Chapitre 4: Fin de Parcours, Point de Départ

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Cette petite fiche cartonnée de vingt-et-un centimètres carrés, ces quelques mots dactylographiés, ce court message sans signature, cette enveloppe sans origine, tout cela avait insinué un doute dans l’esprit d’Hector et il se devait de le lever le plus rapidement possible. Dans son lit d’hôpital, il s’était maintes fois posé cette question. En admettant que ce fût une vengeance, qui avait bien pu lui en vouloir au point de commettre ces atrocités ? Marie avait évoqué deux noms d'individus qui auraient eu la motivation pour accomplir ces méfaits, mais il les avait écartés rapidement pour de bonnes raisons. Alban n’était plus de ce monde depuis de nombreuses années, et les Franklin n’avaient jamais eu aucun moyen de faire quelque lien que ce fût avec lui. L’opération qui avait permis leur arrestation avait été si minutieusement préparée dans ce but, qu’aucune place n’avait été laissée au hasard. Hector s’en souvenait comme si ça c’était déroulé la veille. C'était le mois de janvier 2001.

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— C’est l’heure de mon cours, arrête de martyriser ce sac, et vient prendre ta volée !

Dans la voix de Marie, Hector perçut le sourire d’une bonne humeur retrouvée depuis quelques semaines, et qui allait en s’améliorant de jour en jour. Roger était sorti de l’hôpital où il était resté deux mois, pour être soigné des graves blessures, subies au cours de l’enquête sur l’affaire Morrison, à l’automne précédent. Depuis un mois, sa moitié prenait soin de lui et surveillait sa progression quotidiennement.

Hector fit cesser le mouvement de balancier du sac de frappe pendu au plafond, ôta ses mitaines renforcées, spécialement dédiées à l’exercice qui venait de l’occuper pendant une heure, et épongea son visage dégoulinant de sueur avec une serviette posée sur un tabouret, à proximité.

— Comment il va aujourd’hui ?

— Bien, il est en forme, et il est motivé, il reçoit quelqu’un tout à l'heure.

— Qui ça ?

— Un informaticien qu’il a connu, autrefois. Un analyste qui a bossé pour la police, en consultant. Il a pris du retard sur une affaire importante, il dit que ce gars va lui faire récupérer le temps perdu.

Le court échange d’informations était terminé, les gants de boxe furent enfilés, de même que les protège-tibias et les protections de pieds. Hector invita Marie à monter sur le ring. Après avoir calé son protège-dents dans sa mâchoire, elle se glissa entre les cordes que son instructeur tenait écartées pour lui faire un passage.

Les enchaînements de jabs, de cross, de crochets, au visage, au corps, de coups de pied de face, de coups de pieds circulaires, de coups de pieds retournés, toutes les techniques furent répétées inlassablement pendant une bonne heure, durant laquelle Hector corrigeait les petites imperfections techniques de son élève.

— Reviens en garde ! Ne baisse pas le regard sur tes esquives ! Pivote sur ton pied d’appui ! Sur ton coup de pied, engage bien ta hanche ! Ne baisse pas ta garde ! Ne quitte pas ta cible des yeux ! Enchaîne, poing, poing et ressort en pied ! Reprends ta distance ! Blocage ! Esquive ! Ne reste pas statique ! Bouge !

À la fin de la séance, au cours de laquelle, en élève assidue et opiniâtre, elle avait appliqué rigoureusement les consignes de son coach, Marie dégoulinait encore plus qu’Hector. Alors qu’elle entreprit de vider une bouteille d’eau fraîche bienvenue, la porte de la salle d’entraînement s’ouvrit et Roger fit son entrée en fauteuil roulant.

— Arrête un peu de maltraiter mon infirmière, toi, j’en ai encore besoin !

— C’est pas ton infirmière, c’est ton médecin. Et il faut bien qu’elle connaisse quelques trucs pour pouvoir te défendre et te sauver les miches !

— Allez, depuis le temps que tu la fais suer, elle en connaît déjà pas mal, non ?

— Ouais, mais vue ta maladresse, et ton goût pour te foutre dans des situations impossibles, je ne suis pas sûr que ça suffise !

— T’as raison ! Allez trêve de plaisanteries, quand vous aurez fini, il faut que je te parle. Tu peux passer au contrôle, après ta douche ?

— Si c’est important, je peux passer maintenant.

— Tu rigoles, ou quoi ? Viens pas infecter mon sanctuaire ! Débarrasse-toi d’abord de cette puanteur de sportif !

