Chapitre 22: Une journée presque ordinaire.

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"Il y a chez la mère qui adopte un enfant un sentiment sublime qui se rapproche du don pour le don."

- Jean Gastaldi.

Lillian était dans la chambre que lui a mis à disposition sa famille d'accueil. Il trépignait d'impatience. Il allait passer une journée avec Maëlys et l'amoureux de la dame ! Oh, il était vrai qu'il ne les connaissait pas mais sans savoir pourquoi, il avait une entière confiance en eux.

Il n'avait jamais eu la chance de connaître sa mère et il n'a jamais compris réellement pourquoi. Son père lui répétait sans cesse que celle-ci était partie durant un très long voyage et qu'elle risquait de ne pas revenir. Parait-il que cela était dans le but de sauver le monde. Lillian y croyait fermement. Lorsqu'il apprit que son père est allé la rejoindre, il était en colère: il voulait lui aussi devenir un super-héros !

Le petit orphelin se trouvait sur le rebord de sa fenêtre. Il patientait. L'homme qui s'occupait de lui avait dis qu'il y avait un changement de programme: Maëlys venait ici et non l'inverse ! Se pourrait-il qu'elle aussi avait envie de le voir ? Ça serait chouette !

La porte s'ouvrit et Lillian vit la tête de la femme qui s'occupait elle-aussi de lui. Elle lui fit un chaleureux sourire et lui apprit.

— Es-tu prêt ?

— Bien évidemment que oui !, s'extasia l'enfant. Ils arrivent quand ?

— Quand arrivent-ils, le rectifia-t-elle.

— Oui, oui, marmonna l'enfant d'un ton grincheux.

— Dans quelques minutes. Descend afin d'être prêt à les accueillir.

— Je ne pourrai pas les voir arriver, gémit-il.

La femme poussa un profond soupir, lasse.

— Lillian..., le menaça-t-elle.

— Ok, j'arrive, marmonna-t-il.

Il descendit du rebord de la fenêtre et avança, la tête basse et en marmonnant des paroles incompréhensibles. L'adulte le fixa, un sourire amusé étirait les traits de son visage juvénile. Elle adorait cet enfant, comme tout le monde. En effet, le père de Lillian, soignait tout les animaux de la région. Il emmenait son enfant à chaque fois car il était le seul à pouvoir s'en occuper. Ce comportement plaisait aux personnes qui étaient tous d'accord pour dire qu'il était très amusant, ce petit. Très intelligent également, pour son âge. La jeune femme était ravie qu'il aille être adopté par le couple impérial. Maëlys et Louis Turin étaient certainement jeunes, allaient avoir le premier héritier d'ici peu, mais ils avaient énormément d'amour à donner. Par ailleurs, Lillian méritait amplement ce statut royal.

L'enfant commençait à s'impatienter. Il répétait sans cesse.

— Quand vont-ils arriver ?

Auquel elle répondait inlassablement.

— Bientôt et cesse de poser cette question, par pitié.

Lillian ne devait probablement pas entendre la suite de sa réponse car il l'a reposait aussitôt, quelques secondes après. Le calvaire de la femme prit fin quand quelqu'un toqua à la porte. Le petit bondit soudainement, courut à toute vitesse, ouvrit la porte et se jeta dans les bras d'une personne en criant.

— Maé !

Maëlys lui sourit et lui rendit son étreinte. Elle lui frotta les cheveux et lui demanda.

— Comment vas-tu, petit bonhomme ?

— Ça va !

Louis fit un sourire discret puis se tourna vers la femme.

— Où est votre mari ?

— Il ne va pas tarder à arriver, votre altesse. Il devait signer quelques papiers avec des parents adoptants.

L'empereur hocha la tête et suivit la maîtresse des lieux qui les emmena dans le petit salon. Ils s'installèrent tous ensemble et elle demanda.

— Vous passez donc une journée avec Lillian, c'est cela ?

— En effet, répondit Maëlys qui jouait avec le concerné.

— Bien. Lillian n'est absolument pas difficile, il aime quasiment tout sauf le chocolat. Il est infatigable, ainsi, vous pouvez le faire marcher, il ne craint rien. N'est-ce pas ?

— Oui ! Je suis un bonhomme !, s'écria l'enfant sous l'éclat de rire des adultes.

