Andalou

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Au galop!

L'arabesque de la toison ondulant au rythme des pulsations des coeurs viens éffleurer l'épaule du fougueux, n'oubliant pas d'engloutir une joue et une lippe sur son passage, y déposant un parfum, où plutôt une effluve délicate, dite orientale. L'on dit par ailleurs que celle-ci est née d'un hommage à la passion du dressage. Ainsi viens à se plier un genoux et voilà à présent qu'une jambe se dresse pour venir en entrelacer une, plus rude, plus musclée. La chaleur des corps se fait enveloppante au titre des notes d'épices et de bois de oud de l'éffluve, elle aussi d'habit flamboyant. Quelle est-elle? Quel est ce parfum envoûtant au notes de cuir qu'un homme pourrait porter et qu'une griotte porterait?

Cherchez, mais arrière cavalier! La monture audacieuse Griotte cambre l'échine et la croupe, laissant des notes oflactives de vanille et d'orange amère se répandre le long de l'aura de son chevaucheur! La nuque bascule en arrière, éspérant trouver appuis sur une paume brûlante et frôler une charnue empreinte de sueur. Ne se pourrait-il pas que de l'autre main soit dégainer une cravache?

Clac!

Un coup de talon au sol marque l'avancée de l'aubade.

(Gueguette)

Ruades, sacades, spasmes,

balades, sérénades, fantasmes...

Me voilà réduit, pauvre écuyer, à terre mais alerte, à reprendre les rênes, de l'Andalou. J'ai trébuché mais n'ai pas abandonné. Je reprends mon rôle de cavalier, plaçant ma main, dans le creux de votre dos. Fermement mais lascivement, le long de votre épine, je reprends le contrôle, une marque sur la fierté, une autre sur le planché. Changement de direction, allure alerte... arrêt sur image. Le tempo impatient s'enroule autour de nous, indécis, entre chaleur et moiteur, raideurs et adresse.

Votre frisson parcours ma main, qui s'épanouie, contrainte, juste au dessus de vos reins. Votre crinière en suspend, comme arrêtée sur une image figée dans l'élan, l'étoffe de votre robe circonvoluant autour de mes jambes comme un reptile immobile, immortalise la stase, "immoralise" mon extase. Tout n'est qu'effluves suspendues, de sauvageries apprivoisées et saveurs acclimatés. Le ballet s'est arrêté lorsque nos sens se sont croisés. Mais le monde continue de tournoyer tout autour de notre attentisme involontaire.

Je vous redresse délicatement la nuque, jusqu'à m'enliser dans vos yeux, luisant de mille feux...

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