12 Novembre 2017 - 08h32

Une minute de lecture

Hôpital Sainte-Croix, Paris

Gabriel était parti. En arrivant dans sa chambre ce matin, après mes rondes, j'avais trouvé la femme de ménage entrain de refaire le lit. Pensant d'abord que Gabriel avait été mis dans une autre chambre mais en demandant à l'accueil, je réalisais que Gabriel était parti. Selon les registres, il avait quitté l'hôpital hier soir, vers 18h, contre avis médical.

Sous le choc, je me rendais dans mon bureau. Gabriel et moi ne nous étions fais aucune promesses, d'aucune sorte. Nous n'avions jamais échangé nos coordonnées, ou même parlé de nous revoir après la fin de son séjour à l'hôpital. Bêtement, j'avais pensé que c'était une évidence, que maintenant que nous nous étions retrouvé, nous ne nous quitterions plus. Visiblement j'avais eu tort.

Je n'arrivais à rien ce jour là. Mon esprit n'arrêtait pas de retourner aux conversations que j'avais eu avec Gabriel ces derniers jours. Chaque mots qu'il avait prononcé. Chacun de ses sourires et chacun de ses regards. Je ne trouvais rien. Absolument rien qui aurait pu me faire penser qu'il ne comptait pas me revoir une fois sa convalescence terminée. Et pourtant, Gabriel était parti sans un mot, sans un regard en arrière. C'étais une preuve de plus que je ne connaissais plus Gabriel aussi bien qu'autrefois. Avant, il n'aurait jamais été capable de me cacher quoi que se soit.

J'hésitais à récupéré ses informations dans son dossier hospitalier, mais je me dis que s'il avait voulu me revoir, il m'aurait donné son numéro de téléphone lui même. Profiter de ma position pour avoir un moyen de le contacter ne me semblait pas correcte. Je connaissais aussi le nom de son lieu de travail, mais encore une fois aller au garage où travaillait Gabriel sans y avoir été invité me semblait peu correcte. Gabriel savait ou me trouver. S'il voulait me revoir, il devrait faire le premier pas de lui même.

Sur cette pensée peu réconfortante, je rentrais chez moi, prit une bouteille de bière, m'enfonçais dans mon canapé et composait le numéro de ma meilleure amie pour lui raconter tous mes malheurs.

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