Chapitre 4

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L’enfer commence, jamais je n’aurais dû accepter de faire du shopping avec Rose, jamais. Toutes les 5 minutes nous sommes arrêtées devant une boutique, peu importe de quel type, parce qu’elle veut rentrer et regarder ce qu’il y a. Nous avons essayé une cinquantaine de tenues différentes car elle tente de me faire porter un nouveau style, des nouvelles choses mais je suis rarement convaincue. Heureusement, parmi quelques articles, j’ai pris quelques nouvelles affaires et une robe pour la fameuse soirée de ce soir. J’ai opté pour une robe patineuse rouge/rose plutôt profond et bien que cela sorte de mon style habituel, Rose ne fait que de me dire : « Tu es sublimissime dans cette robe ! », j’ai fini par la croire et j’ai acheté la tenue complète car elle a ajouté des petits escarpins noirs. Après une énième boutique, Rose se stoppe net devant moi avec un petit sourire malin.

- Qu’est-ce que tu prépares encore ? Nous avons tout ce qu’il nous faut.

- Non ! On doit continuer ton relooking en passant par la case coiffeur ! »

Je roule les yeux en soupirant de plus belle, j’étais persuadée d’en avoir enfin fini, pour aujourd’hui tout du moins. Mais non, il faut continuer ce qu’elle s’amuse à appeler un relooking. On décide de partir en chemin vers le coiffeur le plus réputé de la ville. Une fois dans le salon, le coiffeur se présente à nous et observe ma chevelure en hochant de la tête à chaque instruction de Rose. Il ne semble pas persuadé de ce qu’elle lui propose et moi non plus d’ailleurs. Un carré brun ? Complètement l’opposé de ce que je suis maintenant. Je reprends alors les rênes de ce qui est censé être un moment agréable et rien que pour moi, en demandant plutôt au coiffeur de me couper légèrement les pointes et de refaire quelques petites améliorations à ma coupe actuelle et ne surtout pas toucher à la couleur. Il était hors de question que je m’empêtre dans une course à la racine. Heureusement, Rose doit partir et me laisse seule dans ce salon. J’ai enfin un petit moment de répit et j’en profite pour me détendre complètement, n’est-ce pas le genre de moment opportun pour cela ?

Une fois devant le miroir de ma chambre, je suis heureuse de ce que le reflet me renvoie. Je tourne et virevolte en observant ce que j’ai devant moi. Je ne suis pas sûre que cela change vraiment grand-chose mais, à défaut, cela m’a fait du bien même si ça a été d’une longueur insupportable. Mais Rose m’a finalement bien compris, j’avais besoin de me reprendre en main et c’est avec une volonté profonde de faire des connaissances que je traverse le bas de la porte des Lockels. Cependant, lorsque je vois le monde qu’il y a et ces personnes qui semblent complètement imbues d’elles-mêmes, je déchante rapidement. Je contourne alors la foule pour aller voir mon amie qui était avec un groupe de filles. Une fois à côté d’elle, elle me fait un grand sourire et me présente les 5 filles devant moi. Greta, Nicole, Betty, Anne et Julie, toutes plus belles les unes que les autres. Elles se présentent rapidement à moi au travers de quelques mots puis je me présente à mon tour sans aller trop loin non plus, je ne veux pas vraiment me dévoiler. Mais Rose ne peut tenir sa langue dans sa bouche et leur annonce que je suis une chercheuse à la conquête de nature ce qui fit rire toute la bande. Je rêve ou elle vient de me rabaisser publiquement ? Je me sens très rapidement mal à l’aise face à leurs moqueries et pars me réfugier vers le buffet. Soudain, je l’aperçois. C’était lui, l’homme d’hier ! Mais que fait-il ici ? Ni une ni deux, je m’avance rapidement dans sa direction.

- Excusez-moi ? Monsieur ?