La salle de contrôle était un vaste espace dans lequel trois ordinateurs semblaient tromper l’ennui en faisant clignoter un tas de petites sources lumineuses de toutes les couleurs, à tour de rôle, comme dans une sorte de communication visuelle silencieuse. Un tableau magnétique blanc couverts de graphiques multicolores dessinés au feutre se dressait à proximité, et, en face de lui, un autre tableau, en bois couvert d’une couche de liège, servait de support à divers documents et clichés photographiques épinglés.

Quand Hector fit son entrée, Roger, dans son fauteuil, était occupé à surveiller les graphiques du tableau magnétique, comme pour s’assurer qu’ils ne s’effaceraient pas tout seuls. En entendant son ami entrer, Roger fit se retourner son fauteuil. Il affichait un large sourire.

— Tu vois, tout ça ? Mon pote, ça, c’est le passé ! La préhistoire ! Même ces trois machines, là, si tu veux, tu pourras bientôt les récupérer et les filer à tes neveux pour qu’ils aillent surfer sur le Net ! Je reçois un gars, tout à l’heure. Il va me mettre tout le système à jour, on entre dans le troisième millénaire ! Et il va bosser avec nous ! J’ai une affaire qui traîne, un truc compliqué, avec des ramifications internationales. Il va nous aider à y voir plus clair, il va compiler les données, faire des liens, on va faire un bon en avant, mon gars.

— De quoi s’agit-il ? demanda Hector.

— Un client qui s’est fait cambriolé deux fois, une fois en France, et une autre au Canada. Les deux fois, il s’est fait piqué des trucs sensibles de sa société, qu’il avait séparés, justement, pour des raisons de sécurité. Je pense que ce sont les mêmes types, mais les modes opératoires sont assez différents ; d’un côté, les mecs ont bossé tout en finesse, de l’autre, ils ont tout pété comme des gros bourrins. En plus, il y a des empreintes, mais qui n’ont rien à voir entre les deux casses.

— Et qu’est-ce qui te fait croire que ce sont les mêmes type ?

— Les trucs qu’il s’est fait chouraver. Il en a un troisième, ailleurs. Les trois combinés de façon intelligente permettront de créer une machine révolutionnaire. Il en a pas dit plus, il paraît que c’est secret défense !

— Est-ce qu’il ne faudrait pas qu’on le rencontre, et qu’il nous en dise un peu plus, malgré tout ?

Après la visite de l’informaticien, alors qu’un ambitieux plan de modernisation de l’installation avait été décidé par Roger et ce spécialiste, il fut convenu de commencer dès le lundi suivant. Puis, Roger contacta son mystérieux client et parvint, non sans difficulté, à le convaincre de rencontrer Hector, afin de déterminer la meilleure façon d’appréhender les cambrioleurs et, surtout, de récupérer ce qui avait été dérobé.

Depuis une semaine, la salle de contrôle s’était transformée, enrichie en matériel informatique de pointe. Ce qui semblait, auparavant, une sorte de grand hall quasiment vide, avec juste un coin qui eût pu être la chambre d’un geek ou d’un gamer à plein temps, faisait maintenant penser à une salle de traitement de l’information digne de la NASA. Une dizaine d’écrans, sur autant de tables, étaient discrètement reliés à un réseau de tuyaux qui, au plafond, se rejoignaient pour aller traverser ensemble une cloison nouvellement posée.

— Et derrière cette cloison, s’enthousiasmait Roger devant Hector et une troisième personne, un homme d’une soixantaine d’année, cheveux gris et coupés courts, sec comme un coup de trique, il y a une pièce réfrigérée, qui abrite notre serveur central. Particulièrement puissant, mieux protégé que le ministère de la défense, le fin du fin. Je ne vais pas vous dire que j’ai dépensé sans compter, mais il y en a pour une petite fortune.

— Ce que Roger veut vous dire, poursuivit Hector, c’est que toutes les informations que vous nous donnerez à propos de ce qu’on vous a pris seront autant en sécurité que vous pouvez l’imaginer dans ce serveur. Nous ne nous servirons de ces informations, Roger, notre analyste et moi-même, que dans le cadre de la mission, ensuite, nous détruirons tous ce qui est sensible.

— Et notre analyste en question a travaillé tellement longtemps pour la police, en free-lance, qu’il a bien appris à garder sa langue.

— Si nous voulons être efficaces, vu la complexité de l’affaire, il va falloir que vous nous fassiez confiance, Monsieur Meertens, et que vous nous décriviez ce qu’on doit récupérer.

Finalement, le client de Roger était reparti, toujours méfiant, mais la paranoïa ne faisait-elle pas partie de son travail, sinon de sa personnalité, même s’il avait consenti à sacrifier quelques secrets pour aider son prestataire dans la tâche qu’il lui avait confiée.

