Grima

13 minutes de lecture

Grima avait du mal à choisir sa toilette... devait-elle être sobre ou provocante ? "Si Torad est présent, pensait-elle, je dois être provocante pour qu'il comprenne enfin que je ne suis plus une petite fille, mais que pensera Snorri, le barde que j'ai payé une fortune pour animer ce salon ? et l'Amiral Rachamas serait tellement content qu'il en baverait de plaisir sur mon tapis en toile de Solarys."

_ Les hommes sont décidément tous des porcs ! fit-elle à voix haute.

Grima lança un regard vers la porte entrouverte du boudoir. Elle venait de sentir la présence de Sarf qui était juste derrière et qui l'entendait… restait-il silencieux parce qu'il l'espionnait ou avait-il un message à lui transmettre et trop peur de l'interrompre ?

Son esclave était tellement niais qu'elle penchait volontiers pour la seconde solution.

_ Si ça peut te rassurer Sarf, poursuivit-elle. Cet avis ne concerne pas les esclaves puisqu'ils n'ont pas de libre arbitre : ils sont asexués. Tu as quelque chose à me dire ?

_ Vos premiers invités sont là Madame, répondit l'esclave. Ils sont en avance.

_ Combien sont-ils ? Il y a des gens importants parmi eux ?

_ Quatre pour l'instant Madame. L'Amiral est arrivé le premier, il est impatient de vous présenter ses respects, il y a un officier des cadets et un couple d'aristocrates âgés.

_ Ce cher Amiral, fit Grima. J'étais justement en train de penser à lui. Et Samira n'est toujours pas là pour me coiffer et m'aider à m'habiller ?

_ Je dois vous prévenir qu'elle ne viendra pas, on vient de m'apprendre qu'elle a eu un malaise.

Grima poussa un soupir audible.

Quel crétin ! Pensa-t-elle, il n'aurait pas pu le dire plus tôt !

_ Entre Sarf, dit-elle. Tu vas la remplacer… Attends ! Vas d'abord demander au garde du salon de faire patienter les premiers arrivés et de leur servir à boire.

_ Vous voulez qu'un garde serve les invités ? Demanda Sarf.

_ Tu préférerais qu'il m'aide à enfiler ma robe, nigaud ? Ne t'en fais donc pas, Zaleb est tout à fait capable de remplir une coupe sans renverser. Ah, puisque tu es là, quelle robe me conseilles-tu ? La petite jaune avec des voiles sur les hanches ou la rouge à large décolleté ? Ma poitrine n'est pas encore assez développée pour que j'aie besoin de la mettre en valeur, alors je pensais mettre la jaune…

_ Je vous conseille plutôt la rouge, répondit Sarf. La jaune laisse voir la marque que vous avez à la hanche et la plupart des hommes, les militaires en particulier, y portent toujours leur regard. Il y en a déjà deux dans le salon en plus de Zaleb, et ça fera quatre si le capitaine Torad-Ibn-Borod décide de venir.

En temps normal, Sarf hésitait à donner son avis. Mais il savait que sa maîtresse prendrait un malin plaisir à insister s'il essayait d'esquiver la question.

_ Mais c'est précisément pour qu'ils me regardent que j'ai fait faire cette robe, répondit-elle. Ils ne savent pas l'âge que j'avais quand j'ai eu cette marque et ils s'imaginent que c'est l'oeuvre d'une créature fabuleuse.

La marque en question était une trace de morsure, mais d'une telle taille qu'il était impossible de la cacher d'une seule main.

_ En tout cas, l'Amiral la regardera avec intérêt. Il m'a demandé plusieurs fois de me renseigner pour savoir d'où elle provient.

_ Tu as raison, répondit Grima, je vais mettre la rouge. Donne moi mon Thor-et-Loki, que je puisse saluer dignement mes invités… N'est-ce pas une cheval que j'entends ? Celui de Torad ?

_ Celui de Snorri, Madame. Lui seul fait hennir son cheval de cette manière. Voici votre médaillon... Thor ou Loki.

