Épilogue : Confusion

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Arrivé par le toit, de nuit, Hector s’introduisit dans la clinique du Dr. Winter. Discrètement, il entra dans le bureau et crocheta la serrure de la porte du fond. Tout un équipement médical, une salle d’opération ; au fond de la salle, un grand miroir, une porte juste à côté. Hector ouvrit la porte. Une salle plus petite, le miroir était en fait une glace sans tain, sur les murs, des photos, des portraits de diverses personnes, des photos très vieilles, et d’autres plus récentes, actuelles. Hector les examina. Il semblait que la plupart fussent regroupées par paires. Parmi les plus vieilles photos, on reconnaissait Adolf Hitler, et des dignitaires du régime nazi. Plus récentes, les photos de Pablo Escobar, du terroriste Carlos, d’Oussama Ben Laden. Chacune appairée à la photo d’un parfait inconnu.

Hector comprit que le docteur Winter ne lui avait pas exactement dit la vérité sur ses activités de chirurgie réparatrice.

— En effet, Docteur Winter, vous avez quelques petits secrets à cacher, on dirait… Chirurgie réparatrice, hein ?

Parmi les photos les plus récentes, une photo n’avait pas de paire. La jeune femme aux cheveux blond platine coupés au carré, Hector l’identifia sans la moindre hésitation.

— Nathalie ? Qu’est-ce que tu fous sur ce mur, nom de…

Tout à coup, Hector s’arrêta devant une paire qui provoqua sa stupéfaction. Un jeune homme au crâne rasé, aux yeux marrons clairs, au visage couvert de taches de rousseur, à côté d’un autre jeune homme aux cheveux noirs, une cicatrice sur chaque joue. Celui-ci aussi, malgré son jeune âge sur la photographie, Hector le reconnaissait.

— Mais qu’est-ce que c’est que ce cirque ?…

Hector regarda autour de lui, il se dirigea vers une armoire qu’il ouvrit. Sur les étagères, diverses prothèses humaines métalliques. À côté se trouvaient des dossiers suspendus, il chercha, prit un dossier, d’où tomba une feuille libre sur laquelle était inscrit en caractères gras : « Rééducation maxillaire et avant bras sous la responsabilité du docteur Samuel J. Ford, assisté de l’expertise de Mme Hélène Pierrard Jones ».

— Non mais vous vous foutez tous de moi ?…

— Non Monsieur Fischer, lui répondit cet accent allemand inimitable. C’est vous qui vous foutez de nous. Messieurs, adressa Winter à ses deux lieutenants, l’arme au poing, menaçant l’intrus, neutralisez-le !

Sans délai, une détonation claqua dans l’obscurité de la pièce secrète. Hector s’écroula lourdement. D’interminables secondes s’écoulèrent, pendant lesquelles son crane lui sembla prisonnier d’une presse hydraulique, pendant lesquelles son sang semblaient faire trembler tout son corps à chaque pulsation de son rythme cardiaque qui ralentissait perceptiblement. L’espace d’un instant, Hector revécut les derniers instants qu’il avait partagés avec Joanie.

— Oui, mais si tu ne reviens pas…

— Alors, ils auront gagné, et, dans ce cas, il faudra que toi, tu te fasses oublier, pour ta sécurité. Marie s’occupera de t’envoyer dans ta famille, grands-parents, oncle, tante…

— Et ma mère ? demanda encore la jeune fille.

— Elle et tes sœurs ne risquent plus rien là où elles sont. Il n’y a plus que ta propre sécurité qui compte. Fred, s’il te plaît, prends-la et appelle Marie, elle viendra la chercher.

Quelqu’un venait de gagner, et ce n’était pas Hector. Lui dut se contenter d’appliquer contre le sol, dans un mouvement simultané, le dos de ses deux mains jusqu’à y sentir un déclic léger. A ce moment précis, Marie lut un texto sur son portable.

— C’est fini. Mets la môme en sécurité. H.

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