Il avait fallu au vieil homme près de deux semaines pour se décider à reprendre contact avec les enquêteurs. Finalement convaincu de devoir leur donner autant d’informations que possible, devant l’urgence de la situation, il se résolut à leur expliquer ce dont il s’agissait.

— C’est un projet militaire, c’est top secret.

— Nous avons préparé un contrat de confidentialité, le rassura Roger. Écoutez, pour que nous puissions vous aider, il est impératif que vous nous en disiez davantage.

— C’est une arme en trois modules complémentaires, destinée à détruire des bâtiments sans laisser de trace. Intégrée à un drone de transport, elle quitte les lieux tout juste avant l’instant critique.

— Une arme de destruction qui ne laisse pas de trace ? De quoi nous parlez-vous ? demanda Roger.

— Le premier module, qui a été volé en France, est un émetteur de signaux ultrasoniques à fréquence variable, équipé d’un amplificateur.

— Jusque-là, rien d’extraordinaire, continua Roger.

— Le second module, dérobé au Canada, est un récepteur analyseur. Le software analyse l’écho renvoyé par la structure cible et détermine, par la signature phonique particulière renvoyée, la fréquence propre de l’élément.

— Et l’émetteur est ensuite figé sur cette fréquence propre de façon à faire entrer la structure en résonance, poursuivit Hector.

— Et l’ossature se rompt. Astucieux. Mais le troisième objet, alors ?

— Placez l’arme dans un sous-sol portant un bâtiment sur des colonnes. Détruisez une colonne, l’ensemble restera debout. Cassez-en suffisamment et l’immeuble tombera comme un château de cartes. De plus, si les éléments porteurs sont faits de matériaux hétérogènes, vous aurez besoin de différentes fréquences simultanément.

— C’est ce que fait le troisième module, analysa Hector.

— Un déflecteur hexamétrique. Il répartit le tir sur 360 degrés, grâce à six miroirs soniques pivotants, pilotés par le logiciel de l’émetteur, et qui ont la propriété de distordre la fréquence en fonction des données du soft. Un tir tous les soixante degrés en moyenne, sur un tour, avec des fréquences propres spécifiques à chaque position angulaire, on ne peut pas rater la cible.

— Mais avec deux modules, les voleurs ont déjà de quoi faire des dégâts, s’inquiéta Roger.

— Non, il y a une sécurité. Les trois modules doivent être assemblés pour être opérationnels.

— Et pour la partie logicielle, le risque de piratage…

— L’accès au code est protégé par une clé de chiffrement à cent-vingt-huit bits, renouvelée deux fois par jour.

Roger et Hector semblaient satisfaits, tandis que le vieil homme se mordait les lèvres, comme s’il s’en voulait, tout à coup, d’avoir dévoilé les secrets de ce projet. Un plan se dessinait maintenant dans l’esprit des deux enquêteurs.

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Au cours des trois semaines qui suivirent, Hector et Roger avaient pris le temps de peaufiner les détails du piège qu’ils envisageaient de tendre à l’instigateur supposé de ces vols. Ils décidèrent d’exposer leur plan à M. Meertens. Il s’agissait, dans un premier temps, de faire parvenir au milieu l’information selon laquelle un engin de technologie militaire s’apprêtait à être transféré de son site de montage vers un lieu encore tenu secret. Dérober l’appareil serait une opération à haut risque, susceptible, malgré tout, de générer de jolies sommes d’argent au marché noir. L’équipe de Roger épierait alors les mouvements et pisterait les rumeurs qui ne manqueraient pas de se développer dans les rues, avant de glisser des informations plus précises sur le lieu de stockage de la machine. Une équipe de cambrioleurs de haut vol serait alors désignée, probablement, pour réaliser l’opération qu’Hector surveillerait, discrètement comme il avait appris à le faire depuis longtemps. Au bout du compte, si Roger avait vu juste, ce qui semblait plus que probable, le commanditaire final finirait par prendre possession de sa commande, et pourrait être appréhendé, pris la main dans le sac.

Les risques semblaient insurmontables à Louis Meertens, qui suggéra, par sécurité, de laisser l’un de ses collaborateurs, en charge de la sûreté des produits dans son entreprise, garder un œil sur le déflecteur hexamétrique tout le temps de la phase active du projet. Cet employé modèle se laisserait prendre en otage si cela se révélait nécessaire, il avait les compétences suffisantes pour assurer sa propre sécurité en cas de besoin. L’inventeur, nerveux, assura ses interlocuteurs dubitatifs de l’entière confiance qu’il accordait à son chef de la sécurité.

Roger et Hector firent part de leur désapprobation à leur client qui insista.

— Écoutez, je vous paie assez grassement pour cette mission, je tiens à assurer mes arrières en cas d’échec de votre plan.