Le médaillon en question se portait au bout d'une chaîne en cuivre. De chaque côté, il était gravé du visage d'un dieu nordique. Thor d'un côté, Loki de l'autre. Cependant les visages se ressemblaient au point qu'il était difficile de les distinguer. Presque impossible sans y accorder une attention soutenue. Le visage de Loki avait deux petits rubis à la place des yeux, celui de Thor avait des perles. La barbe de Loki se terminait par une pointe et son sourire se terminait par un rictus ironique alors que la barbe de Thor était ronde et son sourire franc et amical. C'étaient les seules différences. En fonction de son humeur, Grima retournait le médaillon d'un côté ou de l'autre.

Grima avait quinze ans. Huit ans plus tôt, elle avait été ramenée au palais et offerte au Prince Ahmed par son ancien précepteur, qui estimait qu'elle avait de l'esprit et qu'elle lui rendrait bien des services une fois instruite. Le Prince avait suivi son conseil, offert à la fillette une éducation d'aristocrate et lui avait récemment confié la charge de tenir son « salon » et de recevoir à sa place les trop nombreux solliciteurs. Ce dont elle s'acquittait fort bien. La raison qui avait poussé le Prince à accorder une telle confiance à une personne aussi jeune, et de surcroît une ancienne esclave, suscitait bien des commentaires.

Qu'ils s'imaginent que le Prince Ahmed m'a adopté ou qu'ils s'imaginent que je couche avec lui, cela n'a aucune importance, pensait Grima. Le principal, c'est qu'aucun d'eux n'imagine la vérité.

Sarf était à peine plus âgé qu'elle. Il avait dix sept ans, il avait été offert à Grima pour son quatorzième anniversaire par son frère Herbios, qui avait été ramené en même temps qu'elle.

Herbios avait lui aussi dix-sept ans. Moins bien « en cours » que Grima, il s'était surtout fait remarquer par de mauvaises fréquentations et quelques voyages où il avait appris les rudiments de la vie militaire et l'art du combat. Avec le temps, peut être deviendrait-il un officier ou un Shérif plus ou moins acceptable.

La manière dont il était devenu le « propriétaire » de Sarf avait toujours intrigué Grima, mais elle était trop fière pour interroger un esclave.

Et puis, à de très rares exceptions, elle se méfiait des hommes dans le meilleur des cas. Elle les haïssait dans le pire…

Elle pouvait compter ceux en qui elle avait confiance sur les doigts d'une seule main :

L'index : son frère Herbios, qui malgré ses mauvaises manières était la personne en qui elle avait le plus confiance. A l'époque où ils étaient esclaves, il n'avait pas hésité à attaquer des hommes adultes pour prendre sa défense, et il en avait gardé plusieurs cicatrices.

Le majeur : Fizran, qui l'avait racheté à ses anciens maîtres et confiée au précepteur.

L'annulaire : Le précepteur lui-même, qui lui avait tout appris du métier qu'elle exerçait.

L'auriculaire : Thornald Bordolfsson, le Fendeur-de-crânes. Connu au Kytar sous le nom de Torad Ibn-Borod

Le pouce : plus personne, ce doigt était libre pour un cinquième larron…

_ Si Snorri est là, Thornald viendra, murmura-t-elle.

_ Je le pense, répondit Sarf en ajustant la robe de sa maîtresse. Il adore les sagas nordiques et Snorri Veraldsson est un skalde réputé.

Elle ne s'était pas adressé à lui, mais elle accepta sa réponse.

_ C'est pour ça que je l'ai invité. Il faut qu'il vienne ! Bon, va voir nos invités et dis leur que je suis prête, le temps de me choisir un parfum.

L'esclave sortit du boudoir. Grima ouvrit une armoire et passa rapidement en revue les petites éprouvettes colorées qui s'y alignaient. Aucune ne portait d'étiquette, mais elle n'en avait pas besoin. Elle reconnaissait chacune d'elle par sa couleur.

Mort immédiate, mort différée, vomissements et nausées, sommeil profond… je n'en aurai sans doute pas besoin, mais on ne sait jamais…

Elle prit une Mort immédiate et une Vomissements et nausées qu'elle glissa dans sa robe avant de se rendre dans le salon. Son professeur lui avait appris qu'un bon ouvrier a toujours ses outils à portée de mains.