Il s’arrête net et se retourne vers moi avant de froncer les sourcils, l’air questionneur.

- Oui ?

- Bonjour, je suis Madame Vi…

- Villente, je sais ! Amélia Villente.

- Oui, j’ai beaucoup de question à vous poser, Monsieur ?

Puis il retourne les talons et reprend son chemin. Jamais personne ne lui a appris que c’était malpoli de tourner le dos à quelqu’un qui vous parle ! Je me permets d’être insistante, remarquant que, de toute façon, la politesse ne fait pas partie de ses atouts.

- Excusez-moi de vous importuner mais c’est vraiment important ! Je veux des réponses !

- Je travaille actuellement, laissez-moi tranquille, grogne-t-il.

Mais je ne vais pas me laisser faire comme ça. Je me mets devant lui et le bloque, l’obligeant à m’affronter directement.

- Pourquoi avez-vous dit que la forêt était dangereuse ?

Visiblement, cette question le tourmente vu qu’il s’arrête net et regarde autour pour s’assurer que nul-autre avait entendu ma question. En vue du brouhaha autour, personne ne risque de nous entendre, surtout qu’ils sont uniquement préoccupés par eux-mêmes. Il prit mon bras et me tire vers un coin.

- Ne dites pas ce genre de chose en société ! chuchote-t-il.

- Répondez à mes questions, répondis-je du même ton.

Il soupire en se redressant et me lâche le bras. Je crois qu’il a compris que je ne comptais pas le lâcher d’une semelle.

- Retrouvez-moi demain à 18 heures là où nous nous sommes rencontrés hier.

Puis il part reprendre son service. Je croise les bras, un peu déçue de ne pas avoir eu ce que je veux dès ce soir et de devoir attendre encore une journée mais cela vaut mieux que rien du tout. Je reprends un verre de vin rouge puis retourne auprès de Rose qui se trouvait encore avec son groupe de… pimbêches, si je puis me permettre. Mais toute la soirée je ne peux m’empêcher de fixer l’homme dont je n’ai toujours pas le prénom, qui lui prend bien soin d’éviter tout contact avec moi. Parfois, certains hommes s’aventurent dans notre groupe pour essayer d’en séduire au moins une. En voyant que je n’étais pas du tout dans l’ambiance de la soirée et encore moins prête à me faire séduire, puisque je fixais un autre homme, Rose me tape du coin de son coude pour que je revienne à la réalité. Je détourne alors le regard pour me retourner vers elle en lui montrant qu’elle me dérangeait. Elle me fait un grand signe des yeux en direction d’un charmant jeune homme qui essaye visiblement d’attirer mon attention.

Je reprends mes esprits et affiche un sourire presque pensé vers mon nouvel interlocuteur, James. Après tout, j’étais là pour faire des connaissances, alors j’accepte de lui parler un petit peu et d’apprendre à le connaître. Il me raconte sa vie dans une famille modeste avec ses petits frères qui sont tout le temps en train de se chamailler et de crier dans la maison. Certaines de ses imitations me font presque sortir un petit rire. Au bout de quelques minutes, je n’arrive plus à suivre la conversation car je suis plongée dans ses beaux yeux bleus. Il est plutôt mignon finalement. Grand, mince, blond aux cheveux courts, bronzé mais pas de trop non-plus comme ces hommes qui travaillent dans les champs, le gendre idéal ! Soudain, je suis surprise par cette pensée, comme dictée par les idioties de mes parents. Je secoue légèrement la tête comme pour me remettre à écouter notre discussion vue qu’il semble me poser une question.

- Pardon vous disiez ?

- Je vous demandais si vous aviez des petits frères ou sœurs, Amélia ?

- Oh ! Eh bien, il se trouve que non. Il semblerait que j’ai été une enfant bien trop affreuse pour que mes parents aient envie de réitérer l’expérience, dis-je en riant légèrement.

Serait-ce le vin ou je deviens sociable ?

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