8 Janvier 2018 – 03h01

3 minutes de lecture

Appartement de Alexandre Seguin

C’est la sonnerie de mon téléphone qui m’a réveillé à trois heure du matin. Etant habitué à ce genre de réveils nocturnes, je ne me pose pas de question et je réponds à mon téléphone pensant que c’était l’hôpital.

_ Alexandre ? C’est Gabriel …

_ Gabriel ? Tout va bien ?

La voix de Gabriel est bizarre, comme s’il était sur le point de pleurer. N’obtenant pas de réponse, je lui redemande :

_ C’est Claire, elle ne va pas bien…

Claire, la nièce de Gabriel. Je me redresse dans mon lit et j’allume la lumière.

_ Gabriel, j’ai besoin de savoir exactement ce qui se passe.

Heureusement, Gabriel semble reprendre ses esprits et il me dit d’une voix rapide :

_ Claire a été malade toute la journée, elle se plaignait de maux de tête, et elle a vomit une fois. Et elle a passé toute la journée à dormir, Marie a à peine réussi à la réveiller pour la nourrir ce midi. On pensait que c’était une simple grippe, mais cette nuit ça a empiré et là Claire a plus de 40 de fièvre et je ne sais pas quoi faire.

J’analyse la situation rapidement, la fièvre, combinée aux autres symptômes n’est pas très rassurante, bien que pas forcément grave.

_ D’accord, est ce que vous avez essayé de faire baisser la fièvre ?

_ On a baissé le chauffage, et on lui a enlevé une partie de ses vêtements. Marie lui a donné un demi paracétamol il y a une heure, mais rien n’y fait.

Je tiens mon téléphone d’une main en passant mon pantalon tant bien que mal. Je dis à Gabriel :

_ Gabriel, il faut que tu l’emmène au urgences. Tu as une voiture ?

Quand Gabriel me répond par l’affirmative, je continue :

_ Emmène Claire à Sainte-Croix, je vous rejoint là-bas.

_ D’accord.

Je ne peux pas m’empêcher d’ajouter :

_ Et soit prudent sur la route !

Je peux presque entendre Gabriel sourire au travers du téléphone.

_ Toi aussi ! Et merci Alexandre.

_ Pas de soucis.

Je raccroche et je me dépêche de m’habiller, avant de me rendre à l’hôpital. Quand j’arrive, je me dirige vers le bureau de Bernard Davis, le chef du services pédiatrique, priant pour qu’il soit de garde ce soir.

Pour une fois, mes prières ont été entendues et je vois de la lumière sous la porte de Bernard. Je frappe à la porte et rentre rapidement dans le bureau.

_ Docteur Seguin ! C’est une surprise de vous voir. Je peux faire quelque chose pour vous ?

J’explique rapidement la situation au Docteur Davis et celui-ci me suis aux urgences. Gabriel arrive moins d’un quart d’heure plus tard, portant la petite fille dans ses bras, suivit de près par Marie, et par Dina. Je leurs fais un signe de la main et Gabriel se dirige directement vers moi.

_ Pose là ici, je dis en désignant l’un des lits vide de la salle des urgences.

Je n’ai même pas pris le temps de me changer, je ne suis pas ici en tant que médecin cette nuit, juste en tant que support. Je reste debout aux côtés de Gabriel, observant le docteur Davis examiné sa petite patiente. Il lui tâte le cou, et à son regard je sais qu’il a les même suspicions que moi. Je ne dis rien, et le docteur Davis se redresse s’adressant à Marie :

_ Madame Blanc, je voudrais faire une ponction lombaire sur votre fille…

Gabriel se tourne vers moi et je hoche la tête en signe d’assentiment. Je vois Gabriel se relaxer légèrement et passer un bras sur les épaules de sa sœur alors que le médecins lui explique la procédure. Alors que Marie signe les papiers acceptant la ponction lombaire, Gabriel demande au docteur Davis :

_ Est-ce que Alexandre pourrait rester avec Claire pendant que…

Gabriel finit sa question par un geste vague en direction de la forme pâle de sa nièce. J’échange un regard avec le docteur Davis. Ce n’est pas très orthodoxe, mais je suis du corps médical de cet hôpital et je ne fais pas partie de la famille de Claire. Et il aura besoin d’une paire de mains pour maintenir Claire durant la ponction, qui n’est pas un moment très agréable à passer.

Comme il y a une possibilité de méningite bactérienne, le docteur Davis mets tout de suite Claire sous antibiotique, avant de l’emmener vers une salle de soin pour la ponction lombaire. Je me prépare et je maintiens la petite fille sous les genoux et sur la nuque, pendant que le docteur Davis enfonce la grande aiguille dans le dos de Claire, qui commence à pleurer doucement. Je la console du mieux que je peux et la procédure est bientôt terminée. Je reste aux côté de Claire, qui doit rester allonger sur le flanc un peu plus longtemps.

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