_ Et maintenant, se dit-elle, au travail !


* * * * *


Mafour ibn-Ghayine Rachamas était l'Amiral en titre du Sultanat de Zalam, le plus grand des royaumes du Kytar. Mais c'était surtout celui qui possédait la plus grande proportion de terres cultivables, la plus grande partie de la côte et la meilleure armée. Le commerce était florissant et le sultan pouvait s'offrir le luxe d'engager des mercenaires nordiques pour escorter et guider ses navires de commerce.

Si cette situation convenait fort bien au Sultan, elle était insupportable pour l'Amiral qui, non seulement se retrouvait avec des navires battant le pavillon du Sultanat, dont l'équipage ne parlait pas sa langue et dont les capitaines n'obéissaient pas à ses ordres. Pire encore, il avait reçu pour instructions de suivre la route que ces "barbares" lui indiqueraient.

Et comme si ces provocations ne suffisaient pas, il était maintenant contraint de supporter la compagnie d'un skalde et il lui faudrait bientôt l'entendre chanter à la gloire de ces dieux étrangers.

Mafour était un homme obèse dans la force de l'âge, il avait près de quarante cinq ans. C'était un traditionaliste, respectueux de la hiérarchie jusqu'au ridicule. Moyennement dévot en temps normal, il devenait fanatique lorsqu'il était question de défendre sa foi et sa culture contre les "envahisseurs barbares". Et les "hommes du nord" étaient incontestablement des barbares, ils ne s'en cachaient même pas.

_ L'esprit du loup habite Gerwulf Thorlacsson
Du poing il brise le fer et le roc
et lorsque le glas des dieux sonne

lorsque surviendra le Ragnarok
Il brisera les chaînes de Fenrir

qui s'élancera contre les ases
Ce jour les dieux devront mourir

ainsi que notre monde, hélas

Snorri Veraldsson s'était donné la peine de traduire en Kytar et de mettre en vers quelques unes des compositions qui l'avaient rendu célèbre dans le royaume de Norland. Ainsi si les invités du Prince Ahmed pouvaient comprendre les paroles, bien peu étaient en mesure de saisir leur sens profond.

_ Et le plus tôt sera le mieux ! » murmura Mafour.

Snorri interrompit sa chanson. Il avait l'habitude de fconaire des pauses pour donner à son public l'occasion de s'exprimer et de poser des questions, et il en profitait lui-même pour apporter des précisions qu'il estimait indispensables.

_ Le Ragnarok ne signifie pas simplement "la mort des hommes du nord et des dieux du nord", mais la mort de tous les dieux et de tous les hommes. Il s'agit d'une allégorie qui symbolise le fait que pour chaque homme qui meurt, c'est un peu comme si le monde et les dieux devaient mourir en même temps que lui.

L'arrivée de Grima mit fin au supplice de l'Amiral. Il s'empressa pour être le premier à la saluer et s'inclina pour lui faire le baise-main… et se retrouver nez à nez avec le sourire narquois et les yeux rouges d'une divinité nordique qu'elle portait fièrement autour du cou.

_ Amiral Rachamas, fit Dame Grima. C'est toujours un plaisir de vous recevoir. N'aviez vous pas une expédition commerciale vers les Royaumes Bretons à préparer ?

_ Je m'y suis pris longtemps à l'avance et mes officiers s'occupent des derniers préparatifs. Par contre, je suis inquiet avec nos "guides nordiques". Je suis passé au port tout à l'heure et leur ridicule petit navire à fond plat n'y était toujours pas.

_ On appelle ce genre de navire un knärr ! fit la voix de Snorri. Et il est fort probable qu'il soit ancré dans une baie non loin d'ici car j'imagine que vos guides nordiques ne doivent pas se sentir à l'aise s'ils doivent laisser leur navire entre deux de vos énormes galères.

Mafour eut du mal à réprimer un frisson répulsif… le skalde était la dernière des personnes avec qui il souhaitait discuter.

_ Vous semblez bien vous y connaître en navires, Maître Snorri, fit Grima.