— Monsieur Meertens, répliqua Roger, le succès de notre plan repose précisémment sur la minutie de son exécution. Nous n’avons pas l’habitude de laisser de place à l’improvisation dans notre travail. Ce que vous exigez met en péril la réussite de l’opération.

— Ecoutez, ma décision est prise, reprit l’ingénieur. L’opération se fera avec mon employé ou ne se fera pas. Et vous passerez à côté d’une grosse partie de votre chiffre d’affaires.

Devant l’insistance de Louis Meertens, Roger, en homme d’affaire, finit par accéder à la demande de son client. Un modus operandi serait donc à trouver pour intégrer cet imprévu.

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Le plan dessiné par Hector et Roger avait porté ses fruits au bout de trois semaines, lorsque le déflecteur héxamétrique fut signalé manquant par Louis Meertens. Celui-ci transpirait à grosses gouttes devant Roger, détendu, qui s’évertuait à le détendre, un verre à la main.

— Vous ne comprenez pas ! Il s’agit de l’œuvre de ma vie ! Le contrat du siècle pour ma société ! Qu’est-ce que je vais devenir si on ne le retrouve pas ? Si on ne retrouve pas l’ensemble de la machine ? Et votre ami, ce Monsieur Fischer, où se cache-t-il ? Vous êtes sûr qu’on peut compter sur lui ?

— Écoutez, Monsieur Meertens, Hector est le meilleur dans sa partie. En ce moment, il ne lâche pas votre module. Et il fera tout ce qui est en son pouvoir pour que l’engin reste à sa portée.

— En son pouvoir ? Et vous êtes sûr que ça suffira ?

— Monsieur, Hector a beaucoup de pouvoir, croyez-moi sur parole.

Le vieil industriel eut alors une hésitation, au moment d’évoquer une autre incertitude qui le tracassait. Son employé, responsable de la sûreté des produits, avait disparu en même temps que le déflecteur. Roger avait pu lui confirmer que, jusqu’à présent, la jeune femme présente sur les lieux au moment du vol était toujours avec le module. Hector avait, a priori, plutôt imaginé un homme tenant le rôle de gardien du temple. Une vérification s’était alors imposée, et le préjugé s’était envolé dès qu’il avait pu voir, discrètement, le badge épinglé sur la chemise de la dame.

— Maintenant, si votre collaboratrice et l’appareil viennent à être séparés, nous pensons qu’elle saura se défendre en attendant qu’on aille la chercher, mais Hector continuera de traquer l’objet. Parce que c’est pour ça que vous nous avez engagés.

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Hector se remémorait ce quinze avril 2001, le jour où il les avait revus, fêtant une victoire de plus, une grande victoire. Les jumeaux, Pascal et Dominique Franklin, malgré les années, étaient restés les mêmes, cheveux blonds et yeux bleus perçants, arrogants, sûr de leur force, devant leur public, deux jeunes femmes aux regards insignifiants, riant aux éclats sans même donner l’impression de savoir pourquoi. Les informations télévisées rapportaient un dramatique accident de voiture dans lequel un cambrioleur bien connu des services de police avait péri. Leur trophée, cet engin sophistiqué qui leur permettrait de ruiner tout édifice de leur choix sans laisser de trace, méritait qu’on ouvrît ce magnum ce champagne.

Hector les observait, ils ne soupçonnaient même pas sa présence. L’immobilité et le silence étaient la clé de l’invisibilité. Mais la technologie de pointe, embarquée dans son uniforme, participait grandement à la discrétion de l’enquêteur, tapi dans un coin du salon. Ils étaient piégés, chez eux, sans le savoir. Leur mode de vie allait prendre fin, maintenant, alors même que leur plus grand exploit leur promettait de devenir les maîtres du monde.

Roger s’était présenté dès le lendemain au 36, quai des Orfèvres, accompagné des deux lascars et de leur butin, une machine dont les policiers ne savaient que faire, et dont l’inventeur, un vieil homme d’origine flamande, avait été convié à venir le récupérer.

Roger avait terminé de remplir tous les formulaires réglementaires pour le dépôt des deux malfrats quand il passa, appuyé sur ses deux béquilles, devant leur cellule provisoire.

— Hé ! Le boiteux, interpella Pascal, t’es fier de toi, hein ? Tu peux. T’as réussi là où tous les autres ont échoué. Mais t’en fais pas, on se reverra ! T’entends ? On se reverra ! T’en as pas fini avec nous ! Et on n’en a pas fini avec toi, tu peux me croire. T’es pas assez malin pour nous avoir piégés tout seul. Tes potes, on les aura aussi, quand on va sortir. Et on va sortir, t’entends ? On va sortir !

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