Chapitre 16: Une surprenante nouvelle. 

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"La vie mérite qu'on lui donne sa vie".

- Jacques Foch-Ribas.

— Vous en êtes sûr, docteur ?, s'écria Laure, la mère de Maëlys.

— J'en suis sûr et certain. Elle présente tous les symptômes, ajouta-t-il. Je comprends que cela puisse vous perturbez au vu des circonstances...

— Oui, murmura distraitement la déesse sous le choc. Je vous prierai de ne pas ébruiter la nouvelle pour l'instant, je pense que vous devez comprendre pourquoi.

— Bien entendu. Néanmoins, je me dois d'informer Gabriel, il est notre chef à tous.

— Soit, dîtes lui de passer me voir, je serai près de la frontière. On pourra discuter à l'abri des curieux.

Le docteur hocha la tête et disparut aussitôt. Laure fixa la porte de sa chaumière, ne sachant que faire. Devait-elle lui annoncer maintenant ? Ou attendre d'en parler avec leur chef. Après quelques instants de réflexion, elle décida qu'il était mieux d'en discuter tranquillement et d'obtenir le soutien de Gabriel avant. Elle se rendit donc au lieu du rendez-vous et patienta. Le chef des Elecflabre arriva quelques instants plus tard, la mine sombre. Il s'accouda contre l'arbre et resta silencieux. Laure avait la tête basse. Elle n'osait pas affronter son regard. Le dieu décida d'entamer la discussion.

— Le docteur McLg vient de m'informer de la situation.

— J'avais pourtant veillé à ce que cela n'arrive jamais, murmura Laure honteuse.

— A croire que non, s'irrita Gabriel. Qu'allons-nous faire désormais, dis moi ? La tuer ?

— Non ! Jamais vous ne toucherez à un cheveu de ma fille, s'horrifia la déesse.

— Tu as failli dans ta mission pourtant. Tu sais ce qui s'est passé la dernière fois qu'une telle situation est arrivée.

— Nous veillerons sur elle, nous devons veiller sur chacun de nos membres.

— L'hybride ne fera parti qu'à moitié dans notre clan ! s'énerva-t-il. Était-ce trop compliqué de lui mettre les comprimés chaque jour dans sa nourriture ?

— Que se passe-t-il ? intervint une troisième voix.

Les deux dieux se tournèrent vers la personne qui vint d'arriver et ils blêmirent en voyant de qui il s'agissait. Maëlys avait un air pâle, les yeux tirés par la fatigue. Elle était emmitouflée dans une énorme couverture et elle l'avait serré fortement autour de son corps frêle. Elle semblait attendre une réponse, en vain. Ainsi, elle répéta.

— Que se passe-t-il ? Pouvez-vous me dire à la fin pourquoi est-ce que je me sens aussi faible depuis ce que m'a annoncé Gabriel ?

— Ma chérie, murmura Laure embarrassée.

— Alors ?, s'impatienta l'impératrice. Cessez vos messes basses, j'attends une réponse franche.

— Tu attends un enfant, cracha Gabriel. Tu serais à un mois de grossesse.

— Quoi ? Pardon ? s'écria Maëlys.

Celle-ci flancha et s'assit au sol, surprise. Elle ne s'attendait pas à une telle réponse. Elle se sentait faible depuis quelques jours mais jamais elle n'aurait pensé qu'elle attendait un enfant... Elle n'avait que 18ans, seigneur ! Elle repensa à une discussion qu'elle avait eu avec Louis au début de leur relation.

***

Flashback.

Mon père et ton père ont accepté notre mariage. Tu les as impressionnée par ta force de caractère, avait dis Louis dans leur future chambre.

Tu m'en vois ravie, disait-elle ironiquement.

Je suis sérieux. Mon père pense que tu ne te laisseras pas faire et que tu feras tout pour notre royaume. Surtout vu que tu seras incroyablement puissante.

Comme toi, ton père, le mien...

Ce n'est pas que je veux dire. A la mort de mon père et du tien, tu incarneras le rôle de l'impératrice de la Magie et également reine d'Astramo. Une position assez convoitée par les personnes de la haute caste sociale, avait expliqué Louis.