_ Un skalde digne de ce nom doit avoir une connaissance approfondie de tous les moyens de transports utilisés dans le monde dans lequel il vit. J'ai donc l'expérience de la navigation à bord de knärrs ou de drakkars, qui sont beaucoup plus grands. Il m'est arrivé de voyager sur un vaisseau-volant de fabrication naine et d'être téléporté par magie… et naturellement, je suis un cavalier à peu près respectable... Mais en ce domaine, ce n'est pas très correct de ma part d'étaler ainsi mon faible savoir alors que je viens de faire la connaissance d'un homme qui, malgré son jeune âge, a une maîtrise en équitation qui surpasse de loin la mienne. Permettez moi donc de vous présenter Hicham ibn-Kalen Sahdkassef qui sort tout juste de l'école des cadets.

Un peu en retrait, le jeune officier Kytar inclina la tête.

_ Ravie de vous rencontrer, Hicham. Fit Grima. Je présume que vous attendez avec impatience votre première affectation.

_ En effet, j'espérais être affecté à une compagnie de rôdeurs mais on ne me propose qu'un poste en garnison, alors j'avais espéré…

_ … que le Prince Ahmed, par mon intermédiaire, intercède pour vous, termina Grima. Et vous avez bien fait. J'ai entièrement confiance en l'appréciation de Snorri.

Hicham rougit en baissant la tête. Visiblement, la démarche qu'il entreprenait le gênait.

_ Avez vous apprécié l'extrait que notre skalde vient de nous offrir ? Poursuivit Grima pour changer de sujet et dissiper cette gêne.

_ Oui énormément, répondit Hicham. J'ai entendu dire qu'il interpréterait "le Dernier Voyage d'Islande" qui, si j'ai bien compris, évoque l'arrivée des hommes du nord dans notre monde. Et j'avoue que je suis impatient de l'entendre.

Sans le savoir, Hicham venait de s'aliéner une personne dont il aurait bien besoin du soutien pour sa carrière. Mafour avait eu largement son compte d'aventures nordiques pour la soirée. Il s'éloigna discrètement du groupe pour se servir au buffet tout en gardant un œil sur Hicham qu'il considérait déjà doublement comme un arriviste.

Quelques instants plus tard, Sarf annonça l'arrivé du capitaine Torad ibn-Borod.

L'homme en question portait un uniforme similaire à celui d'Hicham, à ceci près que son armure était une chemise de mailles au lieu de la broigne de cuir réglementaire. Il se rendit directement auprès de la maîtresse des lieux.

_ Dame Grima, fit-il en s'inclinant. Je suis venu remercier le Prince Ahmed de l'honneur qu'il m'a fait en me conférant le titre de Gardien de la Manticore.

_ Bonsoir Seigneur Torad. Le Prince Ahmed sera heureux d'apprendre que vous êtes passé.

_ Il n'est pas là ? Demanda l'officier.

_ Il consacre l'essentiel de son temps à ses travaux d'alchimiste et les mondanités ne l'ont jamais vraiment intéressé.

_ Étrange, murmura Torad. Un prince qui snobe son propre salon…

_ Thornald Bordolffson ! En voilà une surprise ! Fit la voix tonitruante de l'Amiral.

_ Amiral, ravi également de vous voir, répondit Torad d'un ton qui démentait ces propos.

_ Je n'ai pas dit que j'étais ravi, corrigea l'Amiral. J'ai dit "Quelle surprise !". Permettez moi à tous de vous présenter le terrible capitaine Thornald Bordolfsson alias Torad Ibn Borod. L'année dernière encore, il pillait sans vergogne nos navires et aujourd'hui, invité d'honneur dans les salons, il se vexe que le Prince ne vienne pas le servir en personne !

_ Vous exagérez, répondit Thornald. Le dernier navire que j'ai pillé remonte à trois ans, et je n'étais pas encore capitaine à l'époque. Et puis, je me suis assagi avec le temps, maintenant je ne pille que les ennemis du Sultan, et je lui remet toujours une part du butin… enfin, presque toujours.

_ Savez vous, poursuivit l'Amiral, que ce redoutable guerrier est appelé par les siens "Fendeur-de-crânes" parce qu'il adore ouvrir les crânes à coup de hache et "le Rusé" parce qu'il a plus facile à fendre les crânes dans le dos que de face !