— Il n'a aucune allergie par ailleurs, ajouta la responsable temporaire de Lillian. Voilà, je crois que cela suffit pour cette journée. Avez-vous des questions ?

— Je ne crois pas, répondit Louis en observant du coin de l'œil sa femme et son futur fils.

— Vous pouvez y aller.

Maëlys, Louis, et Lillian se levèrent. L'impératrice et l'enfant sortirent aussitôt. Quant à l'empereur, il ajouta.

— Puis-je signer les papiers de l'adoption ? Il me semble avoir contacté votre mari à ce propos. Il a dû préparer tout cela.

— Bien entendu, votre majesté. Je vais vous emmener dans le bureau de Mike. Néanmoins, la procédure est un peu longue. Maëlys et Lillian vont s'ennuyer je le crains.

— Ne vous inquiétez pas pour cela. Mon épouse va emmener le petit faire une balade à cheval pendant ce temps.

Maëlys était tranquillement installée sur une chaise à bascule. Elle observait Lillian courir après un papillon. Elle se mit à sourire. Que le temps passait. Elle avait grandi trop rapidement. Il y a peu, elle venait de découvrir Astramo, de se marier, de se faire kidnapper, de devenir une déesse... De participer à des combats aussi ! Il y a peu, elle apprit qu'elle était enceinte. Maintenant, la voilà maman mais pas du même enfant. D'un petit adopté. Elle était ravie. C'était un peu sa faute si il se retrouvait orphelin, après tout. Elle lui devait bien ça, à cet ange.

Lillian retourna vers Maëlys et lui prit la main.

— Je peux t'appeler maman ? La mienne ne reviendra pas, elle est en mission top secret !

L'impératrice perdit son sourire. Elle ne savait comment réagir. Au fond, elle était ravie que Lillian veuille lui accorder ce privilège. Mais personne ne devrait "remplacer" sa mère. C'est bien trop triste.

— Tu m'en veux ?, ajouta Lillian d'une petite voix. Je ne voulais pas te blesser...

Maëlys sourit, touchée.

— Absolument pas, mon petit trésor. Tu peux, si ça te fait plaisir.

Lillian s'extasia. La princesse d'Astramo attendit qu'il se calme puis lui demanda.

— Veux-tu aller faire une balade à cheval ?

— Oh oui !, lui répondit-il les yeux brillants. Je veux monter un grand cheval, tout noir, et très rapide !

Maëlys éclata de rire, amusée par tant d'énergie.

— Calme toi, petit bonhomme. Tu auras un gentil poney pour cette fois-ci. D'ailleurs, je suis persuadée que tu pourras le nourrir.

Lillian hocha la tête, ravi. Il avait l'habitude avec son père de voir des animaux. Il affectionnait tout particulièrement les chevaux. Il trouvait ces animaux incroyablement majestueux.

Maëlys se leva et prit la main de l'enfant. Tout deux se rendirent à pieds jusqu'à un homme qui proposait de faire des balades à l'aide des équidés. Il fit la révérence lorsqu'il vit la princesse et lui demanda, d'une voix bourrue.

— Que souhaite sa majesté ?

— J'aimerai que moi, et mon fils, dit-elle en souriant à Lillian, puisons faire une promenade à cheval.

— Bien entendu. Je vais vous les montrer. Je peux pour promettre que ceux sont de très bons chevaux !, ajouta-t-il en bombant le torse.

— Je n'en doute absolument pas, monsieur !

L'éleveur éclata d'un rire rauque et les emmena jusqu'à l'écurie. Il s'approcha d'un box et ouvrit la porte en expliquant.

— On va commencer par vous, majesté. Je pense que cette jument est parfaite adaptée à vous, surtout si vous souhaitez vous promener tranquillement.

— En effet, approuva-t-elle en observa l'animal qui sortit lentement de son enclos.

Celui-ci possédait une magnifique robe alezane. Sa crinière était d'un noir de jais intense et ses yeux châtains observaient Maëlys avec une grande curiosité. Il hennit avec douceur et frotta sa tête contre la main que lui avait tendu la princesse d'Astramo. Cette dernière sourit, remplit d'adoration pour cette jument. Elle se tourna vers l'homme et lui affirma, d'un ton joyeux.

