Chapitre 29: Retour à la réalité ?

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"La dispute alimente la dispute et engloutit ceux qui s'y plongent."

- Sénèque.

L'eau coulait, remplissant peu à peu la baignoire. Le liquide devint soudainement rosée et une douceur odeur envahit la pièce. Une femme se dévêtit et entra dans l'eau. Elle ferma les yeux et se détendit. La journée avait été rude et se repos était bien mérité. Néanmoins, pas de repos pour les braves. La porte de la salle de bain s'ouvrit et Louis apparut.

— Je dois te parler, dit-il d'un ton attife.

— Je suis occupée, rétorqua Maëlys sans un regard.

Seul le silence lui répondit. La princesse ouvra un œil afin de voir où était passé son époux et elle le vit la fixer, la bouche ouverte. Elle lui demanda, acerbe.

— Qu'as-tu donc ?

— Tu es radieuse, marmonna-t-il avec gêne. La grossesse te rend si belle, si puissante.

— Vois-tu, lui répondit-elle en nettoyant sa jambe, ma grossesse peut me rendre belle ou quoique soit, mais elle nuit fortement à ma santé. Ah, mais ça, tu ne peux pas le savoir puisque tu es toujours absent !

— Qu'est-que tu racontes ? bégaya-t-il. Que s'est-il passé ?

— Depuis quand cela t'intéresse-t-il ? rétorqua-t-elle.

Maëlys lui lança un regard glacial et continua à se laver. Louis porta sa main à son cou et se le frotta nerveusement. Il se balança d'un pied à l'autre tout en murmurant.

— J'ai juste été un peu occupé ces temps-ci...

— Pardon ? s'écria-t-elle. Occupé à quoi ? A te venger ? Tu passes donc ta vengeance avant ton fils blessé et ta femme enceinte ? N'as-tu donc aucune morale ?

Louis se recroquevilla, honteux. Il n'osait point croiser le regard furibond de son épouse. A la place, il ajouta d'une toute petite voix.

— Que s'est-il passé ?

— Je discutais avec Gabriel, tu sais, mon supérieur. La discussion devenait houleuse puis, au moment où je rentrais au palais, j'ai ressenti de fortes contractions. Je pensais accoucher mais non, j'ai eu les contractions de Braxton-Hicks. Celles-ci sont des contractions banales, elles ne sont pas là pour dire que le travail a commencé. C'est courant pour les fins de grossesse comme la mienne, précisa-t-elle. Vois-tu, j'aurai aimé que mon mari soit là pour m'épauler. Mais non ! Il était trop occupé à tuer, piller ou je ne sais quoi d'autres comme activités scrupuleuses !

L'empereur se sentit honteux et il culpabilisa. Sa haine l'avait rendu fou et voilà qu'il passait à coter de plusieurs étapes importantes comme la grossesse de sa femme. Pourquoi diable agissait-il ainsi ? Il n'était pas comme ça ! Il prit une grande inspiration et lui demanda.

— Est-ce que tu accepterais de me pardonner ? Je te promets de ne plus jamais faire ça à nouveau. Je suis idiot, j'ai fais de terribles choses et je regrette tellement. Tu ne mérites pas ça, ni Lillian.

— Va-t-en, lui dit-elle seulement.

— Je t'attends dans la chambre ? lui proposa-t-il.

— Tu n'as pas compris, soupira-t-elle lasse. Va-t-en du palais. Je ne veux plus te voir. Tu dis regretter ? Prouve-le. En attendant, tu es un danger pour moi et pour tes fils, mais surtout, pour toi-même.

— Maëlys, je t'en prie, la supplia-t-il.

