Chapitre 1 : Partie 2

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Je me levais pour regarder par la fenêtre, afin de confirmer mes estimations, je repérais un hélicoptère et plusieurs équipes, prêtes à faire feux. Même les snipers étaient au rendez-vous. Cette appartement possédait un fabuleux triple vitrage, je n’avais presque pas soupçonné l’hélicoptère. Dommage qu’il faille qu’il soit complètement saccagé.

— Bon et bien, je ne me suis malheureusement pas trompée… Cours !

Courant aussi vite que mes dons de démon me le permettaient, j’attrapais la main du petit poussin mortifié et je l’entraînais dans ma course, alors que les premiers impacts de balles se faisaient ressentir, faisant voler le magnifique appartement en un tas de débris. Le canapé se faisait trouer, les magnifiques coussins blancs aligner à la perfection laissaient échapper sous les balles plusieurs centaines de plumes toutes aussi blanches. Des éclats de verre et de plâtre volaient dans la pièce formant un nuage de poussière.

J’ouvris dans ma course la porte d’entrée de l’appartement, puis celle de l’appartement voisin par un magnifique coup de pied. Nous traversions l’appartement à tout vitesse pour trouver une fenêtre diamétralement opposée aux différents coups de feux, afin que les agents ne puissent nous voir sortir. Je poussais le petit poussin devant la fenêtre pour qu’il puisse sauter, mais il me regardait presque en pleure, se tenant au rebord comme s’il retenait sa propre vie.

-—Je ne peux pas sauter du quatrième étage, hurlait mon petit chiot.

— Si tu peux, tu es un demi-démon, répondais-je simplement.

Ce n’était en aucun cas pour le rassurer que je lui disais cela, mais, justement parce que c’était la réalité, il le pouvait. Ne le lui laissant pas plus de temps pour cogiter, je le poussais d’un coup sec. Derrière moi, j’entendais les cris d’une famille en pleure qui ne comprenait rien à la situation. Je n’avais pas le temps pour les dommages collatéraux.

Je le rejoignais aussitôt, en ayant certes, un peu mieux atterrit que lui. Et oui bien sûr, j’assurais toujours mes sorties. Me relevant, en emportant le petit chiot qui s’était explosé au sol sans trop d’égratignures, les agents ne tardaient pas à nous retrouver. Nous nous lancions dans une course poursuite contre la CIA, le FBI, le NCIS, l’armée, le pentagone et toute la compagnie créole. Je traînais mon petit lapin tout mouillé à travers une multitude de ruelles, évitant les balles de justesse, jusqu’à avoir une fenêtre de 10 secondes d’avance, nous permettant de nous faufiler dans les égouts, sans qu’ils puissent nous voir. Nous nous engloutissant dans le trou noir et empestant des sous-sols new-yorkais, je remettais aussi vite la grille pour qu’une fois les agents sur place, ils ne puissent découvrir qu’une ruelle vide. Mon demi-démon tout mouillé par un mélange de transpiration et je n’osais imaginer quoi d’autre, n’avait pas bronché de la course. Je me retournais pour le regarder, je comprenais mieux pourquoi, il n’était plus en pleure, il faisait une crise de panique. Sa respiration était difficile et saccadée, il faisait un bruit de cheval, il tremblait et paraissait suffoquer. Pour un héros, il était passé par toutes les étapes de la poule mouillé.

Entendant les agents arriver et pour éviter de nous faire repérer je bloquai sa bouche et le plaquai contre un mur visqueux et plus que douteux.

— Aucun bruit, chuchotai-je.

Utilisant le peu de pouvoir de conviction qu’il me restait sur lui, je plongeais mes yeux verts dans ses yeux bleus, mes yeux passaient à la couleur violette pour le calmer et l’apaiser. Une fois les agents partis, je relâchai mon emprise et je l’entendis de nouveau suffoquer. Le regardant cette fois-ci, de mes yeux verts, je tentai une approche bien plus humaine.

— Concentre toi sur ta respiration. Ferme les yeux, inspire un grand coup avec le nez et expire par petit coup avec ta bouche, en comptant 5 secondes à chaque fois. Ça va aller ils sont partis.

Il m’écoutait sagement pendant que je guettais. Il suivait mes indications et comme prévu, au bout de cinq petites minutes, sa respiration reprenait une allure normale.

— Merci, dit-il d’une voix plus calme qu’auparavant.

— Tu vas mieux, lui demandai-je sincèrement. J’avais besoin de savoir s’il pouvait digérer la suite ou s’il fallait qu’il prenne encore du temps pour se calmer.

— Je pense, pourquoi voulaient-ils nous tuer ?

— Je ne sais pas ce que l’on t’a dit sur moi, mais tu dois te douter qu’il me recherche, non ?

— Je n’ai pas entendu beaucoup de bien sur toi. Je suis bête et je te pose la question. Je suis désolé, je ne pensais pas en venant qu’ils allaient me suivre, j’ai toujours fait attention de garder mes indices pour moi, ils n’avaient rien sur toi, je t’ai cherché seul.

— Tu es plein de bonnes attentions, je le sais. J’ai fait exprès de te laisser tous ses indices. Mais si tu as pu les avoir, eux aussi. Ils t’espionnent. D’ailleurs as-tu un téléphone portable ?

