuisse et il la remonte lentement, très lentement vers mes fesses alors que l’autre glisse dans mon cou pour venir se saisir de ma nuque. J’ai l’impression de fondre contre lui et réponds à son baiser en profitant simplement de ce moment de pure félicité.

C’est à la fois tendre et empressé, doux et brusque, attendu et inespéré. C’est tout ce qu’il ne faut pas mais tout ce que je veux. Tout ce que je ne devrais pas mais tout ce qui me fait envie. C’est bon, c’est enivrant, et c’est insuffisant. Ma main libre glisse sous sa chemise et je savoure cette parcelle de peau en contact avec la mienne alors que je sens sa propre main remonter jusqu’à venir caresser la fine couche de dentelle qui recouvre l’objet de sa convoitise. Il me serre davantage contre lui et je ne peux que sentir son excitation pressée contre mon ventre. Je défaille, uniquement guidée par mes sens, mon envie, mon excitation. Je perds tout contrôle et bouge doucement contre lui alors que nos lèvres ne se quittent plus, que nos langues dansent ensemble, que sa bouche étouffe mes gémissements, la mienne ses grognements. Je suis avide de ce contact qui me fait envie depuis la seconde où nos lèvres se sont touchées pour la première fois dans son studio, cette fois où j’ai réussi à reprendre le contrôle, quand ce soir je crois ne pas en être capable. En ai-je seulement envie ?

Cette jolie petite bulle de sensualité explose en mille morceaux quand lui et moi entendons mon prénom lancé au loin dans le couloir. En une fraction de seconde, Julien et moi nous séparons et je ne sais plus où me mettre, quoi dire, quoi faire. Mon cerveau peine à se reconnecter alors que je réalise, en voyant le regard perdu de Papa Ours, qu’il va clairement être difficile de repartir sur des bases saines pour lui et moi après ce moment d’égarement aussi agréable que dramatique.

- Albane ????

- Merde, merde et merde. Habille-toi ! paniqué-je.

Je me secoue, m’obligeant à reprendre le contrôle de tout ce que je peux, c’est-à-dire pas grand-chose à cet instant. Vite, je l’aide à enfiler son costume. Il est tellement perdu et perturbé qu’il se laisse faire comme un gros nounours. Je lui zippe rapidement son costume et remets ma robe en place, comme je peux, pendant qu’il enfile sa barbe. Quand Nicolas ouvre la porte, je suis en train de lui redresser cette fausse barbe, laissant glisser mes doigts contre sa joue, inconsciente du danger, alors que nos regards, hagards, se sont retrouvés, enfiévrés et paniqués à la fois.

- Ah, vous êtes là ? Les enfants s’impatientent !

- Oui, Nicolas, je finis d’aider Julien à mettre son costume, et on arrive tout de suite pour les cadeaux !

Je reste volontairement cachée derrière Julien afin que mon chef ne découvre pas mes joues rosies, mes lèvres gonflées et sans doute même mes tétons dressés sous le fin tissu de ma robe. Je n’ai même pas osé regarder, mais vu comme le frottement de mon soutien-gorge me dérange et comme je sens ma poitrine tendue, je n’ai aucun doute sur cette possibilité qui, à cet instant, serait effectivement un signe de mon excitation. Julien a de la chance de pouvoir se cacher derrière sa barbe et sous son costume !

- Vous voulez un coup de main ?

- Non, non, ça ira, on a fini. Juste une minute. Tu veux bien aller t’assurer que les enfants ne traînent pas dans l’entrée et restent dans le réfectoire ?

- J’y vais oui. A tout de suite.

- Oui…

Je pousse un soupir de soulagement quand la porte se referme derrière Nicolas et glisse son bonnet au Père Noël devenu muet et immobile. Les yeux emplis de désir, il est encore plus beau et tentateur. J’ai rarement vu Père Noël aussi sexy, j’en fantasmerais presque.

- Julien ? Est-ce que ça va ? murmuré-je sans pouvoir m’empêcher de poser ma main sur son torse.

- Euh.. Je crois, oui… C’était moins une…

- Oui… A bien y réfléchir, c’était le genre de mauvaise idée qu’on ne devrait pas adorer…

- Et pourtant, j’ai déjà envie de recommencer… Mais il faut être sérieux là, dit-il en semblant se reprendre. J’ai des cadeaux à apporter ! Ho ! ho ! ho !

Je ne peux m’empêcher de pouffer en l’entendant faire le Père Noël et lisse sa fausse barbe de la main avec un sourire attendri. Merde, je ne contrôle plus rien. Je devrais remettre de la distance entre nous, et tout ce à quoi je pense, c’est le toucher, prolonger ce semblant de sentiment de plénitude qui m’a gagné lorsque j’étais au creux de ses bras, lovée contre lui.

- Allez-y, Santa Claus, les gosses vous attendent impatiemment…

Il acquiesce, se penche pour déposer un chaste baiser au coin de mes lèvres, me frustrant davantage encore si c’est possible, puis me tourne le dos pour récupérer le sac de cadeaux et quitter le bureau rapidement. Je reste un instant là, inspirant profondément, me demandant ce que je fais, si le risque en vaut vraiment la chandelle. Je suis en train de partir en vrille. Jamais je n’aurais cru être capable de faire ce genre de choses. C’est clairement tout sauf professionnel. J’aime mon boulot, je n’ai que ça dans ma vie, en dehors de mon chat. Si ça paraît pathétique, c’est un équilibre que je ne peux me permettre de perdre. Il va falloir que je reprenne possession de mon corps et de ma tête, cela devient urgent.

Merde, j’ai manqué l’arrivée du Père Noël, cette année…

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