En vain. La princesse d'Astramo ne daigna pas un regard et elle continua à prendre son bain. Louis resta un moment, là, patois, ne sachant quoi faire. Il décida de partir, son cœur brisé en mille morceaux. Qu'avait-il fait bon sang ! Avec ses actes, il venait peut-être de perdre sa femme pour toujours. Ses yeux devinrent flous. Il serra les poings, essayant de refouler sa tristesse. Il sortit du palais. Il resta longtemps à fixer les serviteurs travaillaient. Tout à coup, il poussa un hurlement déchirement. Toute sa colère, tout son désarroi, toute sa peine, venaient d'être exprimés. Il en voulait à la terre entière. Il en voulait au destin de l'avoir rendu aussi détestable. Il n'arrivait pas à oublier ce qu'un membre des Onyx lui avait dis, il y a de cela une semaine, lorsqu'il s'était rendu au comté de Bolr.

***

Flashback.

Il observait les lieux déserts, bouche-bée. L'endroit lui semblait désertique, à tel point que cela apaisait son âme. Il avait senti la présence de dieux qu'il avait associé aux Aqlairres. Sans doute par rapport à un des dieux qui avaient des origines... Il était donc parti à leur recherche. Mais quelle ne fut pas sa surprise de rencontrer plusieurs dieux vêtus de longues capes noires. Il sembla hésiter. Il reconnaissait ces hommes. Bien qu'il était puissant, il ne pouvait pas lutter contre les Onyx. Ces derniers se tournèrent vers Louis et certains prirent aussitôt leur forme animale, révélant leurs yeux gris métal. Un des dieux s'avança vers l'empereur et retira sa capuche, révélant son visage mate de peau. Ses yeux semblaient dorés, s'alliant de pair avec ses cheveux blond cendré. Il prit la parole, sa voix moqueuse glaçant le sang de Louis.

— Que fais donc un dieu Aqlairre ici... Tu dois te sentir perdu, parmi un groupe de dieux hostiles...

L'empereur préféra ne rien dire. Il se contenta seulement d'observer. Son adversaire eut un rictus et lui demanda d'un ton mielleux.

— Tu te demandes pourquoi as-tu flairé la présence d'un dieu Elecflabre... Disons qu'un d'entre nous à une mère appartenant à ce clan.

Louis parcourut le groupe ennemi à la recherche de celui-ci. Ses yeux croisèrent ceux d'un loup massif aux poils noir ébène. Il reconnut l'identité du dieu et ses muscles se crispèrent. Il s'avança rapidement avec la ferme intention de le frapper. Or, le temps sembla se figer. Louis se stoppa et observa les alentours, surprit. Tout le monde ne semblait plus bougé. Excepté une personne. Celle-ci bailla puis articula d'une voix endormie.

— Ça me fatigue toujours d'utiliser ce pouvoir.

— C'est toi qui a aidé Alexandre à s'enfuir, réalisa-t-il en observant le dieu aux yeux dorés. Qui es-tu ?

— Altaïr, dieu capable d'altérer le temps, précisa-t-il en passant sa main dans ses cheveux afin de les ordonner. Écoute, tu n'es pas mon ennemi, Louis. Néanmoins, je veux te mettre en garde: contrôle tes actes où tu perdras tout, dont ta femme ainsi que tes fils.

— Je n'ai pas besoin de tes conseils, rétorqua l'empereur d'un ton dédaigneux.

Fin du flashback.

***

La porte de la salle de bain claqua et Maëlys l'observa longuement, son cœur la faisant atrocement souffrir. Elle ne voulait pas blesser son époux mais celui-ci avait besoin qu'on lui remette ses idées en place. Elle se sentait si faible, elle ne voulait pas gérer en plus de cela les problèmes que rencontraient Louis. Elle soupira et décida de sortir de son bain. Elle prit un pantalon en soie grise, elle mit une chemise blanche toute simple puis mit un manteau cape s'alliant merveilleusement avec son haut. Elle sortit de sa salle de bain sans prendre le temps de coiffer ses cheveux. Elle décida d'aller dans les jardins afin de se purifier l'esprit. Elle sillonna les rosiers en s'arrêtant par moment pour respirer leur odeur. Elle entendit un bruissement d'herbes et un homme surgit d'un puissant en criant.

— Ayaaaaa !