— Oui, me répondit le jeune homme en me tendant son smartphone.

Je le récupérai et l’écrasais au sol en le jetant et le piétinant.

— Mais il m’a coûté super cher ! Pourquoi, hurlait-il en retenant sa colère.

— Car ils nous auraient retrouver grâce à ça , ne t’en fait pas je t’en rachèterai un.

— Je ne sais plus quoi faire, ni quoi penser.

— Il vous en faut peu, à vous, les humains.

— Quelle est la vérité sur toi ?

— C’est simple, qu’est-ce qu’ils ont bien voulu te dire sur moi ?

— Que tu es un démon, la sœur de celui qui m’a mordu, que vous sembliez proche et que tu es totalement instable, imprévisible et une tueuse d’humain. Pour faire simple, une tueuse sanguinaire, sans peur et dépourvu de sentiment.

— C’est très juste.

— Tu ne contredis rien, me dit-il surpris.

— Je suis bien un démon, je suis bien la sœur de Séraphin, j’ai toujours été proche de mon grand frère. Pour ce qui est de mon caractère, c’est tout simplement le fait que nous ne sommes pas aussi prévisibles que les humains, qui vous fait peur. Et je tue pour me nourrir, comme vous tuer du bétails pour vous nourrir. Les démons ont ce surnom car nous sommes, dans la chaîne alimentaire, au-dessus des humains. Et c’est ce qui vous fait peur. Nous sommes juste une espèce au-dessus de la votre et que vous cherchez désespérément à éliminer, comme toutes espèces pouvant vous faire du mal ou vous foutre en cage. Mais nous ne sommes pas aussi faciles à attraper qu’un lion ou un tigre. Puis nous avons deux ou trois fantaisies qui nous vaut ce surnom de démon.

— Tu rends les démons beaucoup plus gentils qu’ils ne le sont.

— Ou bien je leur redonne juste l’image réel qu’ils ont et non pas celle complètement déformée que les humains leurs donne. Ce n’est pas que je n’aime pas papoter avec toi, mais nous devons partir.

— Où allons-nous ? Qu’allons-nous faire ?

— Dans un premier temps nous allons nous changer, car nos habits empeste littéralement la mort. Ensuite nous allons nous trouver une chambre d’hôtel où nous allons nous reposer avant de partir. Tu me suis ?

— Je n’ai pas bien le choix de toute manière.

— Ce n’est pas faux.

Nous nous mettions à marcher dans les égouts les plus puant de tout New-York. C’était un endroit horrible pour mes sens. Je sentais les odeurs dix fois plus fort que la plupart des humains.

— On y est bientôt ? Ça fait une heure qu’on marche.

— Encore quelques minutes et nous allons ressortir, au faite comment appelles-tu ?

— Quoi ? Tu ne sais même pas comment je m’appelle alors que tu m’as guidé à toi ?

— Je connais ton nom Johnson, ton prénom je m’en foutais.

— Et ce n’est plus le cas maintenant ? Tu te soucis de moi, dit-il à son tour d’un ton méprisant.

Je me retournai et je le regardai, le stoppant dans sa marche et totalement surpris par ma réaction.

— À moins que tu ne veuilles que je t’appelle encore petit poussin ou petit chiot, un prénom serait fort utile oui.

— Ethan, c’est mon prénom, dit-il en me regardant septique. Et toi comment tu t’appelles ?

Je marquais un bref instant lorsqu’il me donna son prénom. Plongé dans mes pensées les plus intimes et profondes. Séraphin, vraiment ? Coïncidence, peut-être. Du moins, pour moi tout devenait aussi compliqué que pour Ethan. Mon frère m’avait donné les cartes sans m’expliquer toutes les règles du jeu.

Ethan me regarda étrangement, la tête un peu sur le côté, les sourcils froncés, il attendait une réponse depuis un temps que je ne saurais déterminer. J’étais partie trop loin dans mes pensées. Reprenant mes esprits, je lui répondais.

— Elena même si tu dois le savoir non ?

— Je voulais connaître ton nom, je connais ton prénom, mais autant que l’on soit à égalité… sur ce point, dit-il avec un peu d’hésitation, me soupçonnant de connaître bien plus d’éléments de sa vie sans qu’il ne sache rien de la mienne.

— D’accord et bien je m’appelle Elena Grimaldi.

— Enchanté, me dit-il en prenant ma main et en y déposant un doux baisé. C’est comme ça qu’on faisait dans le temps non ?

— Arrête ça tout de suite, lui répondai-je.

— Ok, ok, désolé, dit-il de nouveau apeuré.

Nous nous remettions à marcher, en direction d’une bouche d’égout qui donnait sur une petite ruelle. Je l’ouvrai sans trop de difficulté et remontai de celle-ci. Je regardais la petite porte de service qui n’avait pas bougé en cent ans dans cette ruelle étroite et peu éclairée, trop coincée entre les immeubles gigantesques de la ville.

— Parfait, nous sommes arrivés, disais-je en ouvrant la porte et vérifiant qu’Ethan me suivait bien à la trace sans que personne ne puisse nous voir.

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