Je me souviens de tout. Des néons, de la lumière crue du parking. De nos disputes, toujours les mêmes, toujours à propos des mêmes choses. De tes insultes aussi. De la portière qui claque, qui rebondit sur la boucle de la ceinture de sécurité que tu n’enroules jamais. De tes talons aiguilles qui résonnent encore dans ma tête, de la gifle qui a dévissé la tienne.

Je me souviens de tout oui, mais les images restent trop floues, presque nébuleuses.

C’était hier soir, c’était il y a une heure. Et pourtant, quelque chose ne colle pas, brouille un peu plus mes repères. Parce que tu es morte il y a deux ans déjà.

Comment faire pour me sortir de ces limbes, cet état dans lequel j’erre depuis toi ?

Je ne me souviens de rien, pas même du parking. Était-ce celui-là ? Étais-je avec toi ce soir-là, Nina ?