Snorri faillit s'étrangler en entendant ces propos. L'Amiral devait être devenu fou pour provoquer ainsi un guerrier nordique en public. Dans n'importe quelle autre circonstance, un duel était la seule conclusion possible. Mais pendant une fraction de secondes, le regard de Snorri croisa celui de Thornald et en voyant un sourire narquois s'afficher sur son visage, le Skalde comprit que la vengeance était remise à plus tard.

_ Vous êtes impayable Amiral, répondit Thornald en riant bruyamment. Mais pas tout à fait exact. Quand il me prend l'envie de fendre un crâne, je le fais de face. Maintenant si vous le permettez, je vais prendre l'air.

Il quitta le groupe et se dirigea vers le balcon.

_ Je ne pense pas que ce soit très judicieux de le provoquer ainsi, murmura Hicham.

_ Vous pensez ? Ricana l'Amiral. Et moi je pense que vous risquez d'attendre bien longtemps votre prochaine affectation si vous manquez de respect à vos supérieurs !

_ Je suis désolée d'intervenir, fit Grima, mais vous êtes dans un salon et non dans une caserne. Les militaires ne sont que tolérés, et avec interdiction totale de claquer les talons, de donner des ordres, d'en recevoir ou de faire référence de manière trop évidente à leur position hiérarchique. Maître Snorri, voulez vous nous chanter quelque chose ?

_ Que diriez vous de "la Chanson des Douze Berzerker" ? Répondit le skalde. On dit chez nous qu'il faut soigner le mal par le mal.

_ A votre guise, fit Grima. Mais vous paierez la casse si votre remède ne fonctionne pas. Venez Hicham, je vais vous remettre une lettre de recommandation. Elle vous permettra d'entrer dans le régiment de votre choix… ah, je vois que Torad est de retour.

Thornald était en effet retourné dans le salon. Évitant soigneusement Mafour, il se dirigea vers Grima et Hicham.

_ Messire Hicham, fit-il. Je dois vous remercier de votre intervention. D'autant plus que vous vous êtes fait un ennemi.

_ Je n'ai pas réfléchi à ce détail, mais intervenir m'a semblé normal.

_ Et j'ai cru comprendre que vous attendiez une affectation, poursuivit Thornald. Il se trouve que je recherche un officier-signaleur. Je présume que vous connaissez le langage des drapeaux ? Pour ma part, je n'y connais rien et ça nous oblige à revenir à portée de voix des galères pour la moindre communication. Je sais que ce n'est pas le poste dont vous rêvez, mais c'est juste pour une expédition, un peu moins de deux mois. Nous serons de retour bien avant que les recruteurs des compagnies de cavaliers ne commencent leur travail.

_ Moins de deux mois ? Fit pensivement Hicham. Dans ma situation, c'est une offre intéressante. Combien de temps ai-je pour y réfléchir ?

_ Tout le temps qu'il vous faut, répondit Thornald. Nous partons demain matin, le knärr sera au bout du quai.

_ Ma foi, fit Hicham, je dois avouer que votre offre me tente beaucoup.

Grima remit un rouleau à Hicham.

_ Tenez lieutenant. J'ai laissé en blanc la date, le nom du bénéficiaire et celui de la compagnie, vous n'en aurez pas besoin pour l'offre de Torad, mais vous pourrez l'utiliser à votre retour.

_ Je vous remercie Madame, fit Hicham en s'inclinant. Si vous le permettez, je vais prendre congé. Mes respects capitaine, je serai au port à la première heure.

Le lieutenant Hicham ibn-Kalen Sahdkassef quitta le salon. Il avait obtenu ce qu'il désirait, mais il était loin d'être satisfait de la manière dont les choses s'étaient passées.

_ Un brave garçon, murmura Thornald, mais je crois qu'il est dégoûté des salons…

_ Thornald, répondit Grima sur le même ton, il faut que je te parle en privé.

_ Maintenant ? On n'attend pas la fin des "Douze Berzerkers" ?

_ Maintenant ! répéta Grima d'un ton impérieux.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 9 versions.

Vous aimez lire Vendarion d'Orépée ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0