Maëlys sursauta et poussa un cri, surprise. Puis, elle se rendit compte qu'il s'agissait en réalité de James, son ex petit-ami. Elle porta sa main au niveau de son coeur puis le réprimanda.

— James ! Tu m'as fais peur, j'aurai pu en mourir !

— Toujours dans l'excès, marmonna-t-il. Je t'ai vu sortir, ajouta-t-il plus joyeusement. Je me suis dis que ça faisait longtemps que nous n'avions pas discuter. Comme au bon vieux temps.

— Tu sais très bien pourquoi je t'ai évité, rétorqua-t-elle avec amertume.

James resta devant elle, son visage enfantin devenait froid. Il croisa les bras, pencha la tête sur le côté et lui dit, agacé.

— Tu sais très bien que toi aussi tu as des tords. Ne rejette pas toute la faute sur moi, ça commence sérieusement à m'insupporter. Viens, allons nous balader et parlons-en une bonne fois pour toute.

Maëlys hésita. Elle ne savait pas forcément si elle voulait ressasser le passé. Néanmoins, en voyant le regard persistant de James, elle décida de lui faire plaisir et elle se rendit jusqu'à lui. Ils marchèrent lentement. Tout deux ne semblèrent pas se disputer et si un serviteur les avait croisé, il aurait dis avoir vu deux vieux amis, relatant leur histoire commune avec une pointe de nostalgie. James semblait heureux d'avoir à nouveau une relation avec la princesse d'Astramo. Certes, celle-ci n'était plus amoureuse, mais c'était toujours mieux que rien. Il détestait avoir de mauvais rapports avec les personnes. Il n'appréciait guère les histoires et essayait de les fuir le plus possible. C'était pour cela qu'il n'avait point rejoint de clan. Il n'aimait pas choisir. Maëlys elle, semblait plus confuse. Elle était contente de pouvoir parler à nouveau à James. Elle avait toujours eu une bonne entente. Néanmoins, elle était rancunière et elle avait du mal à oublier.

— Que penses-tu d'un Carlin ? lui demanda-t-il en interrompant ses pensées.

Maëlys eut un bref sourire. Son ami avait toujours rêvé d'un chien et il lui demandait son avis sur la race. Elle réfléchit puis approuva d'un hochement de tête. Elle ajouta.

— Il sera parfait si tu aimes les petits chiens. Ils sont très affectueux et ont leur petit caractère.

— Génial ! clama-t-il.

Ils éclatèrent de rire et se prirent dans les bras. Ils continuèrent à parler de tout et de rien. La princesse se semblait plus légère et rien ne semblait vouloir troubler sa quiétude. Du mois, c'est ce qui lui semblait. Or, tout ne se passa comment elle aurait aimé. Elle vit devant elle son époux. Celui-ci tenait un bouquet de fleurs entre les mains. En voyant James et Maëlys aussi proches, il lâcha son cadeau. Il sembla devenir fou. Il marcha vers eux et la princesse se décala de son ami. Ce dernier bafouilla.

— Louis, calme toi. Il ne se passait rien.

L'empereur arriva près d'eux et donna un crochet du droit à James qui tomba au sol, sonné. L'époux de Maëlys fulmina.

— Je vais te tuer. Non seulement car tu aides beaucoup trop les Elecflabres, mais surtout car tu veux ma femme ! Tu disais être un allié ! Menteur !

Il lui donna deux ou trois coups supplémentaires sous les cris de protestations de Maëlys. Il le releva et l'empoigna par le cou. Il regarda sa femme et lui dit d'un ton doucereux.

— Je te pensais fidèle. Je pensais que tu m'avais fais partir pour que je réfléchisse. Foutaises ! C'était pour me tromper !

— Absolument pas, Louis ! gémit-elle. Tu deviens fou depuis quelques temps, tu imagines trop de choses, arrête par pitié ! Tu vas finir par regretter.

L'empereur ricana, accentua sa prise sur James qui était évanoui puis disparut, laissant Maëlys dans un état de panique.

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