Troisième page:

Les villes humaines continuèrent à fleurir jusqu'à toucher l'ultime limite : la frontière des autres.

Le continent étant trop petit pour une humanité si grande, la guerre s'abattit. L'épée raya les frontières, et les sangs s'entremêlèrent.

Cela pris trois siècles pour que de ces tueries renaisse l'humanité sous une forme plus aboutie : L'Empire de Dysnomia – «Dysnomia» étant le nouveau nom officiel et universel du continent.

L'Empire se développa et l'Homme se découvrit de plus en plus d'imagination. Ainsi, c'est dans l'ordre et la discipline nouvelle, que les «guildes» furent crées – des structures tout à fait louables, où il pouvait côtoyer des gens se ressemblant tous. Elles étaient aussi nombreuses qu'il y a d'étoiles la nuit, mais au grand jour, elles se forçaient à illuminer l'Empire d'un seul Soleil.

Une fois coordonnées, elles pouvaient accomplir des massacres, comme commettre merveilles, dépassant jusqu'à la Nature et ses lois.

L'Homme commença d'abord par soigner sa propre folie. Grâce à une grande armée de mercenaires se faisant subtilement appeler : les «Guerriers», qui à l'aide d'os, tracèrent le droit chemin.

Puis l'Homme –rancunier– trouva même le moyen de torturer les plantes pour tirer d'elles des médicaments, voire – selon la dose – de puissants poisons. Ces tortionnaires s'affublèrent du nom d'«Alchimistes».

Et enfin, l'Homme, fou d'ambition, planté fièrement face aux cieux, ne voulut pas baisser les yeux. Il construisit une petite île volante* qui perça les doux nuages et fut bercée par le flot des vents. Les responsables de cette prouesse, se nommèrent les «Mages». Leur «magie» était l'un des dons –parmi tant d'autres– volés aux plantes qui par le sang coulait le long de quelques générations chanceuses.

Il y eut aussi bien d'autres guildes – avec des exploits moindres, mais toutes se développèrent dans une paix apparente.

* Beaucoup d'historiens très sérieux et très diplômés, s'accordent aujourd'hui à dire que cela tient plus de la fiction que de la réalité, y voyant là une propagande magistique glissée subrepticement par l'auteur. Nos meilleurs ingénieurs ont d'ailleurs établit comme consensus que cet édifice volant fut plus vraisemblablement fait par la guilde de nos ancêtres à l'aide de mécanismes maintenant perdus.