Maëlys ricanait intérieurement. En plus d'être une soi-disant puissante divinité prévue d'être utilisée comme une arme, elle était également la future reine d'Astramo et impératrice de la Magie ? Le monde l'avait bien gâté on dirait. Maëlys avait sursauté quand elle entendit la phrase suivante.

... et donc le mariage aura lié demain après-midi.

Pardon ? s'offusquait Maëlys. A peine arrivé, je me marie ? Je sais que cela été prévu mais pas aussi tôt voyons !

C'est seulement par soucis de sécurité. Mon père est victime de plus en plus d'attaques et il aimerait que son fils soit marié et qu'il est rapidement...

Louis devenait soudainement gêné et ne savait plus quoi dire. Maëlys attendit donc, ne comprenant pas où le prince voulait en venir. Ce dernier dit d'une seule traite.

Un enfant afin de consolider notre famille au trône.

Maëlys avait fixé Louis avec des yeux énormes. Et dire qu'il y avait quelques mois elle s'inquiétait seulement du bac... La princesse se lève et fait les cents pas dans la pièce. Louis regarda ses mains et murmura.

Personne ne t'a prévenu n'est-ce- pas ?

Quand auraient-ils pu ? J'ai rencontré mon père il y a seulement une semaine, toi aussi. En moins de deux semaines, j'aurai été marié, et probablement un enfant en route. Dans 1 mois, je vais apprendre que oui, il y a bien un enfant en route. 8 mois après j'accouche, et hop. Tu imagines quelle vie horrible c'est ? J'ai seulement 18ans. En moins d'un an j'aurai fais ce que toute femme met au moins dix années de leur vie ! Ce n'est pas ce que j'appelle une vie, Louis !

Fin du Flashback.

***

Elle avait donc vu juste. Oh, sa vie lui paraissait bien moins horrible qu'elle ne l'avait imaginé mais elle aurait aimé être enceinte dans un autre contexte. Elle posa sa main sur son ventre et le caressa tendrement. Elle était heureuse, au fond. Malheureusement, elle savait qu'on allait chercher à la tuer, elle et son bébé.

Elle redressa la tête et se rendit compte qu'elle était seule. On avait donc voulu lui laisser du temps pour digérer la nouvelle. Elle entendit un craquement et elle tourna la tête. Elle écarquilla les yeux et murmura.

— Qu'est-que tu fais ici ?

— Je ne peux pas t'expliquer, lui répondit l'arrivant qui s'agenouilla face à elle.

— Si ils apprennent ta présence ici... ajouta Maëlys en caressant le visage de Louis.

— Ils ne l'apprendront pas, lui assura-t-il. J'ai entendu ce que vient de dire Gabriel, précisa l'empereur de la Magie.

Il fit un grand sourire et la prit dans ses bras, lui montrant à quel point la nouvelle le comblait de joie. Maëlys sourit, tout aussi ravie. Elle posa sa tête sur son épaule et se détendit. Louis resta silencieux un moment puis lui chuchota.

— Nous allons devoir augmenter la protection du palais.

— Bien entendu, approuva-t-elle. Je ne voudrai pas que les Onyx nous attaquent, moi et le bébé.

— Comment as-tu appris pour leur existence ?, s'étonna-t-il.

— Gabriel m'a raconté le passé, notamment ce qu'a pu vivre ta mère, avoua-t-elle piteusement.

— Je vois, lui répondit-il d'un ton sec. Les Onyx ne sont qu'un petit groupe de dieux horriblement arrogants, ils ne sont en rien un danger. Ne t'inquiètes pas pour cela, j'en fais personnellement mon affaire.

— Vas-tu prévenir Aaron de ma grossesse ?

— Pas la peine, je le sais déjà, intervint une voix dans l'esprit de Maëlys qui pâlit davantage. Je suis furieux. Ton corps était mien. Tu devais donner naissance à mes héritiers. A la place, tu as choisi de donner ta virginité à ce dieu de pacotille. Je te fais la promesse qu'un de tes enfants sera le mien, et tu auras bien évidemment souhaité que je sois le père. Mais tu vas aussi regretter de ne pas l'avoir fais plutôt car je ne vais pas être tendre avec toi, crois-moi...

