2nd Novembre 2017-16h09

2 minutes de lecture

Hôpital de Sainte-Croix

C’était le moment de vérité. La famille de Gabriel voulait me parler. Je savais que ce moment allait arriver, et plutôt tôt que tard, mais je ne pouvais pas m'empêcher de me sentir anxieux. L’infirmier qui était venu me chercher m’avait dit que la sœur de monsieur Blanc m'attendais dans la salle d’attente. Je me demandais si c’était Marie ou Colline qui était venue.

J’eus ma réponse assez rapidement. Deux femmes blondes, et très belles chacune à leur manière, m’attendaient comme promis. Avant de les approcher, je pris quelques minutes pour les observer de loin. Si Gabriel n’avait presque pas changer en vingt-et-un ans, les jumelles en revanche étaient totalement différentes. Mais lorsqu’elles avaient déménagé, elles n’étaient âgées que de huit ans.

Je pris une grande respiration avant de franchir la porte de la petite salle. J’optais pour ma présentation traditionnelle de docteur en charge, celle qui a tendance à rassurer les familles :

— Bonjour mesdames, Je suis le docteur Alexandre Seguin, c’est moi qui suis en charge du dossier de votre frère. Si vous voulez bien me suivre dans mon bureau, nous y serons plus à l’aise pour parler.

Je me félicitais de mon choix, lorsque ni l’une, ni l’autre ne sembla me reconnaître. Je les menais dans mon bureau avant de m’asseoir en face d’elles. Les deux avaient d’énormes cernes sous les yeux et semblaient avoir pleuré récemment, ce qui était compréhensible.

— Déjà, je voulais vous dire que votre frère va bien, il s’en sortira probablement sans séquelles permanentes.

A ces mots, les deux femmes se détendirent, et l’une d’entre elles, celle avec les longs cheveux et le look de femme d’affaire me tendit la main et me dit avec un petit sourire.

— Je ne me suis même pas présentées. Je suis Marie Blanc, le petite sœur de Gabriel, et voilà ma jumelle, Colline.

Si Marie, ressemblait à une parfaite femme d’affaire, Colline, elle ressemblait à un garçon manqué : une coupe à la garçonne, un jean, un sweat et des baskets.

— Pas de problème.

Je leurs sourit largement.

— J’ai eu largement pire de certains de mes patients.

A ces mots, Marie commença à rire, et je sentis mon cœur se serrer. Elle ressemblait à Gabriel quand elle riait.

— Comme je l’ai dit, votre frère va bien, il dort encore pour le moment, mais cela n’a rien d'exceptionnel après une opération de cette envergure. Il devrait se réveiller ce soir ou demain. Vous pouvez lui rendre visite dès maintenant, si vous le désirez.

Marie et Colline se rendirent immédiatement au chevet de leurs frère et je me retrouvais à déambuler sans but dans l'hôpital, comme une âme en peine.

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