— C'est parfait !

— J'en étais persuadé, se vanta-t-il. Maintenant à nous deux, petit bonhomme, dit-il en se tournant vers Lillian. Que souhaites-tu donc ?

— Un cheval très grand et très rapide !, s'exclama-t-il. Mais maman m'a dis qu'un poney serait bien mieux, précisa-t-il la mine renfrognée.

— J'en suis persuadée, affirma la concernée.

L'éleveur approuva d'un signe de tête et se rendit au fond de l'écurie. Il observa attentivement un animal puis hocha la tête, semblant satisfait. Il fit sortir l'animal et Lillian s'écria.

— Il est trop mignon !

Le poney en question hennit aussitôt. Il s'agissait d'un Shetland à la robe grise sourie. Il possédait quelques tâches blanches sur le museau et également sur ses pattes. Il trotta jusqu'à l'enfant et hennit à nouveau, ce qui fit rire Lillian. Ce dernier se tourna vers Maëlys et lui demanda.

— On y va ?

— Bientôt, d'abord, nous entendons que le monsieur équipe les chevaux, lui répondit-elle.

— Ton amoureux va nous rejoindre ? Ça serait chouette ! s'exclama-t-il.

Maëlys fit un pâle sourire. Louis avait refusé de participer à cette balade et elle ignorait pourquoi. Le responsable de Lillian lui avait proposé cette journée suite à quoi, ils prendraient cette fameuse décision: adoptèrent-ils Lillian, oui ou non ? Elle était triste. Elle le sentait hésitant pourtant, pour elle, cela lui semblait évident. Ses pensées furent interrompues par une voix qu'elle connaissait trop bien.

— Tiens, une balade avec ton nouveau fils ?

— Aaron. Tu t'abaisses à genre de choses ?, s'agaça Maëlys en se tournant vers lui.

— Je souhaitais te parler et quelqu'un m'a informé de ta présence ici, s'amusa le chef des dieux des Aqlairres.

Ce dernier prit un pur-sang-arabe à la robe ébène suite à l'autorisation de l'éleveur. Il monta dessus, sans selle, seulement à l'aide d'un harnais. Maëlys comprit qu'elle n'arriverait pas à se débarrasser de lui. Elle soupira, aida Lillian à monter sur son poney puis elle grimpa sur sa jument. Les trois personnes s'en allèrent tranquillement. Maëlys était tendue: elle avait peur de ce que pouvait faire Aaron. Ce dernier prit la parole.

— Ça fait bien longtemps que nous t'avons pas vu dans les assemblées...

— Je suis occupée, je n'ai pas le temps d'occuper mes fonctions de déesse. Ça doit bien t'arranger, non ? Nous n'appartenons pas au même clan.

— Sans aucun doute. Néanmoins, beaucoup de dieux se posent des questions. Certains vont profiter de ton état de faiblesse, tu sais, expliqua le chef des Aqlairres d'un ton claironnant.

— Pourquoi me dis-tu ça maintenant ? Tu ne vois pas que ta présence n'est pas souhaitée ?, s'énerva Maëlys.

— Sache une chose, princesse. Les conflits ne cessent jamais, encore moins lorsque tu passes un agréable moment.

Maëlys serra ses poings sur les reines. Elle en avait plus que marre. Chaque jour, elle subissait des pressions: elle devait s'occuper du royaume, gérer sa grossesse et en plus de cela, combattre Aaron. Oh, pour cela, elle le faisait réellement. Elle y travaillait secrètement et envoyait des rapports à son dirigeant, Gabriel. Malheureusement, aujourd'hui, elle voulait passer une agréable journée avec Lillian. Celui-ci ignorait totalement Aaron. Il était devant eux. Il se contentait seulement d'observer le paysage et poussait quelques cris en voyant parfois surgir des lapins, des papillons voir même des biches ainsi que des cerfs !

La princesse d'Astramo ne savait comment faire. Elle qui souhaitait seulement passer une journée tranquille... Louis n'était même pas là pour l'aider! Ah, cela l'agaçait profondément.

— J'ai un marché à te proposer, intervint soudainement Aaron.

L'impératrice de la Magie tourna lentement la tête et croisa son regard azur. Elle hésita. Il était vicieux, qu'avait-il pu prévoir de faire ?

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