— Louis, gémit la déesse en prenant sa tête entre les mains, son époux ne comprenant pas sa détresse.

— Je te ferai mienne, Maëlys. Toi et moi, on accomplira de grandes choses. Je t'en fais la promesse, ajouta le chef des Aqlairre qui laissa la déesse dans un état d'angoisse total.

— Que se passe-t-il, lui demanda Louis inquiet.

— Aaron, lui dit seulement Maëlys qui éclata en sanglot.

— Je vois, comprit son époux qui se promit de faire regretter les agissements du dieu envers sa femme. Ca va aller, je suis là ma chérie.

— Ne m'abandonne pas, le supplia-t-elle.

Louis la prit dans ses bras, se releva et franchit la barrière. Il disparut en compagnie de Maëlys et ils retournèrent dans leur palais, plus précisément dans leur chambre. Steve, le pigeon que la princesse d'Astramo avait adopté, était installé en haut de leur armoire, emmitouflé dans ses couvertures. A leurs arrivés, il redressa la tête et roucoula avec douceur. Louis déposa la déesse sur leur lit et la recouvrit d'une couverture, en plus de celle qu'elle avait déjà. La voir dans cet état l'attristait énormément.

L'empereur de la Magie caressa avec douceur les cheveux de Maëlys et il l'entendit s'endormir. Il sourit, attendri. Il entendit quelqu'un toquait doucement contre la porte et celle-ci s'ouvrit avec un léger grincement, sous le regard surprit de Steve, alias le pigeon. James fit ainsi son apparition et son regard se porta automatiquement sur le lit royal. Il alla s'assoir sur la chaise et informa Louis.

— La nouvelle de la grossesse de Maëlys s'est diffusée très rapidement. Félicitations à ce propos.

— Merci, murmura faiblement le futur père qui n'avait pas encore réalisé.

— Les Onyx ont du apprendre la nouvelle également, précisa James d'un air entendu.

— Je le sais que trop bien. J'ai voulu rassurer Maëlys en les discréditant mais je sais à quel point cette organisation est dangereuse. J'ai eu malheureusement à faire à eux dans le passé.

— Justement, tu connais leur moyen de procéder, tu peux protéger ta femme, encore plus que ce qu'a pu faire ton père envers ta mère, le rassura James.

— Tu sais aussi qu'ils ont évolué. Ils ont développé des techniques de camouflages et de combats inégalables. Maëlys va être leur nouvelle cible, et ils n'abandonneront jamais tant qu'elle vivra, elle et notre enfant.

— Ne la sous-estime pas, elle est puissante. Certes, elle vit dans ce monde depuis peu, mais elle a déjà vécu pas mal de péripéties, elle a appris au fur et à mesure comment se débrouiller.

— Je l'espère, James, je l'espère, murmura Louis en couvant Maëlys du regard.

— Comment comptez-vous l'appeler ? lui demanda-t-il avec curiosité.

— Nous n'avons pas encore eu le temps d'en parler, s'esclaffa doucement l'empereur de la Magie. Si c'est un garçon, j'aimerai bien Hadrien. Ou Hunter. Pour une fille... Maya. Mais tu sais, nous avons encore 8mois à patienter, on aura le temps de décider de cela.

— En effet, approuva James. Viens, on va aller manger, on va laisser la belle dormir. Elle a besoin encore plus de repos désormais.

Louis hocha la tête et se leva du lit. Il suivit l'ex petit-ami de sa femme et avant de refermer la porte, il l'observa. Il sourit tendrement et vit Steve rejoindre Maëlys dans ses couvertures. Il sut dès cet instant qu'elle était protégée et que rien ne lui arriverait, aussi étrange fut-il de croire qu'un pigeon pouvait être un formidable garde du corps.

Louis ferma la porte et s'éloigna, un sourire sur les lèvres, son ventre se mit à gargouiller, rompant le fil de ses pensées.

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